lundi 27 octobre 2008

Quand on a rien à dire...

Vous aurez peut-être noté un silence d'un semaine sur ce blogue... Rien d'anormal dans ce silence, puisque je considérais ne rien avoir à dire qui soit intéressant à lire.
C'est pas comme d'autres.
Ce qui m'occasionnne une petite montée de lait :-)
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Remarquez, les blogueurs professionnels - ces journalistes qui tiennent un blogue en parallèle sur le site du journal qui les engage, ils n'ont pas bien le choix, s'ils sont payés pour émettre une opinion à tous les jours. Inévitablement, ça ne lève pas toujours très haut. (Il y a bien pire; les commentaires des lecteurs sur ces blogues sont souvent consternants).
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Paradoxalement, on pensera donc que je partage l'opinion de Falardeau sur la question, si on a écouté l'émission Tout le monde en parle d'hier soir où l'ex-cinéaste-devenu-chialeur-payé est venu dire n'importe quoi en ondes - et envers lequel les deux animateurs, Guy A et Dany, ont fait preuve de beaucoup de bienveillance.
Falardeau lui-même a un blogue et une chronique hebdo dans Ici Montréal, mais se dit contre ceux qui ont à émettre leurs opinions trop régulièrement! Il trace la ligne pour qu'elle lui convienne, comme il le fait toujours.
On peut être pour ou contre (ou ne pas avoir d'opinion) sur la question nationale québécoise. Tout le monde a le droit de s'exprimer et si un jour un référendum passe et que le Québec devient souverain, eh bien il l'aura été de manière démocratique et voilà. Sinon, idem. Personnellement, tant que l'on respecte un processus démocratique, chacun a droit d'émettre ses opinions. Falardeau comme les autres.
Par contre, quand Falardeau traite d'ennemi et de débile tous ceux qui ne pensent pas comme lui, il ne fait pas preuve de beaucoup de respect pour la démocratie. Quand il envoie chier tous ceux qui défendent une autre vision, il a l'air d'un imbécile incapable d'argumenter intelligemment. Quand il traite de con un David Suzuki juste parce que le gars est canadien anglais, alors il perd toute crédibilité à mes yeux.
Je n'ai rien contre l'option que Falardeau défend, on s'entend. Et il est bien libre de le faire. Ce qui m'agresse, c'est de se montrer aussi bienveillant envers lui quand il dit des âneries. (On a d'ailleurs pas été aussi tendre envers Raël ou envers le Doc Mailloux, à cette même émission de télé dans le passé).
Pour moi, Falardeau n'a aucune crédibilité quand il critique. Il critique toujours Téléfilms Canada si ses films ne sont pas financés - criant à la censure fédéraliste - mais il oublie que la majorité des demandes de financement sont refusées, il oublie que les Denys Arcand, Francis Leclerc, Patrick Senécal, Daniel Roby et Robert Morin se voient également refuser le financement de leurs projets de films. Il oublie que souvent, il n'est pas idiot de demander à un scénariste de retravailler son scénario pour faire un meilleur film. Il tape aussi sur la tête de Radio-Canada, les accusant de censure, alors que ses propos sont rapportés à Radio-Canada - une incohérence que Guy A. lui a fait remarqué, au moins.
Quand Falardeau traite David Suzuki de «bloke de l'ouest», mais ajoute qu'il n'est pas raciste, il se contredit stupidement une fois de plus. Il dit que la couleur de la peau lui importe peu, mais ajoute que tous les gens qui ne sont pas souverainistes sont des gnochons. Il n'est pas raciste, mais tant que le "vote ethnique" ne sera pas souverainiste, les représentants de ces ethnies ne seront pas considérés comme des Québécois de son point de vue, même s'ils sont nés ici. À ce moment-là, je ne vois pas de différence entre sa position et celle d'un raciste.
Ainsi, quand, sur son blogue, Falardeau dit se battre pour la liberté, il fait preuve d'hypocrisie ou bien il ne voit tout simplement pas à quel point il est devenu ridicule et incohérent.
Et puis bon, quand il en rajoute en traitant David Suziki de gnochon et en comparant son implication politique à celle de Patrick Roy (!), c'est Falardeau qui a l'air d'un gnochon, et d'un ignorant.
David Suzuki - un Canadien né à Vancouver - milite pour sauver ce qui reste de la planète, au fait. Peut-être que les Falardeau de ce monde devraient l'écouter un peu plus, car sans planète habitable dans 100 ans - et avec une planète en phase terminale dans moins de 50 ans, je me demande bien à quoi aura servi de faire la souveraineté du Québec, tiens.
Bref, ta gueule, Falardeau. Écris donc un bon scénario de film au lieu d'écrire (et de dire) des conneries. Peut-être qu'il sera alors financé.
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5 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec toi. Les animateurs ont manqué de courage. C'était plus facile de se moquer de Richard Drouin, conseiller d'Hérouxville, que de s'en prendre à Falardeau qui a une grande gueule, un sens de la répartie et des chroniques pour exprimer son point de vue ici et là.

    Ce n'était pas un beau moment de télévision, hier à la SRC. Un raciste patenté, un colon représentant l'extrême-droite nationaliste et un animateur qui se vante sur toutes les tribunes de sa liberté d'esprit mais qui était hier complaisant et sans courage.

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  2. Complaisance.
    Voilà le mot que j'avais sur le bout de la langue au moment d'écrire ce billet, et qui ne venait pas :-)
    Merci, c'est effectivement de complaisance dont il a été question hier soir.

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  3. Anonyme3:35 PM

    «Japanouille à barbiche», voilà le terme par lequel Falardeau a désigné M. Suzuki dans sa chronique de l'hebdo Ici. Il s'est d'ailleurs fait varloper par Steve Proulx, le blogueur médias de Voir.
    De nos jours, les paroles de Falardeau font autant de tort à la cause indépendantiste que jadis les brûlots d'un Mordechaï Richeter.

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  4. Anonyme9:35 PM

    C'est rare que ça brasse comme ça dans ton blog mais tu as raison, il était pathétique, il y a un moyen de défendre la cause sans avoir l'air d'un imbécile...

    au fait est-ce que c'est lui qui écrit la série télé d'Elvis Gratton?

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  5. Daniel,
    Je savais pour japanouille... mais comme il avait fait pire encore à TLMEP, je ne me suis pas retenu.

    Istvan,
    Non, c'est une équipe de 4 scénaristes dirigée par François Avard.

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