mercredi 11 août 2004

Un cas de depaysement.
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Ce matin, après avoir fait quelques téléphones pour des appartements à louer, je suis parti en visite et ai appliqué sur deux apparts. Un correct mais tout juste, l'autre crappy, mais que voulez-vous, il faut passer par là même si on ne crois pas une minute que ça va finir par donner quelque chose, c'est la seule manière de faire. Ok, de retour dans le downtown pour quelques achats, dont des souliers noirs pour mon nouveau travail, je relaxe un peu en marchant sur Robson Street. Sur le chemin du retour, je note une Ferrari en panne au coin de Thurlow. Sais pas pourquoi, mais l'idée d'une Ferrari en panne est amusante.
Je fait une pause au Chapters, feuilletant un biographie de Shakespeare pour une petite demie-heure, avant que ma lecture ne soit interrompue par un appel de mon amie Suzie. Après son coup de téléphone, je prends un bus qui descend Granville vers ma destination; un autre appartement à visiter à 19h. Au coin de Hastings et Main, je note que le secteur n'a pas beaucoup changé, toujours aussi plein de junkies et de gens à l'air weirdo. Je descend du bus au coin de Broadway et la faim me prend. Je ne veux pas manger tout de suite, je pense plutôt cuisiner quelque chose de bon plus tard en soirée. Je m'arrête donc dans une fruiterie, m'achète une durazno et poursuis ma route, le fruit combattant parfaitement la faim et la soif en même temps.
Je visite, ça va bien, c'est mieux que les deux autres du matin, je rempli la formule d'application, on me rappellera bientôt, je connais la chanson. Mais, que voulez-vous... Ok, en route vers l'arrêt de bus, des policiers parlent avec un type à moto. Il repart, je passe près de l'auto-patrouille. Les policiers m'interpèlent. Ils prennent en note, sur leur ordinateur de bord, mon nom, mon adresse (temporaire) et pourquoi je suis dans le secteur. Je coopère évidemment mais demande de quoi il retourne; on recherche simplement quelqu'un dans le quartier et je corresponds à la description du bonhomme. Eh ben.
Je réalise que le type à moto correspondait lui aussi grossièrement à une description similaire à la mienne, j'imagine.
Dans l'autobus, je me plonge dans mon roman - Black House, écrit par Stephen King et Peter Straub - ce qui ne m'empêche pas de remarquer une belle blonde qui lit Gerald's game, de King. Pas un mauvais choix de livre, mieme si ses habituels fans n'ont pas aimé. Je me retiens de lui recommander Dolores Clayborne, si elle apprécie Gerald's game, puisque les deux livres sont liés.
Je descends près de Blanca sur la 10e avenue, en face du Safeway, où je vais me procurrer quelques petits pains pour accompagner mes pâtes de ce soir, ainsi que quelques platanos. Surprise, les platanos du Safeway sont importés de l'Équateur! Eh ben.
De retour à la maison, je me cuisine un petit repas simple et italien, et me fait un excellent batido de platano con leche. Dans le salon, là où je dors normalement, un band est en train de pratiquer une musique jazz plutôt agréable pour accompagner mon repas. Karina y joue du violon et Flavio (un coloc) de la guitare. Jamais vu les autres avant.
Flavio prends une pause, entre dans la cuisine, et ramasse dans son armoire une bouteille remplie d'un liquide brun clair qui rappelle le rhum. Il sort deux verres, verse une rasade dans chacun et replace sa bouteille dans l'armoire. il me tend un verre, en me disant que c'est un alcool du Brésil (d'où il est originaire), fait à base de canne à sucre.
De l'aguardiente? Oui.
Eh ben. Il semble que mes expériences sud-américaines ne sont jamais très loin...
Moi qui pensais être parfois dépaysé depuis mon retour...
Je savoure mes pâtes et mon batido - préparé avec des platanos équatoriens en plus - et me replonge dans Black House sur fond de jazz.
En attendant de faire d'autres appels demain matin.

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