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À la fin des années 90, lorsque le groupe Styx s’est reformé après plus d’une décennie de silence, j’étais allé voir leur spectacle, de passage à Montréal, avec enthousiasme. Après tout, Styx avait été le premier véritable groupe de musique rock dont j’avais acheté et écouté les disques avec la ferveur d’un nouveau fan qui découvre un genre musical à son goût. Je me souviens aussi avoir écris à l’époque que je ne croyais jamais avoir l’occasion de voir Styx en spectacle, puisque la fin du groupe datait de l’époque de mon adolescence et qu’en bon ado bien conventionnel habitant une région éloignée, je n’avais pas développé la culture d’aller voir des shows rock à Montréal à cet âge.
Le concert-réunion avait été un délice spectaculaire pour le vieil amateur que j’étais et devait alors marquer un peu la fin d’une époque; le retour nostalgique sur l’adolescence ; boucler la boucle, enfin… Je croyais alors qu’après cette tournée, chacun reprendrait sa route personnelle, les musiciens de Styx comme moi.
Si j’ai parcouru pas mal de chemin depuis (dans tous les sens du terme), Styx a aussi fait beaucoup de route, puisque le groupe existe toujours, et a offert dans les dix dernières années, plus de concert que dans les trente précédentes ! Deux nouveaux disques originaux ont aussi vus le jour dans cette période, mais je n’ai jamais eu l’occasion de redevenir un fan.
Le show d’hier était un véritable plaisir pour les oreilles de l’amateur ; Styx a pigé dans son grand nombre de hits pour concocter un programme dont je connaissais toutes les chansons à part deux (plus récentes) ; The Grand Illusion, Too Much Time on My Hands, Lorelei, Come Sail Away, Crystal Ball, Suite Madame Bleu, Renegade… Une enfilade de belle musique assez musclée pour être entraînante et convaincre une foule impressionnante couvrant le site des plaines. Je dis souvent que lorsqu’un artiste peut se permettre de laisser au placard des grosses pointures de son répertoire, c’est un signe de la profondeur de ce dernier. Styx a pu hier soir se passer de Babe, The Best of Times, Lady et même la très populaire Mr. Roboto, c’est vous dire. Gowan nous a chanté A Criminal Mind, une pièce qu’il avait endisqué en solo à l’origine, mais qui est devenue, depuis dix ans, une pièce de Styx ; le groupe a aussi joué une version styxifiée de I Am The Wallrus, des Beattles.
J’ai découvert Styx il y a plus de trente ans. On aurait donc pu assister à un concert de vieux rockers fatigués et bedonnants. Mais non; comme il y a une décennie, les membres sont dans une forme splendide. JY m’est même apparu plus jeune que jamais. Mieux encore, ils avaient l’air heureux de faire ce show, un plaisir communicatif dans le cas du spectacle en plein air d’hier soir. Un très bon moment en cette première soirée que je passe au Festival d’été de Québec.
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