Ok, be cool...
Ben voyons. On peut dire que mon retour au Québec est... mouvementé :)
De la neige, du vent, du froid, et maintenant des tremblements de terre??
Avez-vous ressenti comme une secousse dans la nuit d'hier? Moi oui... J'étais revenu du cinéma assez tôt, avais écrit quelques couriels, puis avais écouté le film Elles étaients cinq avec Sophie et Martin, puis mes deux colocs du moment se sont retirés, j'ai zappé pendant un bout de temps, écoutant surtout une partie de The Matrix, en français, puis j'ai abandonné et suis allé me coucher. Il devait être minuit trente.
J'ai eu le temps de m'endormir, mais à un moment, le mouvement m'a tiré vaguement de mon sommeil. Puis, assez pour que mon cerveau s'active et se demande de quoi il retournait. Je me souviens avoir eu une poussée d'adrénaline au moment de penser que c'était probablement un tremblement de terre. Puis ça s'est arrêté à peu près à ce moment là. Je me suis donc rendormi.
Ce matin, j'avais pratiquement oublié la chose, mais elle m'est revenue et j'ai jeté un oeil sur le net, d'abord sur les grands sites de nouvelles des agences de presses, puis sur Yahoo, puis sur La presse et Radio-Canada, rien. J'ai cru avoir rêvé, mais la chose avait un petit quelque chose de très réel que même les rêves qui semblent réels n'ont pas une fois que l'on soit réveillé.
Enfin, j'ai googlé tremblement de terre et ai mis la main sur la nouvelle...
La terre a tremblé au Québec, pour la seconde fois cette semaine apprenais-je du même élan, cette fois-ci, à Rivière-du-Loup. À 1h17 du matin. On dit que la secousse a été ressentie jusqu'à Boston. Quelque chose comme 5,4 d'intensité.
Eh ben.
Be cool...
Étrangement, toute la journée d'hier, je me suis senti bizarre, comme déphasé par rapport à tout l'univers. Le genre de journée où tout va mal, rien ne semble tomber en place, le temps s'écoule à une vitesse anormale, j'ai eu l'impression à un moment d'avoir fait un bond dans le futur de quelques heures, tellement la journée s'est déroulée de manière étrange. J'étais d'assez mauvaise humeur, sans savoir pourquoi, en réalité, je ne m'étais pas senti d'aussi mauvais poil depuis très très longtemps.
J'ai mis ça sur le dos du choc culturel. À chaque fois que je me déplace, je me prépare et une fois sur place, je tente de m'adapter, je me mets dans un mood adaptation et voyage, tolérance et tout. Bref, je n'ai jamais vécu, à l'étranger, le typique choc culturel de manière très désagréable. Sauf qu'on dirait que lorsque je reviens chez moi, au Québec, je ne pense pas à me préparer, et que je devrais le faire, puisque je me suis adapté à la vie ailleurs et qu'elle diffère d'ici. Bref, mes pires chocs culturels, c'est ici que je les ai eus, étrangement (ou pas).
Mais peut-être qu'hier, comme un animal avec un bon instinct, je ne faisais que sentir le tremblement de terre. Mon sentiment si bizarre était-il si éloigné de celui de ces animaux sauvages qui se comportent étrangement à la venue d'une secousse?
J'avoue que ce matin, le phénomène m'intrigue.
Be cool...
Comme je ne me sentais vraiment pas dans mon assiette, je me suis dit qu'un divertissement s'imposait, et ma forme de divertissement préférée dans ces cas, c'est souventle cinéma.
Le film choisi hier avait son importance; il me fallait un film léger mais pas trop idiot ou trop hilarant, je n'étais pas d'humeur à me tordre de rire. Il me fallait sourire, m'amuser, mais dans un environnement subtil, confortable. Heureusement pour moi - comme quoi tout ne va pas complètement tout croche même quand ça va tout croche - le film Be Cool vient de sortir.
Pour la petite histoire, mentionnons que mon premier contact avec Be Cool, ça a été de lire le roman d'Elmore Leonard, il y a à peine plus de quatre ans, alors que je l'ai acheté dans une petite librairie de Prince George dans le nord de la Colombie Britanique.
Je me souviens d'ailleurs qu'un amusant cochon sauvage habitait derrière le comptoir de ce libaire indépendant dont j'ai oublié le nom. En effet, l'homme avait adopté ce sanglier comme animal domestique et le laissait vivre dans la librairie.
Acheter un roman d'Elmore Leonard, dont les livres sont remplis de personnages originaux et amusant, dans une librairie avec un sanglier domestique, c'était déjà un signe, avouez.
Be Cool, ça aussi été le premier roman en anglais que j'ai lu après mon Big Move en BC et mon changement de vie et style de vie.
Et par dessus tout, Be Cool est un excellent roman de polar hardboiled comme je les aime, rempli de trucs tortueux, de personnages plus grands que nature, de petits criminels un peu tarte mais toujours crédibles malgré les quelques exubérances de l'histoire. Bref, Leonard, c'était aussi l'univers de Tarantino et des frères Coen, j'ai adoré. Et j'en avais parlé dans cet Esprit Vagabond, alors en format papier et publié dans l'APAQ... (Be Cool, c'était d'ailleurs le titre de la seconde partie de l'Esprit Vagabond publié en mai 2001 avec un montage photo de mon chien Shadow et des montagnes de la BC).
Be Cool, c'est aussi la suite de Get Shorty, autre excellent livre de Leonard, dont on avait tiré l'excellent film du même titre avec Travolta, juste après la sortie de Pulp Fiction. Get shorty, c'est aussi la meilleure adaptation d'un roman d'Elmore Leonard à l'écran, puisque le pauvre romancier, comme Stephen King, est généralement très mal servi par des scénarios qui n'arrivent pas à capter l'essentiel de la saveur de ses livres.
C'est donc avec plaisir que j'avais appris le tournage de Be Cool, avec Travolta qui revenait dnas le rôle de Chili Palmer, un rôle taillé pour lui en fait, et en bonus - un autre signe :) - Uma Thurman dans le rôle de Edie. J'étais conquis d'avance, et l'humour d'Elmore Leonard est en plein ce que j'avais besoin hier soir.
Le film est excellent, malgré les critiques mitigées que j'ai pu lire avant et après la projection. Si c'est votre genre de film, évidemment. Moi, ça l'est, et je dois avouer qu'il aurait fallu un mauvais scénario pour que je n'aime pas, j'étais résolu à ne pas bouder mon plaisir.
Oui, le film a ses limites et ses faiblesses, je pense entre autre à quelques acteurs qui en font parfois un peu trop (Vince Vaughn), mais coup donc, c'est amusant quand même. Les dialogues sont absolument savoureux et on ne me fera jamais croire que la scène où The Rock (oui, oui), dans son personnage de bodyguard gay qui veut être acteur, recrée une scène de Bring it On, n'est pas à se rouler par terre! Je ne pensais jamais de ma vie pouvoir m'amuser en voyant ce gars là faire du cinéma, c'est tout dire.
Be cool, donc....
La journée et la nuit ont donc été une leçon. Ne vous en faites pas trop quand ça va si mal, quand tout semble déphasé, quand la terre tremble, quand le monde bouge et change, il y a une raison et, après tout, la meilleure chose à faire, c'est encore de rester cool, les secousses ne durent jamais si longtemps.
Be safe, everyone... and...
Be cool.
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