Suite à la publication de mon billet sur la réaction de l'Équateur à l'attaque colombienne en sol équatorien, il s'est passé beaucoup de choses. La meilleure manière de résumer les opinions demeure par les fils de presse...
L'Express et Radio-Canada rapportent, via les agences de presse, les propos de Hugo Chavez, Alvaro Uribe et Rafael Correa au sujet des relations qui sont maintenant plus que tendues; l'Équateur a en effet également déployé son armée le long de sa frontière avec la Colombie et expulsé l'ambassadeur colombien de son territoire.
Mais le conflit, pour le moment, se déroule au niveau des mots.
D'un côté, le gouvernement colombien accuse à la fois L'Équateur et le Vénézuela d'avoir entretenu des relations avec les FARC (Rappel: le no.2 des FARC, Raul Reyes, tué par l'attaque colombienne, était celui avec qui parlaient les représentants du Vénézuela, de l'Équateur et de la France au sujet de la libération d'otages). Or, pour la Colombie, parler avec les gens des FARC... c'est un peu comme commercer avec Cuba pour les Américains... Uribe et son représentant semblent nous dire: «A-Ha! Ils se parlaient!!!» Ce à quoi je répondrais: Pis ça?
Le gouvernement colombien parle de transferts de millions de dollars entre le Vénézuela et les FARC mais avoue du même élan qu'ils n'ont aucune preuve de ce transfert. Même genre d'accusations envers Rafael Correa, président de l'Équateur.
Coup donc, vont-ils les accuser bientôt de cacher des armes de destruction massives? :-)
Correa semble monter aux barricades (tel que rapporté par La Hora, journal de Quito), mais sans nier ses relations diplomatiques avec les FARC. Il parle aussi du démantèlement de plusieurs camps des FARC en nord équatorien en 2007 à l'appui de sa lutte contre le mouvement, en mentionnant qu'il adopte une manière différente de la ligne dure colombienne.
Outre le fait que tout le monde accuse tout le monde et que la réalité ne sera probablement jamais vraiment connue, il faut se demander une chose: Les discussions avec les FARC permettaient-elles de faire libérer des innocents? La réponse est oui. L'embargo parlementaire colombien envers les FARC le permettait-il? Non.
Or Rafael Correa - qui avait dans ce dossier conservé un profil bas jusqu'à maintenant (laissant le haut du pavé à Chavez, qui aime bien s'y trouver de toute manière, hehehe) mentionne qu'il était bien en discussion avec Raul Reyes, tué dans l'attaque, pour faire libérer 10 à 12 otages , dont Ingrid Betancourt (propos rapportés par El Comercio, journal équatorien).
Est-ce que je pense que les FARC ont raison? Bien sûr que non! Mais tuer quelques-uns de leurs membres n'était pas la solution pour sauver les dizaines d'innocents qu'ils détiennent. Et procéder à une attaque en pays voisin sans le prévenir n'était certainement pas la chose à faire.
L'Histoire ne manque pas de fiascos déclenchés par les amateurs de politiques en noir et blanc...
En Amérique du sud, pour le moment, seul le Brésil est intervenu pour supporter le gouvernement équatorien. Les autres pays ne se sont pas prononcé. Ma peur à moi, dans cette affaire, c'est que la Colombie est un allié des États-Unis - pays qui a toujours considéré l'Amérique Latine comme sa cour arrière - et qu'ils profiteront peut-être de cette occasion pour revenir se fourrer le nez dans ce qui ne les regarde pas.
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Mise à jour à 12:12 PM: Le site de Cyberpresse rapporte que la Colombie a pu réaliser son opération militaire en Équateur suite à des informations reçues des agences de renseignement américaines...
Le Chili ne condamne pas tout à fait la Colombie, mais réclame des explications...
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Mise à jour à 12:30 PM: Dans un article publié le "5 mars" (?? Nous sommes le 4 mars à midi trente au moment d'écrire ceci, le NYT voyage dans le temps ??) sur le site du New York Times, on mentionne que la Colombie parle maintenant d'armement fabriqué par les FARC avec l'argent du Vénézuela... Gee, la réalité rattrape vite mes craintes! Entre les armes de destruction massive dont je parlais en parodiant le gouvernement américain et les «dirty weapons of destruction and terrorism» dont parle la Colombie, il n'y a qu'un pas, franchi sans hésitation par le gouvernement Uribe.
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