La première chose à faire, ce fut d'oublier tout couteau suisse pour ce périple, question de maximiser nos chances de se rendre sur place sans trop d'inconvénient. Ceci étant fait, nous avons accompli sans problèmes les deux premiers segments de notre trajet. La suite allait, évidemment, se compliquer.
Vers 12h20, l'employée de la gare est arrivée. Je lui ai demandé si on lui achetait les billet ou s'il fallait payer dans le train. Plutôt que de me répondre, elle m'a informé que le train s'était brisé à Guanabo et arriverait en retard. Combien de temps? Elle l'ignorait. Et pour l'achat des billets? Elle me répond finalement que si elle est revenue à son guichet à l'arrivée du train, c'est là que l'on doit acheter, sinon, dans le train. Ah, bon. ça a le mérite d'être clair et pratique. Devant l'information sur le retard, nous avons décidé de nous prendre un helado à la tienda de l'endroit. Au moment où Esteban et moi étions en train de payer nos achats, nous avons entendu le train qui arrivait en gare. Il était 12h25. Réflexe d'occidental: le train n'est pas en retard, et le départ ne sera pas beaucoup retardé, puisqu'à son arrivée, nous n'étions qu'une dizaine de voyageurs à l'attendre.
Le long de la route, alors que le contrôleur tentait d'expliquer aux passagers que le train "ne fonctionnait pas normalement", nous avons pu observer le paysage de la campagne cubaine. Certains voyageurs allaient devoir changer leurs plans, car le bris du train allait le forcer à s'arrêter à Hershey, et pas plus loin. Ceux ayant payé pour Jibacoa ou encore Matanzas auraient à improvier autre chose à partir d'Hershey. J'ai trouvé amusant que l'on nous informe du fait après le départ, alors que certains passagers avaient acheté leur billet à Casablanca pendant que tout le personnel du train semblait au courant... mais pour nous, aucune différence, puisque Guanabo est bien avant Hershey.
Quelques jours plus tôt, lors de mon passage à Casablanca, je m'étais informé à la dame de la gare (miraculeusement sur place au moment où j'avais besoin d'information) au sujet de Guanabo, m'assurant que le train s'arrêtait non loin de la plage du même nom. Il vaut toujours mieux être prudent pour éviter de se retrouver dans un lieu différent par une confusion de noms de ville ou village. Si, si, m'avait-elle assurée... Or quelle ne fut pas ma surprise lorsque le contrôleur du train nous fit signe que nous arrivions à Guanabo: non seulement nous semblions loin de la plage mais on ne voyait même pas la mer à l'horizon, que des champs et des montagnes, à perte de vue. Hum. le contrôleur nous a donc débarqué à la gare, un cubicule de béton non identifié, en plein champs, en nous indiquant qu'il passait une bus sur la route près du cimetière.
Après à peine dix minutes d'attente, nous avons vu un autobus arriver, puis l'avons emprunté pour faire la distance entre la gare de nulle part et la plage de Guanabo. Nous étions parti de notre hôtel de Miramar par la navette de 10h15, nous allions atteindre la plage à 14h30. Avec un temps de trajet de 4h15, nous pouvions dire adieu à ces moyens de transport pour le retour et imaginer découvrir une alternative.
Il ne nous restait plus qu'à profiter du beau temps, de la douceur du sable blanc, de la chaleur et l'incroyable clarté de l'eau... Nous étions loin de nous douter que l'aventure n'était vraiment pas terminée!
à suivre
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Photos: 1. À la gare de Casablanca. 2. Notre train. 3. En route parmi les bananiers. 4. Vache sous les palmiers; exotique, non?. 5. En attendant le bus au milieu de nulle part. 6. Plage de Guanabo.
Photos supplémentaires:
La gare de Corona, entre Casablanca et Guanabo, au moins, elle est identifiée!
Après l'arrivée à la gare de Guanabo, Esteban me devance sur le sentier vers la route, alors que le train poursuit son chemin.
Réjean aurait aimé les vieilles voitures
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