lundi 15 octobre 2012

i-Robot: Les références

Ma plus récente nouvelle publiée, i-Robot, dans Solaris 184 a été écrite en hommage à l’écrivain Isaac Asimov. Évidemment, comme il s’agissait d’un hommage à Asimov, j’ai parsemé le texte de nombreuses références et de nombreux clins d’œil à l’homme comme à l’œuvre. Pour les lecteurs que ça intéresse, en voici les clefs (dans l'ordre d'apparition dans la nouvelle).
Ces notes ne dévoilent rien de l'intrigue de la nouvelle.
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Le titre de ma nouvelle, i-Robot, est une référence directe au premier recueil d’histoires de robots d’Asimov: I, Robot, paru en 1950. Une version de travail s’intitulait d’ailleurs iRobot, comportant une référence évidente à l’univers technologique développé par Apple avec les iPad, iMac, iPod, iBook, iPhone etc. Malheureusement pour moi, il existe une autre entreprise qui utilise le nom iRobot et l’a enregistré. Même si cette compagnie fabrique essentiellement des machines, et non des robots humanoïdes, j’ai laissé tomber la référence informatique et modifié pour i-Robot.
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La citation d’Asimov «I hope you see a world in which mankind has decided to be sane. But I must say in all honesty that I figure that the chances are against it.» est tirée d’une lecture publique qu’il a donnée le 8 novembre 1974 et intitulée The Future of Humanity. Cette phrase était la conclusion de sa lecture*.
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Isaak, le nom du robot-maison de Dan est évidemment une référence directe au prénom d’Asimov lui-même. Il en est même la version originale, puisque l’auteur, né en Russie, s’appelait à sa naissance Isaak Osimov (Исаак Озимов). Il adoptera plus tard la graphie de la prononciation anglo-américaine d’Isaac Asimov.
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Le nom du cybernéticien Dan Oliver est inspiré d’un des plus célèbres robots d’Asimov, R. Daneel Olivaw, qui fait son apparition dans le premier roman de robots d’Asimov, The Caves of Steel, paru en 1954.
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Le service Robopsy dont il est question aux informations est un clin d’œil à la profession de Susan Calvin, première héroïne des nouvelles de robots d’Asimov, et qui est robopsychologue. La première histoire mentionnant qu’elle est robopsychologue est Liar!, publiée en mai 1941.
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Calvin Electronics est une référence directe au personnage de Susan Calvin. La première histoire où apparaît Susan Calvin est également Liar!, publiée en mai 1941.
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La pancarte de la jeune fille qui se rend à la marche « D’APRÈS CE QUE NOUS SAVONS, AUCUN DÉSASTRE DANS L’HISTOIRE N’ÉTAIT VENU RÉDUIRE LA POPULATION MONDIALE AUPARAVANT, À PART LA PESTE NOIRE DANS LES ANNÉES 1300. » est une adaptation d’une remarque d’Asimov sur les risques de surpopulation, lors de sa lecture sur le futur de l’humanité en 1974*.
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Le prénom de la jeune fille que Dan rencontre à Tottenham Court Road, Janet, est le prénom de Janet Jeppson, qu’a marié Isaac Asimov en 1973. Elle est l’auteur de plusieurs livres, dont quelques romans, ainsi qu’une série de courts romans de robots pour enfants, Norby, qu’elle a co-écrit avec Asimov et publié entre 1983 et 1991. (Une dernière histoire de Norby, signée de Janet seule, a été publiée en 1993, après la mort d’Asimov).
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Le Black Widower’s Pub est une référence au Black Widowers, le club privé qui est le théâtre d’une série de soixante-six nouvelles policières à l’intrigue minimaliste et cérébrale publiées par Asimov entre 1971 et 1990, nouvelles qui rendaient hommage à Sherlock Holmes et Agatha Christie.
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Dans la nouvelle, on peut entendre un argumentaire à la BBC sur l’élaboration des machines:
« … les machines ont toujours été construites – comme pratiquement tous les outils depuis deux siècles d’ailleurs – pour éviter de tuer ou blesser les humains, même par accident. Elles ont toutes été conçues pour respecter l’autorité de ceux qui les utilisent ou les commandent. Pensez aux premiers engins agricoles, aux scies, aux voitures, aux ordinateurs, aux fauteuils adaptés à commandes vocales, les exemples sont légions dans l’histoire moderne. Enfin, les machines ont également été développées pour éviter de se briser ou s’autodétruire à la moindre occasion. Il faut éviter de tomber dans la démagogie ici et de créer une panique autour du comportement des robots. Il s’agit de machines que nous construisons avec les mêmes précautions que nos autres engins et outils. »
Ce paragraphe développe l’idée selon laquelle nous n’avons peut-être pas inclus les célèbres « Trois lois de la robotique » d’Asimov dans nos robots modernes – et je doute que nous le fassions un jour -, mais qu'elles sont implicites dans notre conception-même des robots et des ordinateurs, de même qu’elles l’étaient dans les autres outils inventés par l’homme depuis longtemps. Il s’agit donc de ma référence personnelle aux Trois lois. Les Trois lois de la robotique ont été introduites pour la première fois par Asimov dans sa nouvelle Runaround, publiée en mars 1942.
Cet argument comparant les Trois Lois au développement des outils par l’homme est aussi un argument qu’Asimov a lui-même exploré dans quelques essais, dont The Laws of Robotics, publié dans le magazine American Way (d’American Airlines), en 1979.
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Vous trouverez la suite de ces notes dans un billet subséquent.
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* Le texte de The Future of Humanity, lecture d’Isaac Asimov effectuée le 8 novembre 1974, est dans le domaine public.

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