jeudi 20 octobre 2022

Arezzo et le chef d'oeuvre de Roberto Benigni

«Arezzo, 1939, Italia. Questa e una storia semplice, eppure non è facile raccontarla. Come in una favola, c'è dolore e come una favola, è piena di meraviglie è felicità»

["Arezzo, 1939, Italie. C'est une histoire simple, mais pas facile à raconter. Comme dans un conte, il y a de la douleur et comme un conte, c'est plein de merveilles et de bonheur".]

Le cinéaste italien Roberto Benigni a tourné La Vita è bella (la Vie est belle, dans sa version française distribuée au Québec) en 1997, mais dans mon souvenir, le film date de 1998 car il n'a été distribué en salles en Amérique qu'en 1998. Aux Oscars de 1999, il a remporté l'Oscar pour le meilleur acteur (Benigni) et pour le meilleur film étranger. Je me souviens encore de la "traversée" des gradins par Benigni pour se rendre sur scène, ainsi que de la joie évidente de Steven Spielberg de voir le cinéaste italien remporter un Oscar ce soir-là.

Le cinéphile que je suis considère encore ce film comme un chef d'oeuvre. C'est dire à quel point j'étais content de me retrouver dans la ville où il a été tourné en très grande partie: Arezzo, en Toscane.


La petite ville est agréable à parcourir, et n'est pas chargée de touristes malgré sa proximité à Florence et à Rome. Le premier édifice à avoir attiré mon attention a été l'étrange campanile du Pieve di Santa Maria. Au premier regard, j'ai cru qu'il ne s'agissait pas du tout d'une église, le campanile semblant ne posséder que deux dimensions.


La ville est à flanc de colline, donc c'est une lente montée de la gare sise en contrebas de la vieille ville vers le haut de la colline où se trouvent une forteresse médiévale et une cathédrale assez modeste, sinon austère. Non loin de là (c'est un coin de cathédrale que l'on voit en avant plan à droite), on retrouve le Palazzo dei Priori, qui ressemble étonnamment au Palazzo Vecchio de Florence, avec sa tour, sa forme carrée et ses créneaux.
Les amateurs d'histoire de l'art savent déjà ça, mais cet ignorant-ci l'a appris une fois sur place; Giorgio Vasari est natif d'Arezzo, où il a résidé de nombreuses années, donc on retrouve sa "marque" à la fois ici et à Florence (après son arrivée à la cour de Cosimo I).


Un artiste a laissé trainer des sculptures de moutons sur les vestiges des fortifications qui se trouvent entre la cathédrale et la Piazza Grande.


La Piazza Grande rappelle cette-fois Il Campo de Siena, par sa grandeur, sa forme et sa légère pente (et l'ambiance relax qui y règne, malgré l'activité commerciale).


La Piazza est entourée d'une série d'édifices particulièrement intéressants. Une tour du 12e siècle, l'arrière de Santa Maria (ainsi qu'une vue sur son étrange campanile), le Palazzo di Fraternita, puis un long édifice surmontant un aussi long portico, la Logge de Vasari.



En plus de quelques piazzas agréables, Arezzo a aussi quelque chose pour l'amateur de ruines romaines: les vestiges d'un amphithéâtre romain! Cette fois-ci (contrairement à Florence ou Lucca), on peut réellement voir des ruines d'une bonne partie de l'ancien amphithéâtre. Il y en a un quart qui a disparu, avalé par un monastère construit au moyen-âge à même les pierres de l'amphithéâtre, mais on pardonne cet écart archéologique, puisque le monastère est aujourd'hui converti en musée d'archéologie.


Mais c'est en se rendant compte qu'on est dans la ville où Benigni a tourné son chef d'oeuvre que je me suis mis à vouloir repérer plein d'endroits qu'on peut reconnaître dans le film (*). Ici, sur les marches de la cathédrale, où se situe la scène sous l'averse (au début) avec le parapluie et sa future dulcinée (dans le film, la voiture est stationnée sur le dessus des marches). Il faut dire que l'office du cinéma de Arezzo nous a aidé; ils ont installé une série de plaques identifiant des lieux de tournage des scènes principales. (Je suggèrerais toutefois à l'office du tourisme d'indiquer ces lieux sur la carte touristique, ils seraient surpris du nombre de visiteurs que ça intéresserait. (Le lien Arezzo-Benigni n'est indiqué que dans une note au verso de la carte touristique sous la rubrique: Curiosités).


Premier diptyque Film/Photo personnelle: Piazza Grande.


Second diptyque Film/Photo personnelle: Piazza della Badia.


Troisième diptyque Film/Photo personnelle: Piaggia San Martino, juste à côté de la Logge Vasari.
(Celle-là a demandé du travail de détective, le nom de l'endroit n'étant mentionné sur aucune carte de la ville, j'ai du me servir de mon sens de l'observation à partir d'indices repérés sur une prise de vue alternative où j'ai cru reconnaître dans un coin une arche du portique de Vasari).

À part les éléments de décors plantés pour le film, ou enlevés pour le film pour des raisons de cohérences historiques, les seules différences entre ces images du film et mes photos sont les angles de prises de vues (je n'avais pas les photos tirées du film avec moi, je les ai ramassées sur le net le soir venu). Ainsi, sur ce dernier montage, on ne voit pas les marches sur ma photo, mais elles sont encore là; je m'y tiens pour prendre la photo... D'ailleurs, si vous retournez voir la 4e photo du présent billet, vous les verrez, en haut à gauche... et si vous êtes un grand fan de La Vita è bella de Benigni, vous reconnaitrez dans cette 4e photo le lieu (angle différent) de la célèbre scène à vélo du personnage, sa femme et son fils.

Arezzo représente bien l'importance des référents personnels quand on voyage - dont j'ai déjà parlé sur ce journal par le passé, peu importe la ville visitée. Ville toscane relativement tranquille, elle aurait été un endroit agréable, elle s'est transformée en excellent souvenir d'une "chasse aux trésors" cinématographique personnelle.

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(*) Il y au moins un endroit que je ne suis pas arrivé à repérer; une scène qui a été tournée sur la Via Garibaldi, d'après les informations tracées sur place, mais comme cette rue traverse littéralement toute la ville, sur quelques km, ça aurait demandé une longue marche pour la repérer. Nous avons parcouru quelques segments de la rue en question, mais sans succès. Évidemment, les lieux de tournages intérieurs nous ont aussi échappé (comme le Teatro Petrarca).
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