lundi 2 décembre 2024

Les surprises de Teotihuacan

Troisième et dernier billet sur ma visite à Teotihuacan.

S'il y a une chose que je n'avais pas vue venir en me rendant sur ce site archéologique - malgré quelques lectures sur la visite - c'est bien de pouvoir observer autant de décorations, bas reliefs, sculptures, et autres artefacts directement sur le site-même. Ça a donc été une très belle surprise de découvrir autant d'éléments décoratifs encore visibles à Teotihuacan.

Dans le palacio de Quetzalpapalotl (palais du Quetzal-papillon), on peut voir, tout autour du patio central, une corniche décorée, avec des pigments rouges encore bien conservés. les colonnes sont faites de blocs sculptés de bas-reliefs.

Détails de quelques colonnes du patio.

Juste à côté, le Palacio de los Jaguares montre plusieurs peintures murales de jaguars à plumes au bas de ses murs, encore une fois, avec de al couleur bien conservée.

 
Une partie de ces édifices ont été recouvert d'un toit contemporain, afin de mieux conserver les décorations encore sur place. C'est ce qui explique l'éclairage un peu déficient sur cette photo (et la suivante), où on peut voir une bordure peinte à l'effigie d'un perroquet, avec une fleur jaune.


Sur le même édifice, des bas reliefs sur les colonnes.


Le long de la Calzada de los muertos, on peut encore voir cette peinture représentant un puma (jaune) avec ses pattes et griffes bien en vue, sur un des temples que les aztèques ont pris pour des stèles funéraires.


Ici, Suze me sert de prétexte pour montrer une des excavations qui révèle que le temple (dont on voit l'escalier central derrière elle) gardé par deux têtes de jaguar à l'époque, était érigé sur un plus petit temple (dont on voit l'escalier central sous le plancher où se trouve Suze), lui-même gardé par deux têtes de serpent. Le fait que les teotihuacanais aient érigé certaines structures par-dessus les autres pour les rendre plus grande et hautes a permis de conserver une partie des premières constructions de manière exceptionnelle. Les archéologues ont donc excavé une partie des premières constructions et on peut s'y promener grâce à un réseau de tunnel.


Gros plan sur la tête de serpent qui se trouve sous le plancher dans la photo précédente. très bien préservée, avec des pigments encore bien visibles.


Plan rapproché sur la tête de jaguar du même temple, un peu moins bien conservée, vu qu'elle était exposée aux intempéries.


Derrière la plateforme du patio central de la Ciudadela, on a excavé la troisième pyramide du site, celle dite du Serpent à plume (Quetzalcoatl). Voici un plan rapproché d'un de ses gradins, où on peut voir une tête de Tlaloc (à gauche, l'équivalent aztèque du Chaac maya, Dieu de la pluie, entre autres). Les habitants de Teotihuacan vénéraient donc le Dieu de la pluie (sans trop de surprise), et les aztèques ont repris la manière de le représenter (une fois encore, différente de la représentation des mayas). À droite, la tête de serpent entourée de plume (Quetzalcoatl).


Tlaloc, avec à gauche le maïs, et en bas, un serpent.


Tête de Quetzalcoatl, le Dieu serpent à plumes, qui est central à la civilisation mexica, laquelle a été fortement influencée par les Toltèques et la cité de Teotihuacan, considérée comme sacrée et lieu d'origine des dieux. Des recherches démontreraient que l'origine de Quetzalcoatl remonterait même à la culture Olmèque, antérieure à toutes les précédentes. (On retrouve aussi Quetzalcoatl sur certains sites mayas postclassiques, vu l'influence de la culture Toltèque sur les mayas à cette époque).

Les représentations de Quetzalcoatl de Teotihuacan sont donc parmi les plus anciennes jamais observées, mais personne ne sait comment il était alors appelé.

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