mercredi 30 décembre 2009

Chichicastenango et Pascual Abaj

Chichicastenango, c'est une toute petite ville du Guatemala, célèbre dans tout le pays (et même ailleurs) pour son mercado de artesania tenu les jeudi et dimanche de chaque semaine.
On dit que c'est le plus grand et important marché d'artisanat de l'Amérique centrale. Mon expérience dans les pays du continent tend à soutenir cette hypothèse. Le seul marché d'artisanat qui peut prétendre à égaler Chichi est Otavalo, en Équateur, qui est le plus important marché d'artisanat d'Amérique du Sud.
J'étais passé par Chichi en 2005, et j'avais été amusé et impressionné par la qualité et la quantité de l'offre. J'avais aussi été dépassé par les négociations, les insistances de certains artisans et l'achalandage général d'un grand marché latino. Globalement, j'avais beaucoup aimé, malgré le fait que pour se rendre à Cichicastenango, d'Antigua, il fallait se taper 3h de chicken bus (aller, plus 3h retour) et que mon estomac avait trouvé l'expérience plutôt pénible.
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Pourquoi retourner à Chichicastenango?
Bien, d'abord pour l'expérience - j'aime beaucoup les marchés latinos, et j'adore les marchés d'artisanat, même lorsque je n'achète rien ou pas grand chose. Ensuite, pour les achats d'artisanat, évidemment. Même si j'achète relativement peu - et de petites pièces - j'aime bien fouiner et dénicher quelques pièces intéressantes. Enfin, je voulais savoir si mes souvenirs de 2005 allaient être confrontés à une réalité tout à fait différente ou s'ils allaient refaire surface. Après tout, en près de 5 ans, j'ai fait du chemin et visité beaucoup de marchés d'artisanat (dont Otavalo, trois fois)...
Ah, aussi, je voulais que mon ami Esteban puisse voir un véritable grand marché d'artisanat latino, alors pourquoi ne pas en profiter pour l'accompagner à Chichi?
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Voici donc quelques photos de Chichicastenango...



Arrivés en ville, la première chose que l'on veut faire après 2h30 de chicken bus (en partant de Xela, c'est 30 minutes de moins qu'en partant d'Antigua, un bon point pour 2009 par rapport à 2005), c'est se reposer un brin, récupérer son sens de l'équilibre, son estomac et aller aux toilettes. Nous avons trouvé une toilette dans une heladeria, et de la porte, nous avions une vue sur ce restaurant-bar avec un cow-boy dans l'entrée. J'ai trouvé qu'il donnait le ton.



J'avais un souvenir précis de ce lieu spécifique - les marches de l'église Santo Thomas de Chichi, qui donnent sur le mercado installé dans la plaza centrale et débordant dans les rues environnantes. Fascinant comme l'endroit s'avère absolument identique à mon souvenir!



Les marches en question, avec leurs vendeurs de nourriture cuite sur des barbecue et feux de bois qui semblent improvisés mais qui, coup donc, sont les mêmes après 5 ans, donc ne doivent pas être si improvisés que ça.



Ceux que j'appelle les "riverains" sont des marchands qui installent leur kiosque en périphérie du mercado d'origine. Après quelques années, le mercado les intègre en d'autres riverains s'installent autour d'eux, faisant grandir toute l'affaire. C'est ainsi qu'un simple marché installé dans un parc originalement couvre aujourd'hui pratiquement tout le centre-ville de Chichi, un phénomène que j'ai aussi vu en opération à Otavalo. Sur cette photo, on voit ce qui devaient être des riverains il y a cinq ans, et qui aujourd'hui, font partie intégrante du marché d'artisanat.



Quelques artisans n'ont pas de kiosque et préfère (ou n'ont pas le choix) offrir leurs produits directement aux visiteurs en se baladant avec eux entre les kiosques. Cet aspect des marchés d'artisanat peut être pesant, parfois. Je sais que personnellement, après les vendeuses itinérantes d'artisanat du Nord-Vietnam, je trouve bien calme et peu insistantes les latinas, finalement :-).
Cette dame tente d'attirer l'attention d'un visiteur dans les marches d'El Calvario, l'autre église qui flanque le parc et le mercado.



Après avoir passé trois heures dans un marché d'artisanat, il se peut que le visiteur ait l'impression de faire une overdose. La meilleure option demeure de prendre un peu de recul, en allant visiter quelque autre coin de la ville. Esteban et moi avons profité d'un peu de temps avant le passage du bus vers Xela pour faire une courte randonnée vers un site maya des environs. En route, nous avions cette vue du cimetière de Chichicastenango.



Le site en question s'appelle Pascual Abaj (c'est du Maya-Quiché) et c'est un site cérémoniel maya depuis longtemps et encore utilisé aujourd'hui par les mayas de Chichi.le site actuel est à la fois sobre et actif, et mélange comme c'est souvent le cas au Guatemala, les croyances mayas et chrétiennes. Ainsi, on y trouve à la fois un site cérémoniel maya et des croix, l'ensemble étant formé de plusieurs autels entourant une sculpture pré-colombienne usée, le tout entouré d'encens et d'offrandes d'alcool.



Malgré la fumée des offrandes brulées et de l'encens, la présence de pigeon - dont ce joli pigeon blanc - étonne le visiteur, qui n'a pas vu beaucoup de représentant de cette espèce d'oiseau au Guatemala.



De retour de la randonnée sur le mont de Pascual Abaj, nous passons par des champs de maïs secs (l'hiver est la saison sèche ici), et des dames mayas qui reviennent aussi du site se trouvent devant nous...
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Après avoir passé une très agréable journée à Chichicastenango - plus agréable que ma visite de 2005, puisque j'avais pris une gravol avant le trajet de chicken bus, hehehe - il a fallu trouver le courage de remonter à bord pour les 2h30 de retour (et une autre gravol)... mais j'étais content d'avoir revu et apprécié de nouveau Chichi après les nombreux pays visités depuis ma première visite ici, et les nombreux mois passés à explorer l'Amérique latine depuis 2005... Suze a réussi à obtenir de jolies choses pour ses enchères d'artisanat, Esteban a vécu une expérience culturelle de plus au Guatemala et ma foi, j'étais bien content de voir que Chichi, c'est encore plaisant à visiter et que mon souvenir est fidèle à l'expérience que l'on peut vivre à Chichicastenango.
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