dimanche 23 octobre 2022

Archéologie ombrienne: Augusta Perusia et Asisium Romana

De passage en Ombrie, la région sise au sud-est de la Toscane, j'ai pu visiter (et surtout admirer) certains vestiges archéologiques dans les villes de Perugia et d'Assise. J'ai regroupé ces éléments sous un billet à part, puisque mes deux billets sur ces villes étaient déjà relativement chargés (surtout Assise avec ses 38 photos!).
Dans les deux cas, on ne parle pas de ruines de l'ampleur du théâtre et des termes de Fiesole ou encore de l'amphithéâtre de Verona, mais les quelques sites font un bel ajout à la journée ou deux passées dans ces villes déjà agréables à visiter.


Au niveau de la rue, devant le Palazzo Sorbello, il y a un vieux puits... qui date de l'époque étrusque de Perugia. Et ce vieux puits n'est pas bouché, car en y regardant de plus près, il communique encore avec la citerne en-dessous, qui est encore alimentée en eau... 


Un escalier aussi étroit que ruisselant, sis sous une cour derrière le Palazzo permet d'ailleurs de regarder dans le puits en question, et même d'accéder à sa partie centrale via une passerelle aménagée à cette fin. Sur le plan de la ville, il n'y a qu'une simple mention disant "pozzo etrusco".


Perugia offre aussi cette porte monumentale étrusque (bien que modifiée sous l'empire romain, comme en fait foi l'inscription au-dessus de l'arche: Augusta Perusia). J'ai volontairement capté l'image avec des passants, dont la présence (et la taille) donnent une idée du gigantisme de cette construction. Une fois encore, la carte de la ville n'attire pas trop l'attention sur cette merveille: l'affaire est identifié par la simple inscription "arco etrusco".


Une autre porte étrusque, la Porta Marzia, en partie condamnée, comporte encore une bonne part de ses ornementations de l'époque romaine dans sa partie supérieure. Par l'ouverture qui a été conservée, on entre dans le labyrinthe de sa forteresse - une affaire d'une taille totalement insoupçonnable de l'extérieur puisqu'elle se trouve à même le roc, sous la Piazza Italia tout en haut, complètement cachée du reste de la ville.


Le fort a été modifié et agrandi plusieurs fois entre l'époque étrusque et la fin du moyen-âge, voir même pendant une partie de la renaissance - une portion est même appelée la "forteresse papale". Il en ressort non seulement une impression de grandeur impressionnante pour une forteresse en grande partie souterraine, mais en plus, les salles et pièces ont visiblement subies de nombreuses modifications, laissant le tout en segments partiellement en ruines, ou avec des arcs ou des escaliers qui ne connectent nulle part, ou des arches qui mènent dans un mur fermé. C'est à la fois déroutant et amusant à visiter.


L'ensemble de la forteresse (ouverte et gratuite) est donc un endroit absolument fascinant. Une petite salle présente en plus une histoire de Perugia (de l'antiquité à la fin de la Renaissance) sous la forme d'un videomapping aussi bien présenté qu'étonnant en ces lieux.
C'était ma seconde expérience de ces "projections architecturales" en Italie (je ne sais pas si c'est parce que c'est très nouveau ou si c'est une fantaisie italienne) et dans les deux cas, Bologne et Perugia, c'était visuellement très intéressant.


Dans mon billet sur ma visite de Perugia, j'ai parlé de la via delle aquedotto, une rue piétonne qui se situe sur l'ancien aqueduc romain: voici deux arches supportant une partie de l'aqueduc romain en question, vus du niveau de la rue sous la rue piétonne.


À Assise, maintenant, on commence par le vestige le plus évident: la façade magnifiquement conservée du Temple romain de Minerve. (Aujourd'hui, cette façade fait partie d'une église, derrière, d'où la croix sur l'intérieur de la façade).


Vue des colonnes et de la corniche du Temple de Minerve de la Piazza del Comune d'Assise.


À quelques mètres de la Piazza del Comune, par la via Portica, on peut apercevoir quelques vestiges du Forum romain d'Assise, appelée Asisium Romana à cette époque.


Sur la via del Torrione, ces deux portions d'arcs de l'ancien Teatro romano sont visibles à partir de la cour intérieure d'une maison privée. J'ai joué de chance, ici, puisqu'un couple a ouvert la porte donnant sur la cour pour sortir, alors que je venais de terminer la lecture d'une enseigne mentionnant l'existence de ces vestiges. J'ai rapidement jeté un oeil et capté cette photo avant que la porte ne se referme.


Près du terminus d'autobus et du stationnement souterrain de la Piazza Mateotti, on peut voir quelques vestiges de l'époque romaine également (mises au jour lors de l'aménagement du stationnement). N'ayant pas d'auto, je n'aurais jamais vu ces vestiges, puisque je ne serais pas passé par ce stationnement... sauf qu'au moment d'aller prendre le bus à la Piazza, j'ai vu par hasard, un "sentier" sur la carte, puis une enseigne indiquant "tunnel romano" (!) à l'entrée du sentier en question. J'ai donc suivi le tunnel, une construction qui date du premier siècle, et pu voir un peu plus loin, les autres vestiges dans l'escalier du stationnement menant à la Piazza.


Sinon, Asisium avait aussi son anfiteatro romano, comme en font foi les édifices qui se trouvent aujourd'hui à son emplacement historique et qui, comme à Florence ou Lucca, ont simplement épousé la forme de l'antique amphithéâtre romain - et bien souvent, utilisé une partie de sa structure et certaines des pierres le composant.


La chose est particulièrement évidente quand on atteint la rue en hauteur et qu'on regarde le mur entourant le jardin de ces quelques propriétés.


Le double ovale que forment le mur, la rue et les édifices de l'autre côté de la rue (à droite) permettent de "voir" précisément où se trouvait la structure principale de l'amphithéâtre romain de Asisium.
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