vendredi 30 septembre 2011

Parce que c'est lui

Dans la foulée de mes quelques explorations récentes à Montréal, j'ai visité l'exposition Parce que c'est lui, consacrée aux oeuvres picturales de Gilles Carle: Photographies, peintures et dessins.
L'exposition est présentée au Marché Bonsecours dans le vieux Montréal. La salle d'exposition est divisée en plusieurs pièces, dont la plupart reproduisent une partie de la maison de Carle. Cette disposition donne un cachet intimiste à l'expo et contribue à faire entrer le visiteur dans l'univers de l'artiste.
Disons le tout de suite: l'exposition Parce que c'est lui n'a à peu près rien à voir avec l'oeuvre cinématographique de Gilles Carle. On plonge donc dans un univers neuf, même si on connaît déjà la carrière du réalisateur.
La plus grande partie des oeuvres exposées ont pour modèle sa conjointe Chloé Ste-Marie et pour thématique l'amour. C'est, je crois, ce qui est le plus intéressant dans cette exposition; l'oeil amoureux de Carle, en tant que photographe autant que dessinateur ou peintre, qui transparaît avec une évidence touchante dans la grande partie des oeuvres. Celles-ci couvrent une assez vaste période de la vie de l'artiste (30 ans selon les informations sur le site officiel) et on peut suivre au fil des années et des époques, ainsi que des idées créatrices et de mise en scène de certaines photos, l'évolution d'une relation qui est particulièrement émouvante.
Car c'est ce qui m'a le plus marqué; j'ai été ému de voir l'amour ainsi illustré, de voir le bonheur dans ces nombreux dessins et clichés et de voir une complicité dans la démarche artistique. Quiconque a connu ce genre de connexion ou de relation ne peut manquer d'être interpellé et touché par l'exposition, qui respire le bonheur.
S'il y a peu de textes accompagnant les oeuvres, le visiteur ne se sent pas pour autant perdu, puisque les images semblent raconter l'histoire sans difficulté. Certaines photos font preuves d'une mise en scène élaborées alors que d'autres semblent avoir été prises sur une impulsion. On sent toutefois les idées scénaristiques derrière plusieurs séries de photos et de dessins et le raconteur d'histoire n'est jamais très loin. Quelques témoignages comme ceux de Charles Binamé viennent compléter le tout avec subtilité, alors que plusieurs textes et extraits de lettres sont signées Gilles Carle lui-même, quand ils ne sont pas de Chloé Ste-Marie. Il est particulièrement intéressant de lire de la main de l'artiste qu'en photographie, il se considérait comme un amateur. À voir les qualités artistiques des photos exposées aujourd'hui, nul ne peut douter de l'oeil talentueux de Carle derrière la lentille.
Carle étant décédé depuis deux ans, l'exposition nous expose aussi à une certaines tristesse devant son destin. Tristesse devant l'histoire d'amour dont nous sommes témoin pendant l'exposition et que nous savons terminée. Aussi, la salle qui propose une séance de photos de l'artiste et de sa muse signées Pierre Dury permet de compléter le parcours de l'exposition avec une certaine sérénité (c'est d'ailleurs une de ces photos qui compose l'affiche de l'exposition).

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Oeuvres et parties d'oeuvres de Gilles Carle et photos de Pierre Dury, tirées du site de l'exposition.

mercredi 28 septembre 2011

Québec inc, ou les deux mains... dans les poches des contribuables

Un projet
Je ne reviendrai pas en détail sur les innombrables sources d'informations sur les dérapages des dossiers du ministère des transports du Québec qui coûtent des milliards de dollars aux contribuables québécois depuis près de dix ans. Par contre, je crois utile, avant de vous inviter à lire un article fort pertinent paru la fin de semaine dernière, d'énoncer ceci, le plus simplement du monde:
Vous avez un projet d'infrastructure. N'ayant personne de compétent à l'interne, vous confiez à une firme d'ingénieurs externe le mandat d'en préparer les plans et devis. Vous procédez ensuite à un appel d'offre, et confiez le contrat des travaux au plus bas soumissionnaire conforme. N'ayant personne de compétent à l'interne, vous confiez la surveillance du chantier à la même firme d'ingénieurs. Ceux-ci, loin de voir un conflit d'intérêt à "vérifier" leur propre travail et superviser l'exécution de celui-ci par un tiers, approuvent de plus des extras qui vous coûte des millions pendant les travaux. L'ordre des ingénieurs n'y voit rien d'anormal non plus, alors que son mandat est la protection du public, et non celle des ingénieurs.
Vos conclusions? Je ne sais pas pour vos, mais les miennes sont asse claires: soit les ingénieurs de la firme ont été parfaitement incompétents et vous ont floué en autorisant des extras inutiles, soient ils ont été parfaitement incompétents en préparant les plans et devis originaux, ouvrant la porte à ces extras, et vous ont alors floués au moment de vous rendre ce premier service. Évidemment, s'ils sont compétents, ils vous ont simplement trompé, fraudé, volé, quoi.
Question: Allez-vous les engager de nouveau?
La réponse du Ministère des transport à cette question est visiblement: Oui, et les yeux fermés. Évidemment, dans le cas du Ministère, ce n'est pas le Ministre* qui paye... puisque justement, c'est vous.
Une vision
"Juin 2003. Jean Charest est premier ministre du Québec depuis six semaines. La vision de l'État qu'il expose lors de son tout premier discours inaugural ne laisse aucun doute sur les changements qu'il entend opérer. «Le Québec est à l'heure des décisions. Nous sommes arrivés au bout d'un modèle de fonctionnement» créé à la faveur de la Révolution tranquille, dit M. Charest. Ce dernier se donne cinq ans pour remodeler l'État québécois, qui est mésadapté à la réalité d'aujourd'hui, fait-il valoir. «L'avenir du Québec, ce n'est pas l'interventionnisme, c'est l'entrepreneurship.» À partir de là, la machine de la réingénierie de l'État se met rapidement en branle. Une banque de 13 consultants privés est créée afin d'aider le gouvernement à établir sa «vision stratégique» et à faire la «gestion du changement». On apprend au même moment qu'après avoir orienté le gouvernement, ces mêmes consultants pourront soumissionner lorsque les activités publiques seront ouvertes au marché."
- Kathleen Lévesque, Le terreau fertile d'un état amoindri, Le Devoir du 24 septembre 2011.
(Je vous invite évidemment à lire l'article dans son ensemble, il est disponible gratuitement sur le site du Devoir, sur le lien ci-haut.)
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Un constat
Aujourd'hui, tout le monde réclame une commission d'enquête publique et/ou la démission de Jean Charest. Aux élections de 2003, 46% des électeurs ont voté pour les Libéraux et Jean Charest. Après son passage minoritaire de 2007, c'est encore 42% des électeurs qui lui ont donné le mandat d'avoir les deux mains sur le volant lors des élections de 2008.
Je trouve toujours incroyable (et un peu idiot, j'avoue) les gens qui votent pour un parti clairement à droite, économiquement, dont le projet de "dégraisser" l'état et de favoriser le privé en sous-contractant les services publics n'était pas caché pendant la campagne, s'étonner par la suite que ces politiques de droite économique aient des effets secondaires qui étaient aussi prévisibles que le nez au milieu de la figure.L'interventionnisme de l'état - dénoncé par Jean Charest en 2003 - est précisément ce qui a permis de prévenir les abus que l'on connaît depuis l'élection des Libéraux.
Les firmes d'ingénieurs ont donc été consultants pour aider le gouvernement à établir le nouveau mode de fonctionnement du ministère, amaigri. Et ce nouveau fonctionnement allait leur permettre de décrocher des milliards de dollars de contrat. Personne n'y a vu le moindre conflit d'intérêt. Pas plus que les élus n'ont vu de conflit quand ils ont constaté que ces firmes étaient constitués de contributeurs importants à leurs campagnes électorales? Hum.
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Un citoyen
Depuis des années, on déplore le cynisme des citoyens... Je demande bien pardon, mais ce ne sont pas les citoyens qui sont cyniques, mais bien les politiciens. En tout cas, il faut être particulièrement cynique depuis une semaine pour refuser de reconnaître que le problème dépasse les capacités d'enquêtes policières. Il faut être particulièrement cynique pour prétendre que tout va bien au Ministère des transport. Il faut être incroyablement cynique pour annoncer qu'il faut procéder à des coupures massives en santé et éducation pour boucler un budget défoncé par les extras aux ministères des transports. Il faut être d'un cynisme à toute épreuve pour prétendre que l'appareil politique n'est pas corrompu et que les fleurons de jadis qu'étaient les firmes d'ingénieurs du Québec ne sont pas impliqués dans cette corruption. Pour reprendre mon analogie avec votre projet et celui du Ministre, non seulement ce n'est pas le Ministre qui paye les extras, mais vous, mais en fait, le Ministre* retire probablement quelques gains de toute l'affaire lorsqu'il prépare une campagne pour sa réélection. Et il faut être d'un cynisme extrême pour refuser de voir que ce sont les politiques mêmes du gouvernement Libéral qui ont menées à ce navrant constat**.
Je ne suis pas cynique. Au contraire, je dirais même que je suis... lucide, si ce terme n'avait pas été lui aussi approprié par la droite économique québécoise pour faire croire au bon peuple que l'entreprise privée est toujours plus efficace. Malheureusement, ils ont oublié de dire qu'elle est surtout plus efficace pour elle-même et les politiciens corrompus et non pour la société québécoise et les finances de l'état.
Un avenir... noir
Aujourd'hui, le Parti Libéral continue de s'accrocher à cette idéologie entrepreneuriale de l'état et refuse de reconnaître que ce sont ses politiques qui ont permis le gâchis que l'on connaît. On pourrait être soulagé de voir dégringoler leurs appuis dans les sondages, mais la CAQ, grande gagnante de ces mêmes sondages, prône elle aussi le passage du public vers le privé, même en éducation ou en santé. Vive le Québec inc. On s'entête à vouloir gérer l'État comme une business alors que les 7 dernières années ont prouvées que cette avenue comporte plus d'errances que de réussites. Je ne peux pas croire que les gens qui sont horrifiés des effets de la privatisation de l'expertise au Ministère des transports peuvent croire que cette même privatisation, appliquée à la santé et à l'éducation soit la chose à faire. Car on ne parle pas ici de ponts, de viaducs ou d'autoroutes, on parle de chirurgies cardiaques, de traumatologie, de prescriptions de médicaments commercialisés par des multinationales, on parle de l'éducation des enfants et de l'apprentissage du français. Bref, on ne parle pas de béton, mais de vies humaines. Si ces milieux sont privatisés sauvagement de la même manière, ils se rendront rapidement au point où en est l'industrie des infrastructures en transport, et cette simple idée me donne froid dans le dos. Pas vous?
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* On aura compris que j'utilise ici le terme Ministre au sens de la fonction, sans viser un ministre des transports en particulier.
** On me dira que c'est sous le PQ que le passage vers le privé a été suggéré et débuté, ce qui est vrai. On ne parle pas de la même ampleur, mais le gouvernement de Lucien Bouchard avait débuté le tout. Évidemment, rien d'étonnant à cela, compte tenu des positions économiques de droite qu'a toujours défendues Lucien Bouchard. Voir le paragraphe suivant de mon commentaire, avec les Lucides, justement.

lundi 26 septembre 2011

Karkwa et Arcade Fire en toute intimité

Comme j'aime bien assister à des spectacles, que j'apprécie la bonne musique, que j'aime beaucoup Karkwa depuis ma découverte tardive de ce groupe il y a un peu plus de deux ans (je les avais d'ailleurs revu avec plaisir à Québec), et comme j'aime bien le dernier CD d'Arcade Fire, la soirée de jeudi dernier, à la Place des festival, promettait d'être fort agréable.
La page web officielle du festival invitant les deux groupes dans un concert gratuit faisait état d'une première partie de 20h à 21h, puis du concert principal de 21h à 22h. Je suis donc arrivé à la Place des festival à 19h45, et il y avait déjà une foule immense... alors que Karkwa avait déjà débuté sa prestation! Déçu d'avoir raté le début de cette partie, je me suis tout de même glissé sur la place principale, alors que d'autres préféraient s'installer sur l'esplanade de la Place des Arts pour suivre le concert sur l'un des deux écrans géants installés rue Ste-Catherine. Sur la place des festival, j'étais donc loin de la scène, très loin. J'ai donc assisté au concert de Karkwa en grande partie grâce aux deux écrans flanquant la scène principale. Pour qui aime le groupe, c'était une excellente prestation, mais autour de moi, j'étais visiblement en minorité; la plupart des gens présents étaient là pour Arcade Fire. La partie Karkwa a été plus courte que prévue, finalement, se terminant à 20h25 et laissant la foule faire du surplace pendant plus de 35 minutes avant de voir arriver Arcade Fire.
Dans l'intervalle, les fans se sont rabattus les uns sur la bière ou la vodka (entrée illégalement sur le site dans des bouteilles d'eau), ou encore sur des cigarettes et du pot. La rudesse de certaines personnes dans ce genre d'événement m'étonnera toujours, mais d'autres semblent moins se formaliser que moi de se faire brasser à qui mieux mieux; pour preuve, ces jeune femmes qui étaient présentes avec leur bébé dans les bras. Et je ne parle pas d'enfants, mais bien de bébés, dont un n'avait certainement pas plus de deux mois. Après quelques (bonnes) pièces d'Arcade Fire, dont The Suburbs, les poumons pleins de fumée secondaire et de marijuana non désirée, je me suis avoué vaincu et sur la suggestion de Suze, fatiguée par la foule dense elle aussi, j'ai quitté l'endroit... ou tenté de le faire. La foule était tellement compacte que ça nous a pris 20 minutes pour nous rendre sur Ste-Catherine devant la PDA. J'ai constaté plus loin que le site était fermé, les gardiens expliquant aux fans fâchés qu'il y avait déjà trop de gens sur le site.
Ce qui m'amène à déplorer qu'il n'y ait pas, près du Centre-Ville, de véritable grande place publique pour présenter ce genre de chose à Montréal. Je ne sais pas combien il y avait de personnes jeudi dernier à ce spectacle, mais je peux vous dire qu'on était loin de la foule de Québec au spectacle de McCartney, et pourtant, on y était bien plus coincé. Enfin, tant qu'à parler de la Place des festival, peut-on poser la question de la pertinence d'avoir laissé la place traversée par la rue Jeanne-Mance? Ne pouvait-on pas, pour une fois, faire une véritable place, sans la faire couper par une double voie pour automobiles?
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Le Vieux Québec par l'affichage

J'ai profité d'un court passage dans le vieux Québec pour capter quelques photos amusantes ou inusités.


J'ai cru comprendre que cette reproduction-hommage à un des navires de Champlain s'appelle le Don de Dieu. Je ne me souvenais pas d'avoir vu ça près de Buade, lors de mon passage en 2008, alors que Québec célébrait son 400e et Champlain, mais coup donc.


J'ai intitulé celle-là: "Mondialisation", ou "Quand la cabane à sucre d'affiche en espagnol et en japonnais!". Heureusement, je pouvais encore lire ces deux langues... à quand la cabane à sucre en arabe et cyrillique?


Comme je n'avais pas mis les pieds dans le vieux cet été, je n'avais pas encore vu ces bonshommes suspendus au-dessus des rues du Petit Champlain. J'avoue que celle du bas, à droite, fait sourire, avec l'inscription du funiculaire à côté.


Les personnages en question sont installés un peu partout en basse ville, pour sa portion en-dessous de la Terrasse Dufferin. Avec les édifices résidentiels historiques, l'effet est particulièrement bien réussi.


Autre exemple, avec hibou et lune.


Hum. Il y a tellement d'interprétations que l'on peut faire de ce cliché! Disons que pour passer dans cette rue, je suggère d'avoir les deux mains sur le volant...


Place de Paris. L'oeuvre moderne, inaugurée en présence du maire de Paris l'époque (le désormais célèbre Jacques Chirac), me semble assez hermétique. À Québec, on dit que la France a offert la statue de la liberté à New York et sa boite d'emballage à Québec :-). Aussi entendu: Paris nous a offert une oeuvre d'art, mais on a pas encore été capable d'ouvrir la boite pour voir l'oeuvre qu'il y a dedans!


Heureusement, on a mis l'origine du nom de cette rue...


C'est une pratique courante que de couvrir les édifices en rénovation avec ces toiles reproduisant la partie cachée. Ici, je me demande pourquoi on n'a pas pris la peine de modifier la photo pour y mettre un cuivre neuf, puisque c'est visiblement ça que l'on fait derrière :)


Les immeubles le long du Boulevard Champlain, près de la Place Royale, ont toujours quelque chose d'amusant à titre de décoration annuelle. J'en avais parlé lors des vélos, cette année, on a adopté des silhouettes répondant à celles au-dessus des rues du quartier. (Et les chats sont une bonne idée).
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jeudi 22 septembre 2011

En attendant Stanley

J'avais imaginé écrire un billet humoristique sur les commentateurs de hockey, tant ils me font tous rire par leurs analyses et leurs opinions toujours émises dans un langage coloré (bien que souvent incohérent avec les règles du français) et qui se ressemblent toujours d'un commentaire à l'autre, d'une saison à l'autre et d'une équipe à l'autre.
Le but du Canadien par P.K. Subban
Une fraction de seconde après ce cliché la rondelle (ici cachée
par un joueur du CH) passait derrière le gardien des Sabres.
Évidemment, je n'ai pas pris le temps de composer la chose, et j'avoue que d'autres le font déjà très bien merci.
En écoutant les vrais commentateurs sportifs, on ne peut guère que rire ou sourire, puisque l'alternative est de soupirer de consternation. Mais que l'on soit ou non un fan de sport et d'analyses de celui-ci à la télé, rien n'empêche d'apprécier, une fois de temps en temps, d'aller voir des matchs locaux.
N'écoutant que mon courage à deux mains, j'ai donc donné mon 110% hier soir au Centre Bell, toujours boudé par les fantômes du Forum, et je vous jure que ça a travaillé fort dans les coins. Malheureusement pour Canadien, la patinoire du Centre Bell est ovale et n'a donc pas de coin, donc ces efforts ont été vains et Buffalo l'a emporté 3 à 1 dans un filet déserté en l'absence du gardien de la sainte flanelle tricolore montréalaise. Mais cette défaite crève-coeur n'a pas réussi à émousser l'épiderme de ma conviction que Canadien allait remporter la coupe Stanley sur la rue Ste-Catherine pendant la saison hivernale.
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mercredi 21 septembre 2011

De voiles et de calèches

Ou ce qu'une balade de fin de semaine dans le vieux Montréal permet de croiser sur votre chemin.


C'était la visite des grands voiliers, un événement auquel j'avais assisté l'an dernier. J'en ai donc profité pour y jeter un oeil. D'abord en passant près des voiliers en visite cette année (moins grands que ceux de l'an dernier, si vous suivez le lien vers mon billet d'automne 2010). Il faisait un ciel gris et lourd lors de ce premier passage...


J'y suis donc retourné quelques jours plus tard sous un ciel bleu, faire une photo quasi identique, pour montrer la différence. Chez vous, vous avez le loisir de faire ce genre de choses, ce qui est souvent impossible en voyage, quand vous êtes en visite seulement pour quelques jours dans une ville.


En remontant la Place Jacques Cartier, j'ai remarqué que les rénovations de la toiture de l'Hôtel de Ville étaient terminées; à la lecture des rapports secrets publiés dans les médias en fin de semaine, je me suis demandé combien nous avions payé en dépassement de coûts autorisés par les firmes de génie-conseil privés dans ce cas particulier.

 

Puis, en me baladant dans les rues du vieux Montréal, je suis tombé par hasard sur une banque américaine, arborant fièrement le drapeau des USA, avec devant, un camion de Channel 57 news, une chaîne qui m'est inconnue.


La même banque était surveillée par des voitures de police ne faisant pas partie des véhicules identifiées du SPVM, mais d'un corps policier inconnu également... 


Devant la scène - évidemment un tournage quelconque qui avait demandé le maquillage de ce qui est l'édifice de la CIBC sur la rue St-Jacques - des touristes regardaient avec amusement leur guide réparer une "crevaison" de la calèche les transportant.
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lundi 19 septembre 2011

To photo or not to photo...


dimanche 18 septembre 2011

World Press Photo 2011 et The Bang Bang Club

Même si je n'en parle pas ici systématiquement, mais à l'occasion, c'est devenu un des rares événements auquel j'assiste chaque année. Je parle bien sûr de World Press Photo, qui présente les photographies de presse les plus intéressantes de l'année, selon un jury international. J'avais vu que l'exposition - qui est présentée un peu partout autour du monde - était de passage à Split, lors de mon séjour en Croatie. Ayant d'autres choses à visiter sur place et sachant que l'exposition passe toujours par Montréal, j'ai donc attendu septembre pour aller y faire un tour.
L'exposition est toujours aussi fascinante; que l'on soit plus ou moins sensible à certains choix des jurés, l'ensemble est d'une très grande qualité. L'édition 2011 ne fait donc pas exception. La photo lauréate du grand prix, le portrait d'une jeune afghane mutilée, est évidemment saisissante mais c'est loin d'être la seule photo saisissante de l'exposition. Le monde étant ce qu'il est et le photo-reportage étant ce qu'il est, l'ensemble des photos brosse un tableau assez sombre de l'année sur la planète; guerres, maux, violence et pauvreté font souvent plus la manchette que les histoires légères. N'empêche, ce genre de voyeurisme assumé est un mal nécessaire pour que le reste du monde apprenne ce qui se passe ailleurs.
Comme les sociétés occidentales sont relativement confortable et - généralement - à l'abri de ce genre de scènes douloureuses, il est nécessaire que ces images leur parviennent. Être au courant est le premier pas vers la conscience et vers l'action et depuis l'avènement de la mondialisation totale de l'économie et de la finance, nos actions et nos choix ont des impacts directs sur la vie de gens partout sur la planète; World Press Photo est aussi là pour nous le rappeler.
L'exposition est aussi un agréable voyage à la fois pour l'amateur de photo que pour l'amateur de cultures étrangères; deux de mes intérêts depuis des années. Car l'exposition de 2011 m'a semblé présenter plus de contexte dans les textes accompagnant les photos lauréates de 2011 qu'il n'y en avait par le passé; ces mises en contexte sont également très intéressantes. Enfin, l'exposition ne couvre pas que des événements qui ont marqué l'actualité mondiale; quelques reportages ciblés ont permis de réaliser des photos qui couvrent également divers sujets, comme le sport ou les paysages naturels; j'en prend pour exemple une étonnante photo d'un fou du cap qui s'apprête à atterrir et qui fixe l'objectif du photographe; un cliché absolument captivant (et qui compose un des posters de l'exposition à Montréal).
Comme à chaque année, l'exposition est aussi le parfait prétexte pour nous présenter d'autres expositions photos en parallèle (et comprises dans le prix du billet). C'est le cas d'Anthropographia, qui propose des séries de photos tirées de photo-reportages de 2011. Ces séries permettent une plus grande compréhension du contexte en plus de fournir à leurs auteurs les moyens de raconter leur histoire, ce que la simple exposition d'une photo permet rarement. C'est le cas, par exemple, de la série sur l'exploitation pétrolière au Nigéria, avec des photos qui mettent en parallèle la réalité de la vie des nigériens "ordinaires" et de ceux qui profitent de cette exploitation. L'auteur réussi, avec quelques clichés seulement, à nous faire voir à quel point l'exploitation des ressources naturelles d'un pays qui n'est pas accompagnée d'un système de redistribution est révoltante.
Enfin, la troisième exposition, C-41, révélateur de photographes émergents, est consacrée aux talents québécois, qui présentent ici leurs clichés sous forme de thématiques diverses. Si certains sujets me sont apparus nettement moins frappants que pour les deux autres expositions, il demeure néanmoins intéressants de voir ce que font nos photographes à partir de ce qui est disponible ici.
L'ensemble des trois expositions est présenté jusqu'au 2 octobre. Cette année, c'est au Marché Bonsecours, dans le Vieux-Montréal, dans une des salles du niveau de la Commune qui se prête parfaitement à ce genre d'exposition.
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Pour poursuivre sur le sujet de la photo de presse, je profite de l'occasion - et du fait que la lauréate de la photo de l'année soit sud-africaine - pour attirer votre attention sur un très bon film paru en 2011: The Bang Bang Club. Le "club" était le surnom semi-assumé d'un groupe de 4 photo-journalistes basés en Afrique du Sud pendant les mois précédent la première élection et la fin de l'Aparthied. Le film - basé sur des événements réels et adapté du livre signé de deux des photographes - suit le parcours de ceux par qui, justement, les images que nous voyons et qui permettent de mieux comprendre ce qui se passe dans le monde, nous parviennent. C'est le parfait accompagnement à l'exposition World Press Photo, qui nous montre le résultat de leur travail.
Sans être un film outrageusement dramatique, ce n'est pas nécessairement un film facile à regarder non plus. Les violences qui déchiraient l'Afrique du Sud à l'approche de cette élection sont bien connues, mais n'en demeurent pas moins assez crues, surtout lorsque montrées sur un mode réaliste comme celui adopté dans le film. Le parcours psychologique de ces quatre amis en semi-concurrence est aussi fort intéressant; deux d'entre eux se sont mérités un Pulitzer pour leur cliché pris à cette époque, mais leur quotidien n'avait rien de rose pour autant.
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jeudi 15 septembre 2011

Indiana Jones et l'aventure archéologique

J'ai finalement visité l'exposition Indiana Jones et l'aventure archéologique, présentée au centre des sciences de Montréal depuis la fin d'avril dernier. Je dis finalement, car s'il y avait une personne ici qui devait bien faire partie du public cible de l'expo, c'était bien moi! J'ai grandi cinématographiquement avec Indiana Jones, je me souviens encore clairement du soir où j'ai vu Raiders of the Lost Ark, lors de sa sortie en salle, au Théâtre Diana du boulevard Marcotte de Roberval. Une exposition présentant des artéfacts utilisés lors du tournage des films étaient évidemment une attraction intéressante de mon point de vue.
Au fil des ans, et des voyages, je suis aussi devenu un assez grand fan d'archéologie; j'ai visité de nombreux sites couvrant de nombreuses cultures; en Amérique latine, largement, mais aussi dans l'ancien empire romain, en Grèce, et dans le sud-est asiatique. La combinaison des deux sujets étaient donc parfaite pour moi.
L'exposition se divise donc en deux thématiques; quatre grandes aires présentent les accessoires tirés des quatre films d'Indiana Jones, avec une mise en contexte des films et des mythes dont il est question dans chacun d'eux.
On compare les faits avec la fiction et on présente des extraits vidéo. L'exposition est accompagnée d'un guide audio-vidéo interactif et pour quelqu'un comme moi qui n'est pas un grand fan d'audio-guide, j'avoue avoir trouvé que l'accompagnateur numérique était bien conçu. (On a le choix de la langue, mais pour ceux qui comprennent l'anglais, vous aurez la surprise d'entendre Harrison Ford lui-même, qui assure une partie de la narration en introduction).
Tout amateur des 4 films trouvera son compte dans cette partie de l'exposition et les fans finis seront ravis de pouvoir admirer des accessoires parmi les plus imposants et marquants de la série (l'Arche d'alliance, des costumes, des masques, le Graal, le squelette de cristal, etc).
L'exposition archéologique est divisée en 7 salles spécifiques, qui couvrent une introduction à cette science, et les diverses étapes et possibilités qu'elle offre. Découvertes, sites, interprétation, histoire, archéologues célèbres, documentation, photographie, nouvelles technologies, etc. C'est une introduction intéressante à l'archéologie, même si l'amateur éclairé connait déjà une bonne partie de ces choses-là. Pour celui-ci, l'intérêt principal vient donc des artéfacts et photographies originales présentés dans ces salles. Si j'ai apprécié voir certaines pièces et informations provenant de sites que j'ai visité (Machu Picchu, Angkor Wat, cultures Mayas ou Olmèques, par exemple), j'ai trouvé qu'il y aurait pu avoir plus de pièces en exposition, ou plus de pièces majeures. Il y a une nette différence entre le poids des pièces de cinéma de la thématique Indiana Jones et celui des pièces réelles issues des sites archéologiques.
Plaque en or embossée - Sitio Conte, Panama
Outre les sites que j'ai visité, on retrouve aussi des pièces d'un important site au Panama ainsi qu'une salle sur la culture Nasca, du Pérou.
Cette observation s'explique probablement par l'implication d'un seul musée dans l'organisation de l'exposition; en effet, les artéfacts proviennent tous du Penn Museum, le musée d'archéologie et d'anthropologie de l'université de Pennsylvanie de Philadelphie. Un autre collaborateur d'importance, notamment au niveau de l'histoire de l'archéologie et des photographies originales est le National Geographic, dont les contributions sont également très intéressantes.
La dernière salle d'archéologie est un effort d'adaptation local: la salle est consacrée au Québec (Montréal, essentiellement), et présente quelques pièces avec un ou deux textes accompagnateurs. S'il faut bien reconnaître que l'idée est bonne, la section est malheureusement très mince; trois tableaux et quelques petits artéfacts; on aurait pu faire bien mieux, surtout avec les installations du musée d'archéologie et d'histoire de Pointe-à-Callière juste à côté.
Vieux papyrus montrant les contributions
d'archéologues à une collection hétéroclite.
On y reconnait Indiana Jones ainsi que... :-)
Enfin, pour les plus jeunes - ou les adultes ayant conservé leur coeur d'enfant - il y a un jeu de piste, ingénieux, qui est élaboré à partir de bornes où vous collectez des indices à partir de votre guide audio-vidéo qui se transforme en scanner. Des énigmes vous permettent de dénicher des pièces d'un puzzle archéologique. Si vous jouez le jeu, l'affaire est amusante et ajoute un élément supplémentaire à votre visite.
Le seul bémol de cette exposition que j'ai beaucoup aimé (et que j'aurais regretté rater), c'est son prix. J'avoue que j'ai beau être un fan d'Indiana Jones et d'archéologie, une exposition à plus de 26$ (le
prix affiché n'inclus pas les taxes), c'est très cher. Ceci - et le fait que l'on y interdise les photos - explique en grande partie mon hésitation en début de saison (avril-mai), malgré la bonne recommandation de Philippe-Aubert Côté.
Lien vers le site officiel
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lundi 12 septembre 2011

Sans OSM ni oreilles de lapin: Pluie musicale, paysages terrestres et comédie française

Ou salmigondis d'un week-end...
Samedi, j'avais prévu me rendre aux portes ouvertes de la nouvelle demeure de l'OSM; un événement qui promettait de pouvoir faire la visite de l'édifice en plus d'assister à quelque représentation présentée pour l'occasion, le tout en prenant de l'info sur la nouvelle saison de l'OSM. Les portes étaient ouvertes de 14h à 17h, ce qui est assez court si on tient compte de la population montréalaise... et dans la réalité, il y a tellement de gens qui s'y sont pointés, que dès 15h30, c'était complet.
J'ai donc raté ce rendez-vous. (Il y avait d'autres journées, jeudi et vendredi précédent, mais samedi de 14h à 17h était la seule plage horaire en fin de semaine).
Dans le quartier des spectacles qui est encore en construction, je me suis donc rabattu sur une petite exposition de photos intitulée Gaia.
Il s'agit d'une exposition de photos de la Terre, prises par Guy Laliberté lors de son récent voyage dans l'espace. Déserts, chaines de montagnes, un volcan, des nuages, ce genre de choses. Si quelques clichés sont plus intéressants que d'autres, l'ensemble valse entre jeux de paysages qui ressemblent à des fractales ou des textures Photoshop, et photos satellites disponibles sur Google Maps. L'intérêt des premières est évidement d'admirer ce que la nature peut créér comme textures visuelles (il y en a une ou deux qui ressemblent à s'y méprendre à de la peinture impressionniste). Quand aux secondes, leur intérêt est limité en terme visuel, puisque l'on a déjà vu ça; on s'arrête plus longtemps quand la zone représentée est connue/visitée.
Comme une fractale... couleur framboise?
Je ne sais pas si vous avez été touché par la disparition du signal analogique des diffuseurs télé, mais moi, je l'ai été. Je n'écoute pas suffisamment le petit écran pour consacrer la somme demandée pour un abonnement au câble, et comme la vieille télévision fonctionnait assez pour mes besoins mais qu'elle est, justement, très vieille, je ne vois pas l'intérêt d'investir dans un convertisseur qui coûte aussi cher qu'une nouvelle télé juste pour mes besoins de base. Ces besoins, d'ailleurs, ils sont souvent satisfaits via l'internet, puisque plusieurs réseaux offrent leur programmation en ligne, et souvent en direct. Sinon, d'autres sites permettent l'écoute en différé, comme tou.tv, par exemple.
Ainsi, n'ayant même plus le peu de télé que je captais, je me rabat de plus en plus sur la presse écrite pour mes nouvelles, et sur la location de DVD pour le reste.
J'ai donc loué le dernier film de Peter Weir, The Way Back, qui offre à la fois une excellente histoire bien filmée et de bien  beaux tableaux de paysages terrestres - pour rester dans la thématique de Gaia, tiens. Le film raconte l'histoire (véritable) d'un groupe de prisonniers d'un camp sibérien à l'époque de Staline, qui s'enfui et se rend jusqu'en Inde... à pied. Comme plusieurs films de Weir, c'est parfois lent et contemplatif, mais jamais ennuyant et toujours filmé avec subtilité. Les scènes se déroulant en Mongolie sont à couper le souffle, et Colin Farrell est délirant en bandit russe pris avec des dettes de jeu. Un bon film, et un beau film.
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Pour revenir dans les rues de Montréal, un peu plus loin, dans le quartier latin qui ne veut pas trop souffrir du déplacement des intérêts vers le quartier des spectacles, le festival OUMF continuait sa programmation.
Je m'y suis arrêté un moment, ne serait-ce que pour explorer RainDance, de Paul de Marinis, une installation sonore qui transmet des mélodies via le contact d'un jet d'eau sur un parapluie. L'expérience est rigolote et amusante, et j'imagine que l'artiste ne cherchait pas plus loin en terme d'effet sur le spectateur. Étrangement, pour une activités aussi courte, on en sort avec un grand sourire malgré nous et au moins une des mélodies demeure avec nous pendant un temps (la très appropriée Singing in the rain, en ce qui me concerne).
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Présentement à l'affiche (je l'ai vu au Cinéma Beaubien, pas trop loin de chez moi), la très jolie comédie française intitulée De vrais mensonges, mettant en vedette la délicieuse Audrey Tautou, qui réussi une fois de plus à nous charmer et nous faire rire, malgré qu'elle joue ici une jeune femme qui n'est pas nécessairement sympathique. Elle retrouve le réalisateur de Hors de Prix dans un film au ton léger sans être niais, et aux dialogues souvent savoureux. Nathalie Baye est également hilarante en mère un peu folle. De vrais mensonges n'est peut-être pas oscarisable, mais c'est un film très drôle, coloré et juste assez exotique pour fournir un parfait prétexte pour s'évader de son quotidien en bonne compagnie. 
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lundi 5 septembre 2011

Balkans insolites (3)

Suite et fin de des illustrations humoristiques de certains moments de mon récent voyage en Europe et dans les Balkans.


Si j'étais un résident de cette demeure, j'hésiterais pas mal avant d'emprunter cette porte. À moins qu'elle soit réservée aux visiteurs indésirables? "La salle de bain, oui, c'est par là, première porte à gauche...".


Peut-être pas si insolite, mais quand même surprenant. Une Place de la Révolution Française, en plein coeur de Ljubljana, la capitale de la Slovénie. Mieux encore, on retrouve dans cette place une colonne ornée du visage de Napoléon.


Hehehe. Je me suis un peu fait faire la leçon lors de la publication de certains billets, dont celui-ci, de Vienne.  J'ai alors appris qu'une femme tenant lieu de pilier était une Cariatide, et un homme un Atlante. Hum, je me demande comment ça s'appelle quand c'est un oiseau.


Cette scène m'a rappelé des souvenirs de 2003. J'avais été témoin de la même routine, dans le même quartier de Prague. À l'époque, je croyais simplement que certaines habitudes de l'époque du Pacte de Varsovie avaient la vie dure. Pourtant, même si la République Tchèque fait maintenant partie de l'Union Européenne, la rue qui traverse la quartier des ambassades de Mala Strana est encore sous haute surveillance policière. Les véhicules y sont arrêtés pour un contrôle, incluant l'observation du dessous avec un petit miroir, (comme je l'avais vu faire en 2003).


Amateurs de The Simpsons, passez par Prague, où en plus de la célèbre Pilsner Urquell ainsi que la très agréable Kozel, vous pourrez déguster une légendaire Duff!


Avouez que c'est amusant... Et j'en ai acheté. :-)


Hum. Vous vous dites qu'une boutique de lingerie sexy et d'accessoires pour jeux sexuels n'est pas la chose la plus insolite au monde, non? À moins que celle-ci se trouve dans les couloirs de l'aéroport, comme celle-ci, aperçue à l'aéroport de Munich.
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Si vous voulez voir d'autres visions intéressantes des Balkans, je vous suggère ce billet de mon ami Éric Gauthier, publié à son retour de la Serbie.