mardi 21 juillet 2009

Interlude à l'opéra: Placido Domingo

[Note de publication: Ce billet a été écris le 18 juillet. En l’absence de connexion Internet, il a été publié lors de mon retour en ligne. Une exception à ma règle habituelle de publication directement dès la fin de l’écriture d’un billet.]
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On pourrait croire, à lire mes comptes-rendus de spectacle, que le Festival d’été est consacré au Rock. Bien que ce soit le genre prédominant sur les scènes majeures, le festival ratisse large, comme en témoignait hier soir la présence du ténor Placido Domingo sur les Plaines d’Abraham.
Même si je suis un ignare en terme d’opéra, ça ne m’empêche pas d’apprécier le genre, lorsque l’occasion se présente. La soirée d’hier est certainement un des moments forts du festival ; un des très beaux concerts que j’ai vu cet été, tout événements confondus, rien de moins.
En grande forme, le ténor espagnol était accompagné par l’Orchestre Symphonique de Québec, et par une soprano invitée, l’argentine Virginia Tola. L’ensemble s’est avéré un mélange de voix et de musique absolument sublime.
L’argentine avait une présence incroyable sur scène, Domingo lui-même est très charismatique et ils ont su interpréter des duos absolument merveilleux au cours de la soirée.
Domingo, probablement le plus grand ténor actuel du monde, avait concocté un programme enjoué, diversifié, passionné et accessible. Pour un néophyte comme moi, c’était un parfait mélange. La soirée a débutée avec quelques grands classiques tirés d’opéras français, espagnols, italiens ou allemands. Le choix de l’Air des bijoux, du Faust de Gounod, comme première chanson de la soprano Tola était particulièrement charmant, en plus d’être un amusant clin d’œil (certainement involontaire) pour l’amateur de Tintin que je suis. Quelques interludes musicaux permettaient aux deux interprètes de prendre quelques minutes de repos. Un extrait du très beau Cavalleria Rusticana m’a particulièrement plu, puisque la chose fait partie de mon très limité répertoire classique personnel.
Devant l’enthousiasme des dizaines de milliers de personnes assistant au concert, le chanteur a décidé de se passer de la pause qui était prévue au programme. La seconde partie a débutée avec l’interprétation de quelques pièces issues du répertoire classique de Broadway (My Fair Lady, West Side Story, South Pacific) pour se poursuivre avec des pièces classiques espagnoles.
Habituellement, on associe l’opéra avec l’italien. La soirée d’hier étant principalement interprétée en espagnol, en français et en anglais (musical) - avec l’exception d’une chanson italienne et une allemande - j’ai pu avoir le privilège de mieux comprendre les paroles et de profiter d’autant plus de l’ensemble que les pièces formaient avec la musique symphonique.
Enfin, après le programme officiel et un premier rappel, il était évident que le chanteur avait beaucoup de plaisir et il n’a pas hésité à poursuivre le concert pour plusieurs chansons, au grand plaisir des spectateurs. Je retiens de cette fin de spectacle la populaire Besame Mucho ainsi qu’un très joli tango argentin.
La culture de l’opéra en est une de galanterie et de classe. Et pratiquée avec légèreté et absence de prétention, ça donne une mise en scène sobre mais charmante. Domingo, pourtant un des chanteurs les plus populaires du monde, fait preuve d’une grande humilité, a eu l’air touché par l’accueil et les applaudissements de la foule, remerciant chaleureusement l’orchestre et sa compagne de scène. Parlant un excellent français, il s’est adressé aux spectateurs de Québec dans la langue de Molière toute la soirée.
On ne peut non plus s’empêcher d’apprécier la galanterie de Placido Domingo lorsqu’il accompagne Virginia Tola en entrée ou sortie de ses chansons ni sourire lorsque celle-ci remercie la foule d’une salutation digne d’une princesse.
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