lundi 17 octobre 2022

Les architectes fous et le cinéma québécois de Perugia

J'avoue que je n'avais pas beaucoup entendu parler de Perugia avant de voir le dernier film de la trilogie autobiographique de Ricardo Trogi; 1991. Se retrouver près d'une ville où se déroule les scènes d'un film qu'on a aimé - d'un film québécois en plus, qui se déroule en Italie - ça ne prenait rien de plus pour aller y jeter un coup d'oeil.

Et quel coup d'oeil! J'ai été complètement surpris par la beauté de la ville. Oui, j'avais vu les scènes du film, mais au cinéma, on peut améliorer, cacher les défauts, trouver les bons angles et parfois, quand on se retrouve au même endroit, la scène n'est pas aussi belle ou romantique. Avec Perugia, c'est presque l'inverse qui s'est produit: on s'est retrouvé bouche bée devant la grandeur (dans les 2 sens) de cette ville trop méconnue.


Dès l'arrivée (par le minimétro - voir billet subséquent), on est étonné de la hauteur de la ville et des points de vue que l'on a de plusieurs terrasses ou rues qui longent des remparts.


Puis c'est la découverte de piazzas harmonieuses et élégantes. Ici, la Piazza IV Novembre en face de la cathédrale (une affaire modeste, dont on voit une arche à l'extrême droite sur la photo).


Suzie pose devant un des rares murs de la cathédrale à avoir été décoré - j'ai lu que le projet initial prévoyait de recouvrir la cathédrale de ces décorations, mais on peut les voir seulement sur un petit pan de mur de côté.


Il fallait bien payer nos respects au cinéaste qui nous avait mené à Perugia: le pavillon des étudiants étrangers de l'université, qui joue un rôle clé (en plus d'apparaitre tel quel) dans le film 1991 de Trogi.


Sinon, plusieurs sites archéologiques mineurs parsèment la ville (aussi dans un billet à venir), dont cette porte monumentale absolument gigantesque (porta San Angelo, à l'extrémité nord de la ville). Les petites signes sur les poteaux en bas à droite vont vous donner une idée de la hauteur de cette porte.


Mais ce qui étonne - et distingue Perugia des autres villes visitées - c'est l'hallucinant labyrinthe d'escaliers, de rues en épingle, de passages à moitié secrets de rues/ruelles/escaliers qui s'entrecroisent les unes par-dessus les autres.


Le tout à flanc de montagne, donc toujours en pente, parfois abrupte. On dirait que les architectes du moyen-âge et de la renaissance sont devenus fous et se sont mis à bâtir n'importe quoi n'importe où en adaptant simplement ce qu'ils avaient sous la main malgré le terrain.


Dans la plupart des endroits, ça émerveille...


... Dans d'autres, ça surprend...


À certains moment, on se demande si on comprend l'architecture de la ville, on s'étonne ou s'interroge sur la fonction de certaines structures ou bâtiments, on croit presque être dans un film :-)


Les arches, passages et arcades s'entremêlent (ici, ça passe sous l'arche, en contournant l'autre structure devant, par la gauche ou la droite, il y a des escaliers, puis une autre arche...).


J'imagine qu'une partie de ces murs ne servent plus que de support pour les édifices environnants. On a érigé un édifice (en haut à droite) sur un autre (façade, en bas), puis conservé les murs soutenant (en haut, à gauche), mais avec une arche, et il y a une sorte de porte dans le vide (en bas à gauche), l'ensemble est aussi déroutant qu'époustouflant.


Heureusement, certains lieux ont l'air à peu près normaux: notez, même ici, que la "rue" que l'on voit sur la photo est le dessus de l'ancien aqueduc romain que l'on a transformé en passage au-dessus des rues en contrebas. des gens habitent donc sur cette via dell'aquedotto, avec une adresse sur l'ancien aqueduc romain et entrent chez eux par une porte au second étage!


Les longs escaliers qui permettent de zigzaguer dans la ville sont d'une grande beauté - et évidemment, ils permettent au voyageur de circuler à pied à l'abri de tout trafic. Le seul bémol est que si vous descendez, il faudra vous attendre à remonter à quelque part, et c'est souvent une affaire assez inclinée.


Autre vue un peu étrange, où un mur ferme une cour intérieur en bas à droite, d'un édifice qui se poursuit pourtant (à droite, tout le long), alors qu'à gauche, un escalier remonte vers une arche où passe une rue au-dessus (avec voiture et tout). C'est l'escalier de la Via Appia, première rue de Perusia à son époque romaine (et qui aujourd'hui, débouche sur la "rue" de l'aqueduc).


Le célèbre escalier apparaissant dans les films et qui joue aussi un rôle important dans le film de Ricardo Trogi. Anecdote amusante, en cette ère de réseaux sociaux: j'ai mis une photo de Perugia sur Instagram, avec un # de 1991, et le réalisateur a aimé la photo en plus de commenter avec un salut et un sourire.


Perugia offre aussi des vues magnifiques sur la campagne environnante, même si je me suis concentré dans ce billet sur les beautés architecturales de la ville...  Nous nous étions donc promis de revenir à Perugia le lendemain, puisque nous allions être hébergé non loin de là. Le lendemain, une autre ville nous a tant captivé qu'on y est resté beaucoup plus longtemps que prévu. Il faudra donc revenir un jour à Perugia.
Tiens, d'ailleurs, sur la vue ci-dessus, captée du haut de la forteresse de Perugia, on voit la petite ville où nous allions nous rendre: c'est le petit amas beige dans le bas de la grande montagne: Assise.
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