Voici la seconde partie de ce dyptique de fin d'année dont vous pouvez lire la première partie ici.
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C'est la littérature et le bon vin qui a dominé tout mon mois de juillet. Bien sûr, je n'ai pas été insensible aux effroyables inondations survenues au Pakistan, pas plus qu'au fait que le gouvernement fédéral canadien avait décidé de se passer des statistiques sur sa propre population en abolissant la version détaillée du questionnaire du recensement. Pourtant, j'allais consacrer une bonne partie de juillet à mes projets d'écriture. Dans mes temps libres, à part la poursuite de mes explorations andalouses, je me plongeais dans l'excellente trilogie Millénium de Stieg Larson avec délectation ainsi que dans la lecture d'autres livres passionnants comme le récit de voyage de Rory Stewart en Afghanistan, The Places in Between. Malgré la sortie de quelques films d'intérêt, comme Inception et Iron Man II, j'allais devoir attendre un peu plus tard en été pour me rattraper. Enfin, même si je connaissais déjà le projet Wikileaks, c'est en juillet que j'apprenait leur diffusion des documents secrets concernant la guerre d'Afghanistan. Cet évènement marque probablement le début de la véritable première cyberguerre qui allait culminer en décembre de cette année avec des affrontements publics et qui fait toujours rage au moment d'écrire ces notes.
En août, après un passage express par Gibraltar, j'allais rejoindre Suze, de retour du Burkina Faso, pour mon premier séjour sur le continent Africain avec quelques semaines d'exploration au Maroc, qui se sont avérées une parfaite introduction à ce coin de planète encore inexploré pour moi. Le retour allait être plus mouvementé, avec des vols annulés, des délais, des escales imprévues; une fois de plus, j'allais rester en contact grâce aux diverses connexions internet dans les aéroports ou les wi-fi d'hôtel. Ce qui retenait l'attention du monde pendant ce temps, c'était le sort des mineurs chiliens, prisonniers après l'effondrement d'une partie de la mine où ils travaillaient. Leur sauvetage, des semaines plus tard, allait connaître une conclusion heureuse. Puis, de retour au Québec en fin de mois, je lisais que des entreprises avaient avoué avoir financer le PLQ grâce à un système de prête-nom.
Ce nouveau scandale, cumulé à tous les autres ayant parsemé l'année politique québécoise, fournirait en septembre un excellent prétexte à la revue canadienne anglaise Macleans pour accuser le Québec d'être la province la plus corrompue au pays, la revue ne se gênant pas pour y aller de quelques commentaires périphériques, gratuits et racistes, à l'endroit des québécois relativement à ces scandales, que la population ne cesse pourtant de dénoncer. L'éditeur allait doublement profiter de la manne médiatique découlant de cette initiative, en publiant un contre-dossier dans L'Actualité, la revue francophone du même éditeur, qui réussissait habilement en un mois à plaire au ROC et au Québec avec deux dossiers opposés. J'apprenais également en septembre que la guerre d'Irak était terminée, car officiellement, il n'y avait plus de combattants étrangers, seulement des conseillers militaires, présents pour aider l'armée irakienne par de la formation. Étrangement, les conflits irakiens ne semblaient pas, quant à eux, terminés. Dans mon monde, c'est l'Équateur qui retenait mon attention, puisque le président Correa semblait aux prises avec une tentative de coup d'état, à laquelle il a heureusement pu faire face sans trop de conséquences dramatiques pour le pays. Après le Honduras en début d'année, j'aurais été triste de voir passer mon Équateur aux mains de la droite suite à un putsch.
Ce qui retenait l'attention en octobre était le début de l'épidémie de choléra qui frappait Haïti. L'immobilisme de la gouvernance et de la bureaucratie haïtienne n'a certainement pas aidé à combattre le fléau, puisque la reconstruction du pays n'est même pas commencée et semble engluée dans une corruption dont la population est une éternelle victime. Pour ma part, le mois d'octobre allait me (re)plonger dans la fiction par la réécriture d'une nouvelle combinée à diverses lectures, comme le second tome de La Faim de la Terre de Jean-Jacques Pelletier.
L'excellent film Incendies de Denis Villeneuve complétait parfaitement ce mois de fiction en devenant au passage l'un des meilleurs films que j'ai pu voir cette année. J'avoue ne pas m'être très intéressé particulièrement à la canonisation du frère André, mais j'ai suivi en biais l'évolution de l'affrontement entre Wikileaks et les USA quand le site d'information a publié les documents sur la guerre d'Irak. Enfin, ce mois était placé sous l'influence de Hergé et Tintin, puisqu'en plus de lire quelques nouveautés sur le sujet (un numéro spécial de la revue Philosophie, débuté en août, et le livre de Tristan Demers sur Hergé au Québec), j'explorais mes propres photos de voyages en compilant leurs similitudes avec les dessins d'Hergé, qui faisait beaucoup voyager Tintin.
Alors qu'au Québec, même la FTQ réclamait une commission d'enquête sur le milieu de la construction, novembre me voyait m'enfuir pour Cuba, à l'occasion d'un séjour d'explorations urbaines de la capitale. Chez nos voisins du sud, les élections mi-mandat allaient marquer ce qui pour moi représente la fin de la bulle d'espoir créée par l'élection de Barrack Obama, avec ce retour en force des républicains, dont la pensée et les sorties précipiteront éventuellement la "fin de la terre", comme je l'avais souligné en cours d'année suite à ma lecture de l'actualité en parallèle aux catastrophes mises en scène dans des fictions de Daniel Sernine ou Jean-Jacques Pelletier.
Mais novembre marque définitivement le début des hostilités publiques entre Wikileaks et les américains avec l'annonce de la publication des câbles diplomatiques. Le site et son fondateurs sont probablement les premiers ennemis publics des américains à être autant décrié et dénoncé ouvertement... parce qu'ils disent la vérité!
Pendant que décembre est déjà plus qu'à moitié écoulé, et que le Québec est recouvert de neige, on publie les données climatiques mondiales et canadiennes démontrant que l'année, et la décennie, confirment ce que l'on savait déjà mais que l'on décide de ne pas vraiment reconnaître au pays. L'entente de Cancun nous amène - en terme de dossier climatique mondial - là où nous aurions dû être il y a quelques décennies. D'un point de vue personnel, l'arrivée de l'hiver - mon premier en trois ans au Québec - a provoqué un désir de rester chez moi; ainsi, décembre, pour le moment, est consacré à compléter quelques projets d'écriture, terminer la première saison télé de la très divertissante série britannique Rome, à poursuivre la très amusante série américaine Chuck (en écoutant sa deuxième saison) et à écouter avec délectation la fascinante la première saison de la série Mad Men.
Le mois semble se terminer par le nouvel ordre informatique mondial: Au Québec, une pétition en ligne sur le site de l'assemblée nationale réclamant la démission du premier ministre Charest recueille déjà plus de 250000 noms et ailleurs, la cyberguerre entre Wikileaks et les américains bât son plein avec les attaques de parts et d'autres.
L'année se termine donc, pour moi, un peu comme elle a commencé; par la réalisation de l'importance du réseau mondial dans l'actualité, notre mode de fonctionnement et nos vies.
Même si je blogue d'un peu partout au monde depuis que je voyage, l'année 2010, de ma participation à diverses activités par internet au cours de l'année - dont le Carnaval Boréal, du Guatemala - à l'écriture de ce billet à Montréal alors qu'il neige, en passant par mes contrats réalisés à distance du Mexique ou de l'Espagne, l'écoute de séries télé sur internet et mes projets d'écriture travaillés de plusieurs pays en cours d'année, la technologie et le web n'ont jamais autant marqués une année de ma vie.
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[Photos: 1. Séville - En bonne compagnie, avec Chenet et Salander. 2. Malaga - Internet + aéroport = mondialisation? 3. Séville - Écriture et actualités planétaires. 4. Marrakech - Tintin et le désert. 5. La Havane - Vagabondages politiques. 6. NYC - "Promises" et "American idiot", ou prémonition sur les élections américaines. 7. Xela - Où le début de l'année est une belle image de la fin de l'année.]
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