samedi 24 septembre 2022

Les deux gentils voyageurs de Vérone

Il était temps que je me réconcilie avec Vérone.

En réalité, je craignais un peu mon retour à Verona. Il se trouve qu'après un premier séjour en 2003, je suis retourné à Vérone, le temps d'une journée (courte) en 2014, avec mes parents, alors que nous étions à Padoue en fin de voyage. Et de cette journée de 2014, je retenais surtout de la tristesse.
Je me souviens d'avoir d'abord éprouvé de l'émerveillement en redécouvrant les splendeurs architecturales de Vérone, mais que la journée - qui avait bien commencé - avait été difficile pour mes parents, entièrement de par ma faute.
En début de cet après-midi de mai 2014, j'ai d'abord fait une erreur en les guidant en ville, me trompant de rue, nous faisant faire inutilement un long détour, puis en marchant trop vite en voulant récupérer, puis en décidant (même si c'était avec eux) d'aller voir quelque chose qui n'en avait pas valu la peine finalement. Même s'ils ne le disaient pas, ils devaient être très fatigués cet après-midi-là après ces détours et la marche rapide inutile. Nous avions perdu du temps et n'avions pas nécessairement vu les choses les plus belles de la ville.
Je me sentais coupable d'avoir gâché la journée - leur seule journée à Verona - une ville dont j'avais gardé un excellent souvenir en 2003. Il faut aussi comprendre mon état d'esprit à ce moment-là de notre voyage:

«Pour ce voyage-ci, je savais ce que j’allais voir et visiter, et je savais que j’apprécierais ces richesses et beautés de l’Italie. Ce que j’espérais, par contre, c’était d’être capable de transmettre une partie de mon enthousiasme pour ces beautés à mes parents, et surtout, de leur permettre de les voir et les apprécier dans le cadre d’une expérience de voyage parfaite. Je crois qu’à ce chapitre, j’ai échoué, parfois par manque de patience envers eux, et surtout parce que souvent, j’ai voulu trop en voir et trop en faire.»
- Journal de voyage, 21 mai 2014. 

«Aujourd’hui, alors que j’estime que j’aurais pu faire mieux pour que mes parents apprécient encore plus ce voyage relativement court, je me sens un peu coupable de ne pas avoir mieux pris en compte ce genre de facteur, et je trouve dommage que le voyage se termine, en sachant qu’aujourd’hui, je serais mieux équipé pour qu’ils en conservent des souvenirs impérissables.»
- Journal de voyage, 23 mai 2014.

Ces deux extraits de journal de voyage - un juste avant et l'autre juste après Verona - montrent que je m'étais probablement mis trop de pression. Je n'avais d'ailleurs pas regardé mes photos ce soir là (ni après) et je n'avais rien écrit dans mon journal de voyage sur Verona. La fatigue n'aidant pas, mes petites erreurs de guide à Verona ont pris trop d'espace dans mon esprit et expliquent que je me sois senti triste ce soir-là et que j'ai associé cette tristesse à Verona par la suite.
Je craignais donc un peu d'y retourner.
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Cette longue introduction pour expliquer pourquoi il était temps que je me réconcilie avec Vérone. Heureusement pour moi, la ville, qui est le théâtre de la tragédie "Roméo et Juliette" de Shakespeare, est aussi l'origine d'une de ces pièces les plus loufoque, "Les deux gentilshommes de Vérone". Plutôt d'adopter le ton tragique de 2014, j'ai donc retournée Verona sur elle-même (si Shakespeare peut le faire), et re(re)découvert, encore une fois ses splendeurs. J'en ai rapporté les quelques images qui suivent.
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Arrivée Piazza Bra, avec l'arena, amphithéâtre de l'époque romaine de Vérone.


Entré par hasard dans une église du 11e siècle; y voir un plancher en mosaïque.


Porta Borsari, une des 2 portes de l'époque romaine encore debout dans le centre historique.


Oh, serait-ce le célèbre balcon de Juliette?


Plusieurs édifices médiévaux ont de ces portiques ou arches qui passent au-dessus des rues, permettant d'accéder d'une rue à une autre en traversant simplement sous les immeubles. certains de ces édifices ont des plafond décorés, ou des fresques apparentes.


Sous une des arches permettant l'accès à la Piazza del Signori (où trône une statue à Dante, hors cadre).


Il n'y a donc pas qu'à Bologne où on a "enterré" des morts dans les airs! Ici, dans une petite cour à côté de l'église Santa Anastasia.


Oh, est-ce que c'est lui, le balcon de Juliette?


Statue de bronze particulièrement jolie, devant le Duomo, cathédrale de Verona.


Vue de la rivière Adige, la basilique San Stefano au centre, photo captée d'un vieux pont de pierre (ponte pietra).


Ah, j'ai peut-être trouvé le balcon de Juliette!


Ponte Pietra, seul pont romain encore debout à Verona. (le campanile que l'on voit derrière, au centre, est celui de la cathédrale).


Vestiges du teatro romano, car oui, en plus de l'amphithéâtre, Vérone a conservé un théâtre romain - toujours en usage, comme l'amphithéâtre d'ailleurs: lors de notre visite, on a même pu voir l'annonce, début octobre, de la présentation de Notre-Dame de Paris à l'amphithéâtre (malheureusement pour nous, affichant déjà complet).


Teatro romano.


Plus de doute, j'ai enfin déniché le balcon de Juliette!


À part le fait qu'il y ait un château (castel San Pietro) en haut du côté nord de la rivière, Verona a aussi un autre château fort! Le castel Vecchio (le vieux château), une affaire pleine de tours crénelées datant de 1354 et il comprend un pont enjambant la rivière du côté ouest.


J'ai donc mandaté Suze à titre de modèle pour mes photos de fenêtres et de créneaux.


Vue sur la rivière, captée du pont du castel Vecchio. Au font à gauche, le campanile du Duomo, à droite, une des tours du château.


Suze sur le ponte di Castel Vecchio.


De retour Piazza bra, l'arc double qui flanque une tour d'horloge et qui marque l'entrée dans la partie anciennement fortifiée de Vérone. Il faut dire qu'il y a eu deux phases de fortifications, l'une antique (dont fait partie cette porte) qui comprend le coeur du centre historique, puis une plus tardives au moyen-âge, qui encercle encore la ville aujourd'hui, de manière très large (plusieurs km de murailles).


Parlant vestiges antiques, la Porta dei Leoni e scavi, l'autre porte de l'époque romaine encore debout en ville (maintenant adossée à une église).


Vue de deux arches surmontées de sculptures, Piazza dei Signori, avec la statue de Dante au centre de la Piazza.


La Torre dei Lamberti est la plus haute tour du centre historique et est visible de pas mal partout en ville. (d'ailleurs, quelques photos ci-dessus, on la voit au centre derrière le pont sur l'Adige, à droite du campanile du Duomo).


Suze dans la cathédrale, démontrant qu'elle est une reine (elle se déplace en diagonale sur les cases blanches :-)


Porte et remparts des fortifications.


Fortifications le long de la via Pallone.


Dans ce secteur des fortifications, il y a des bâtiments qui ont été érigés à même les murs de l'autre côté. certains ont un accès via des portes dans les murailles à l'intérieur de la ville... comme celle-ci, dont l'adresse est le 11. («Vous habitez où? - Ah, dans les remparts de Vérone!»).


Et cette-fois-ci, c'est certainement la bonne: le balcon de Juliette! J'en ai même la preuve:


Le cirque devant le "prétendu" balcon de Juliette. Prétendu, puisque Juliette étant un personnage de fiction, et qu'aucune indication ou adresse n'apparait dans la pièce de Shakespeare, il est totalement impossible d'identifier un balcon réel comme étant celui imaginé par le grand Will. Toutefois, depuis des décennies, la carte touristique de Vérona identifie ce balcon dans une cour intérieur comme étant le véritable balcon de Juliette. Et, fait amusant, la plupart des touristes qui le prennent en photo ne font même pas comme moi, qui ai patienté quelques instants pour la photo précédente: ils prennent le balcon pendant que d'autres touristes s'y trouvent! (la "maison de Juliette" est un lieu qui se visite, je n'en ai jamais vu le rée intérêt, personnellement).


Hehehe, tant qu'à jouer au jeu des balcons... celui-ci n'est pas le balcon de Juliette (même réputé), mais serait le balcon de Roméo. Ah! En fait, c'est le balcon de la maison identifiée comme étant la maison de Roméo, car selon l'histoire locale, c'est la maison qu'habitaient la famille qui aurait inspiré les Montaigu de Shakespeare...


Vestiges de l'amphithéâtre romain.


Une de mes vues préférées sur Vérone: l'Adige, le ponte pietra, le Duomo, San Stefano...


Piazza Erbe, à la nuit tombée. (on distingue à peine la Torre dei Lamberti à droite).


Amphiteatro romano le soir venu.


Porte à double arche de la Piazza Bra, en soirée.

C'était L'Esprit Vagabond, réconcilié avec Vérone, une des plus belles villes d'Italie (et d'Europe).
(Ici, photographié à contre jour par Suze, debout sur les remparts du ponte di castel Vecchio, toujours prêt à faire l'acrobate pour capturer quelques bonnes images).

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2 commentaires:

  1. Anonyme3:08 PM

    On voit des indices de la sécheresse en Europe: les fleuves et rivières sont bas (quoique pas autant qu'en Allemagne, selon ce qui a été montré à la télé).
    Et puis, surprise, pas d'affichage électoral. Je devine que tu as évité autant que possible d'en montrer mais, si je prends notre exemple ici, il serait à peu près impossible de photographier sans qu'on en aperçoive... -- Daniel

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    1. Les rivières ici comme en Allemagne, sont très basses, mais je n'en ai pas vues à sec (en Allemagne, c'était presque à sec à certains endroits). Concernant l'affichage, oui, j'ai fait exprès d'éviter ces pancartes, aussi laides que les nôtres, mais elles étaient moins omniprésentes que ce qui inonde nos rues en campagnes au Québec habituellement.

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