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Et ce n’est pas rien, car, en réalité, il était impossible de ressentir le même genre d’émotion qu’en 1981, ne serait-ce que parce que j’ai moi-même vieilli de quelques années et vu beaucoup, beaucoup de films depuis.
N’empêche, je pense que c’est ce décalage temporel entre la sortie des trois premiers films de la franchise Indiana Jones et la sortie du quatrième volet qui explique l’accueil relativement mitigé des fans envers le dernier film de Steven Spielberg.
Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull n’est pas un film sans fautes, mais déjà, avec Indiana Jones and The Last Cruisade, les plus âgés d’entre nous voyaient que la magie de Raiders of the Lost Ark ne pouvait être reproduite parfaitement avec le passage des ans.
Qu’en est-il, alors, en tant que film de divertissement, de ce nouvel opus des aventures du docteur Henry Jones II?
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Spielberg n’est pas un imbécile, et il le prouve avec une approche qui colle beaucoup à celle des trois premiers films; le pulp. Et cette approche fait du film une réussite. (Est-ce mon imagination où Spielberg accentue ce parti pris en faisant de Cate Blanchett une méchante Russe de bande dessinée qui ressemble à la Mia de Tarantino dans Pulp Fiction?).
L’intrigue du film repose sur un mélange de légendes de diverses provenances, un peu comme le faisaient les autres opus de cette série (bien que ceux-ci aient été plus subtils, il me semble). Dans un passé récent, la recette a été utilisée par The Da Vinci Code, pour citer un exemple réalisée sur un mode plus… réaliste. Après l’Arche, les pierres sacrées et le Graal, on lance donc Indiana Jones sur les traces de l’Eldorado, la cité d’or sud-américaine. Cette fois-ci, les méchants sont des Russes, et la paranoïa des Etats-Unis des années 50 est soulignée avec quelques références à l’espionnage, au McCarthysme et aux agents doubles. On glisse même un message politique en filigrane, élément totalement absent des trois autres films de la série.
Ce que j’ai aimé de ces scènes, ce sont les effets visuels, qui rappellent plus les bons vieux Indiana Jones que les récents films avec CGI ultramodernes. Certes, on décèle parfois quelques tics de George Lucas derrière tout ça (la scène de Tarzan avec les singes, les marmottes récurrentes…), mais d’un point de vue global, c’est plutôt bien réussi. J’ai lu des commentaires négatifs sur la direction photo de Januz Kaminski, mais j’avoue que j’ai trouvé le look du film parfaitement acceptable pour un Indiana Jones dont l’action se déroule quelques décennies après The Last Cruisade.
Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull a beau comporter son lot de bons moments – et de bonnes idées comme le retour de Marion, déjà présente dans Raiders of the Lost Ark –, il n’est pas dépourvu de quelques défauts.
J’ai accepté de suspendre mon incrédulité pour croire aux divers combats et aux multiples péripéties à laquelle Indy échappe (malgré son âge plus que respectable).
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Mais je vais vous dire; ces éléments n’ont pas été suffisants pour gâcher mon plaisir de voir à nouveau une aventure d’Indiana Jones sur grand écran. Je vous souhaite donc, tout simplement, la même chose.
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