dimanche 8 juin 2008

La vie (bohème) du backpacker

Je voyage beaucoup depuis quelques années, c'est même devenu mon mode de vie.
Ce qui me permet de voyager autant, c'est d'une part, de ne pas dépenser beaucoup quand je suis au pays - je parle ici des principales dépenses de coût de vie comme l'hébergement et les déplacements. En me limitant à un petit environnement, pas cher, mais agréable, et en utilisant le transport en commun plutôt que de posséder une voiture, j'économise beaucoup. C'est fou ce que zéro hypothèque et zéro emprunt, entretien et essence de voiture peuvent vous faire économiser :-)
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Anyway, je voyage beaucoup, et je parle souvent de ce que je fais et explore dans mes voyages, mais je ne parle pas souvent du mode de vie du backpacker.
Il y a plusieurs visions du backpacker. Mon backpacker à moi, il voyage sur un budget relativement restreint, mais pas au point de manger du pain sec et boire de l'eau pour seuls aliments et boissons. Il se loge dans les endroits les plus économiques possible, mais ne sacrifie pas l'aspect pratique de l'hébergement. Ile ne court pas non plus après l'endroit le plus crappy juste pour se glorifier de ses exploits de vie difficile! Par exemple, si une nuit à Paris est possible dans une auberge en banlieue et une autre dans le 5e arrondissement, je choisirai celle du 5e, à moins que le prix soit réellement beaucoup plus élevé. Être hébergé dans le centre, peu importe la ville, est toujours payant en terme de gain de temps et de transport.
Mon backpacker utilise donc les transports en commun, mange généralement des repas préparés par lui-même à l'auberge ou ailleurs (j'ai toujours un réchaud et quelques gamelles avec moi), achète donc ses aliments dans les épiceries en autant que possible, et fréquente quelques restos, mais le plus souvent pour des lunch le midi - plus rapide et moins cher.
Comme mon backpacker voyage avec un budget restreint et que c'est cet aspect qui lui permet de voyager pendant plusieurs mois, il ne fait que rarement de ses voyages des expériences hautement gastronomiques. Par contre, il y a toujours des excellentes surprises culturelles à découvrir; par exemple, en France, une baguette avec un excellent Camembert ou un Brie, accompagné d'un bon petit Bordeaux et d'olives fraîches est un repas délicieux, typiquement français, et très abordable! Les cornets de frites-mayonaise belges étaient aussi mémorables, et très peu cher pour vous remplir un estomac le midi.
Ces petits sacrifices (qui n'en sont que rarement si on est bien organisé) permettent à mon backpacker de ne pas hésiter quand vient le temps de payer le prix d'entrée de tel musée ou de tel sites intéressant.
Le concept même de backpacker repose sur l'idée de mettre tout ce que vous possédez en voyage dans un sac à dos, que vous pouvez traîner partout, et facilement. Plus qu'une idée générale, le sac lui-même devient d'importance capitale pour moi; J'utilise un Arcterix Bora (40 litres) depuis six ans, c'est léger, suffisant et me permet d'éviter tous les problèmes de transports de bagages comme des grosses valises à roulettes sur les rues pavées, dans les tourniquets de métro ou dans les tramways. En plus, avec un backpack, vous avez les deux mains libres pour le reste (contrôle de billets, ouvrir des portes, longue marche de la station vers votre auberge, etc).
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Voici quelques photos anodines, mais qui illustrent ce mode de vie qui est devenu le mien en voyage, et parfois même au pays. (La différence étant qu'au pays, un baguette, un Brie et un Bordeaux sont un luxe qui coûte quatre fois leur prix à Paris)...

Mes deux compagnons en Belgique, ici attendant le métro; Istvan avec son backpack et Suze avec un sac de jour et une carte. [Bruxelles].

Après une expédition pluvieuse pour dénicher un excellent plat de pâtes et sauce abordable et servi pour emporter dans un cornet, Istvan déguste une bonne bière belge, dans notre dortoir commun. [Bruges]

Qui dit pluie dit vêtements mouillés. Comme pour certains jours de lessives, j'apporte toujours avec moi une corde à linge extensible munie de petites pinces et accrochable un peu partout; ici dans notre dortoir. [Bruges].

Quelques auberges vous fournissent un déjeuner avec la nuit, c'est intéressant et gratuit (inclus, disons), mais parfois, si vous devez prendre un train tôt le matin et désirez gagner du temps, une simple baguette avec un pot de Nutella (une aubaine en Belgique, un luxe au Canada) fera parfaitement l'affaire, pendant votre trajet de train. [Entre Bruges et Amsterdam].

Le typique lit le moins cher pour un voyageur seul est en auberge, avec des dortoirs munis de lits superposés comme ceux-là (ici, le mien au-dessus, ma coloc d'en-dessous étant Suze). [Amsterdam]
Dans certains pays, voyager à deux, trois ou quatre est particulièrement économique s'il existe des petits hôtels qui louent des chambres doubles, triples ou quadruples pour moins cher le lit qu'un dortoir dans une auberge. C'était le cas des auberges de l'Espagne et du Portugual, par exemple, ou encore de celles en Amérique du Sud. Les Pays-Bas reposent entièrement sur des lits en dortoir si vous voulez ne pas trop dépenser, et encore, c'est un des pays (avec l'Angleterre) où il en coûte le plus cher pour se loger. Typiquement, le mois dernier, ça allait de 17 à 30 euros la nuit par personne, 17 étant le prix en semaine d'un lit en dortoir réservé quelques jours d'avance). Par comparaison, pour 10$ US, en Équateur, vous avez une chambre simple, avec salle de bain privée et télé avec cable :-). Vous y trouvez aussi des volcans, mais aucune toile originale de Vermeer...

Dans certaines auberges, les lockers sont grands et compris avec le prix du lit, ce qui était le cas ici, avec ces lockers spacieux dans une anti-chambre donnant accès au dortoir. Moins pratique que les lockers dans les chambres, mais plus tranquille, quand il s'agit de grands dortoirs, comme celui que nous avions ici, un dortoir de 20 lits. [Amsterdam].

Parmi les expériences culturelles peu dispendieuses, on retrouve... la bière! En Belgique, véritable paradis de la bonne bière pas chère, j'en ai expérimenté plusieurs. Aux Pays-Bas, parmi les marques les plus connues, on retrouve évidemment Heineken, dont on voit les produits ici sur une tablette d'épicerie. Note: ce ne sont pas des canettes de bières, mais bien des petits futs de 5 litres qui sont alignés sur cette photo! [Amsterdam].

Un des luxe que je me paye en voyage comme au pays, c'est le cinéma, dont je suis un grand amateur depuis des décennies. Certains cinémas du monde sont aussi des édifices fort intéressants à fréquenter; comme celui-ci, un vieux et grandiose théâtre converti et où on sert de la bière (dans un verre de vitre, pardon) dans les salles et qui, cette semaine-là, présentait le nouvel opus d'Indiana Jones, le dernier Woody Allen, et Silk, du canadien François Girard, tout pour m'attirer, quoi! [Amsterdam].

Si certaines auberges ne sont pas toujours pratiques, d'autres sont très accomodantes. Le Stayokay Stadsdoelen était très accomodant, nous permettant même de souper à une des tables de la salle commune, et ne comportant aucun couvre-feu ou lock-out (les auberges avec lock-out sont emmerdantes, je ne saisi toujours pas à quoi ce temps leur est utile). Et comme si tout ça allait de pair, le staff du Stadsdoelen était toujours gentil, souriant et accomodant, alors que celui de l'auberge dans le 5e de Paris était moins... accueillant, disons (l'auberge avait aussi un lock-out). [Amsterdam].

Qui dit transport en commun dit horaires, langues étrangères, tableaux divers et nouveaux systèmes à chaque ville ou pays visité. Heureusement, le système des Pays-Bas était assez facile à comprendre, comme le démontre cet écran d'information. Notez les heures de départ, à gauche, qui démontrent que l'on pouvait ce matin-là, prendre 5 trains différentes en l'espace de quelques minutes à peine. [Amsterdam].

Voici un geste que je pose de moins en moins; poster une carte postale au pays! Ici, je poste une carte de l'Oreille Cassée - reconnaissable si vous avez l'oeil - à ma soeur Sophie. [Amsterdam].
En 2003, j'avais acheté et posté pour 200$ de cartes postales, sans expédier plus de deux cartes a un même destinataire, en 3 mois de voyage. Je suis peut-être égoïste aujourd'hui, mais je limite beaucoup ce genre d'envoi, et favorise le blogue et la publication de photos pour tous. En plus, je n'ai pas à chercher des timbres et des boites postales, puisque le problème avec les cartes postales, c'est toujours la discipline. Comme je me déplace à tous les quelques jours, c'est parfois frustrant. Par exemple, j'ai acheté cette carte à Bruxelles, l'ai écrite à Amsterdam et l'ai posté juste avant mon départ pour Rotterdam.

Voici quelque chose d'amusant que vous rerouvez parfois en voyage; la mascotte de l'auberge. Je me souviens encore des chats de l'hôtel où j'étais descendu à Paris dans le 9e en 1998 ou de quelques autres copains à quatre pattes comme les tortues de Lima, par exemple. Ici, c'est Lexie, une sorte d'épagneul croisé à très longues pattes, très drôle, qui sur ce cliché, s'est couché sur les draps à laver des clients qui quittent l'auberge ce jour-là. [Rotterdam].

Quand je parlais de trucs pratiques, ces lockers roulants, qui se glissent sous les lits étaient absolument parfaits! Simples, utiles, facile d'utilisation, spacieux... D'ailleurs, cette auberge, le ROOM, est l'un des endroits les plus accomodants et agréables où j'ai été hébergé pendant ce court séjour; ils avaient même un accès internet à très bon prix, avec prise USB, en plus! [Rotterdam].

Toujours au ROOM (mon lit en haut, celui de Suze en bas, hehe), simplement pour ajouter que je documente souvent cette partie plus personnelle de mes voyages en prenant une photo de certaines chambres, certains dortoirs ou parfois juste l'extérieur de l'édifice, question de ramasser des archives plus personnelles que les classiques photos de voyages montrant les sites d'intérêts. L'arrivée du numérique dans ma vie de photographe de voyage m'a permis de me laisser aller un peu plus de ce côté. Si vous notez bien, cette photo est aussi une des mes auto-photos de voyage. [Rotterdam].

La vie d'auberge à bas prix ne signifie pas nécessairement uen chambre en sous-sol ou inintéressante. Certaines auberges sont très bien situées et offrent parfois une très belle vue, comme c'est le cas ici, rue Mouffetard. [Paris].
Évidemment, pour profiter de cette vue, il fallait d'abord se taper les 5 volées de marches étroites et à pic pour atteindre le fameux dortoir tout en haut. N'empêche, je me souviens d'une auberge pas particulièrement accueillante, mais qui disposait d'une superbe terrace sur le toit, avec vue sur l'Acropole, à Athènes.

Parfois, la vie de backpacker vous mène à voyager dans des conditions que vous n'auriez pas envisagé auparavant... Dans le cas de cette photo, je me retrouve à bord d'un Airbus 330, bien installé dans le dernier siège de l'appareil, un siège habituellement utilisé par l'équipage, comme en témoigne l'inscription au milieu... J'ai eu la confirmation que je pouvais prendre ce vol de retour 40 minutes avant le décollage...
Ceci dit, être assis là avait un bel avantage, je pouvais entendre les conversations entre les agents de bord derrière moi, et l'humour particulier de l'un d'entre eux, qui faisait se tordre de rire les autres... des gens qui semblent si professionnels et sérieux quand ils passent dans les rangées, pendant le vol :-)
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9 commentaires:

  1. Ta philosophie rejoint la mienne (pas de voiture, pas d'emprunt, pas d'hypothèque, vie en appart), sauf que mon boulot doit être moins payant que le tien puisque ce n'est pas tous les ans que je réussis à dégager la marge requise pour un grand voyage. (Mais je ne me plains pas; j'ai aussi profité d'invitations comme auteur ou conférencier pour aller en Europe, et je profite de mon réseau d'amis et de parents pour coucher encore moins cher à l'occasion. Et j'ai eu ma part de voyages en Europe.)

    Par contre, je considère que la gastronomie fait partie du voyage. A quoi bon aller en France et ne pas se payer quelques bons repas? J'ai d'excellents souvenirs de bons repas au restau dans différents pays, afin d'échantillonner la meilleure cuisine du lieu. Je mange sur le pouce ou à l'auberge soit quand je fais de la randonnée, soit quand je commence à manquer d'argent.

    (Seule exception : en Angleterre et en Irlande, la gastronomie locale n'a aucun intérêt. Pour
    les pays d'Europe de l'Est, je n'ai pas encore tranché... :-) )

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  2. Jean-Louis,,
    Je sais que la gastronomie fait partie du voyage et des cultures, mais ce que je dis, c'est que comme il est généralement facile et possible de profiter de gastronomie internationale dans presque toutes les grandes villes modernes, je place mon budget de voyage ailleurs, comme de faire de plus longs séjours ou des séjours d'immersion. Après tout, ce ne sont pas les grands restaurants français, par exemple, qui manquent à Montréal.
    Pour ce qui est des revenus, j'ai de gros doutes, mais ça dépend aussi de bien des petites dépenses locales... je ne veux pas entrer en public dans les détails, mais depuis mon séjour prolongé en Amérique centrale de 2005, je n'ai jamais payé plus de 250$ par mois pour me loger à Montréal. Aussi, quand je pars pour trois mois, je libère l'endroit où je vis et n'ai donc pas à payer un loyer pendant que je voyage... ce genre de choses aide beaucoup.
    Évidemment, tout dépend aussi des pays visités; en Amérique du Sud, l'en dernier, j'ai très bien voyagé avec 30$ de budget quotidien.

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  3. En effet, mon loyer est au moins deux fois plus cher. Et je suis prisonnier de ma bibliothèque, car je ne me vois pas tout emballer et déballer deux ou trois fois par année en changeant de logis. Mon appart est aussi une base de travail, dans un quartier que j'apprécie et à proximité d'au moins une université.

    Pour la gastronomie, je maintiens qu'il faudrait chercher longtemps à Montréal pour trouver certains petits plats régionaux de la France, de l'Italie, de l'Espagne, de l'Allemagne... et que si on les trouvait à Montréal, on paierait nettement plus cher. De mon point de vue, c'est un avantage du voyage que de pouvoir se payer des plats qui coûteraient les yeux de la tête au Canada.

    Enfin, je cesse de me plaindre... L'an prochain, j'espère jouir d'une marge suffisante et d'un été relativement libre. Ce ne sera pas le cas cette année, sauf pour une dizaine de jours après le solstice...

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  4. Jean-Louis,
    Tu as raison pour les spécialités régionales, mais j'avoue que dans ces cas, il m'arrive de m'en payer sur place, justement parce que c'est rarement très cher localement.
    Pour les biens matériels, effectivement, je suis très mobile, et pour conserver cette mobilité, j'achète peu de choses, et ça inclus les livres, que je revends souvent avant mes départs, ou que je lis en exemplaires de bibliothèques publiques.
    À ce sujet, je parlais il y a quelques mois sur ce blogue de l'acquisition d'une machine à espresso de près de 300$, et c'est certainement la dépense matérielle la plus importante que j'ai fait en 4 ans!

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  5. Anonyme1:37 PM

    Bonjour,
    Je mène moi aussi mon petit voyage sur le net à la recherche d'éclairage sur la philosophie du backpacker, en vue de la rédaction d'un futur mémoire.
    Pour cela j'ai quelques questions.

    Avez vous pendant ces voyages un contact direct avec la population locale ? etes vous sensibilisé aux problèmes qu'il peut y avoir dans le pays? Pourquoi ne pas adopter un tourisme classique comme celui que propose les multiples agences de voyages?
    Que de questions...Avec un petit espoir de réponse je vous laisse à vos vagabondages qui me laissent rêveuse.
    PS: mon mail pour d'éventuelles réponses: choupou007@hotmail.com

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  6. Anonyme12:06 PM

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  7. Anonyme11:47 PM

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  8. Anonyme8:27 PM

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  9. Anonyme3:00 AM

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