Voilà qui est fait, nous n'aurons pas encore un Premier Ministre qui s'appelle Dion.
On attendra donc encore René-Charles. :-)
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Avec Jean-Louis, qui parle de succession à Turner, j'ajouterais qu'en fait, Dion ne succède même pas à Turner ou à Paul Martin comme chef-éclair, puisque ces deux derniers ont été Premier Ministre... Dion succède en fait à ... Edward Blake. Vous ne connaissez pas Blake? Normal, il était (de 1880 à 1887), jusqu'à aujourd'hui, le seul chef du Parti Libéral du Canada à ne pas avoir occupé le poste de Premier Ministre.
Stéphane Dion aura au moins battu un record vieux de 121 ans! :-)
Le Parti dont Dion a été le chef dans les derniers mois mérite un peu ce qui lui arrive. Après tout, dans les jours suivants son élection à la tête du Parti, on commençait déjà à entendre des dissidents. Il est clair que lorsqu'un parti n'appuie pas son chef - même si les dissidents ne sont pas majoritaires, il se font entendre - le parti se tire dans le pied. Dion a ses torts, mais son propre parti ne lui a pas donné les outils pour qu'il fasse le travail de les mener. (André Boisclair, sur la scène politique québécoise, a d'ailleurs subi exactement le même genre de destin, quelques années plus tôt, avec les mêmes torts et le même manque de support à l'interne).
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Si je n'éprouve pas beaucoup de sentiment pour (ou contre) Dion, je dois avouer que je soupire de tristesse devant le "vide" de 18 mois à deux ans qu'il laisse devant nous. Je m'explique.
Contrairement à ce que certains "ex" célèbres pensent (et écrivent en toute candeur, on se demande sur quelle planète idéaliste ils vivent parfois), il est clair que la situation actuelle du Parlement Canadien est un gouvernement Conservateur qui a les coudées franches - aussi franches que s'il était majoritaire, soyons réaliste - puisque les Libéraux n'auront pas de chef avant plusieurs mois, au mieux, et ne seront donc pas prêts à renverser ce gouvernement avant une autre année après ça. Une danse que l'on connaît bien; une opposition qui s'offusque mais ne s'oppose pas lors des votes.
Bref, aujourd'hui, on assiste à la majorisation du gouvernement Conservateur. C'est ça, qui est triste, et non le départ de Dion lui-même (qui aurait été, paradoxalement, un meilleur Premier Ministre que Harper).
Ultimement, si ce n'était des questions environnementales - où notre gouvernement offre une des pires performances de la planète - je partage un peu l'avis du fils Trudeau (Alexandre, pas Justin, hehehe!) selon lequel les enjeux électoraux, au Canada, sont somme toute assez mineurs, si l'on compare notre pays avec la plupart des pays du monde.
On vivra donc les deux prochaines années comme on a vécu les trois dernières. Après ça, espérons qu'il ne sera pas trop tard pour faire le ménage, littéralement.
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Si Dion s'accroche au poste de chef intérimaire, je me demande (ou j'espère?) si c'est parce qu'il a un plan pour renverser le gouvernement conservateur et former une coalition avec l'appui des autres partis. Auquel cas il deviendrait premier ministre et pourrait briguer sa propre succession dans la course à la chefferie en escomptant qu'un premier ministre en place gagnerait forcément...
RépondreSupprimerMachiavélique? Loufoque? Si ce n'est pas ça, on se demande vraiment dans quel mesure Dion est maso... En supposant évidemment qu'il n'était pas complètement sérieux en donnant ses raisons pour rester chef!
J'avoue que les gens bien informés semblent confirmer que Dion n'a vraiment aucun entregent. S'il était pratiquement incapable de parler avec Rae ou Ignatieff ces derniers mois, sans doute n'est-il pas plus en mesure de négocier avec Duceppe ou Layton...