samedi 11 février 2012

Poursuites, gadgets, cascades, éléphant et des BBQ!

Dans un billet récent, je vous parlais du Théâtre Diana de ma jeunesse. Dans un autre billet récent, je vous parlais du hasard qui fait parfois bien les choses.
Par une autre coïncidence amusante, lors de recherches documentaires récentes, je suis tombé sur une publicité du Théâtre Diana parue dans le journal L'Étoile du Lac de Roberval du 23 août 1978.
Cette publicité annonce évidemment le programme cinéma de la semaine (25 au 31 août), et il s'agit d'un programme double. La primeur est Poursuite Infernale, la "Production la plus spectaculaire de l'année" qui propose "Une foule de cascades extraordinaires" On y mentionne le "Voleur d'autos le plus astucieux des États-Unis" qui, "avec ses gadgets électroniques, fait démarrer les moteurs à distance". (Je l'adore celle-là!)
Évidemment, l'affiche m'a beaucoup fait sourire. Je vous la reproduit donc ci-contre.
Ce qui est tout aussi amusant, c'est de voir comment on introduit le personnage principal (le policier qui s'attaquera au voleur astucieux): "On fait appel à JOE DON BAKER, champion de course et agent spécial". On notera que l'on donne le nom de l'acteur comme si c'était lui personnellement et non son personnage qui allait mener l'enquête.
Je note pour l'anecdote que le film en question, dont le titre original est Speedtrap, était sorti en avril 1978 aux États-Unis, comme quoi il y avait à l'époque un décalage plus sérieux entre les sorties américaines et robervaloises.
Comme il s'agit d'un programme double, on ajoute au bas de l'affiche la mention "Plus" avec le titre de l'autre film: Un éléphant ça trompe énormément (France, 1976). Je dois avouer que ça désamorce le suspense et la montée d'adrénaline annoncée avec le film d'action plein de cascades!
Si ce n'était pas suffisant, le bas de l'affiche mentionne "Nous vendons toujours les meilleurs barbecues en ville - Endroit licencié - deux salles à votre service".
Pardon?
Au moment d'écrire ce billet, je suis encore confus au sujet de cette information. On a définitivement l'impression que c'est le Théâtre qui annonce ses barbecues. Je n'ai aucun souvenir qu'on y ait vendu des poulets cuits, ni des boissons alcoolisées ("licencié"), et encore moins de souvenirs d'une seconde salle de cinéma! Je dois assumer qu'on propose des salles en location pour divers événements, mais cette étrangeté publicitaire hors-contexte me semble surtout jurer complètement avec l'affiche pleine d'action anticipée du film Poursuite Infernale.
Pour revenir à l'affiche et ses slogans naïvement racoleurs, on aurait tort de croire que c'était à une époque tellement lointaine qu'elle relate une période antique du cinéma. C'était en 1978, et nous étions après le premier Star Wars, nous en étions déjà à quelques James Bond joués par Roger Moore, après Close Encounters de Spielberg, Annie Hall de Woody Allen, Rocky et Jaws...
Enfin, vous aurez compris que je ne moque pas de la publicité du Théâtre Diana de 1978, mais que cette trouvaille sur laquelle je suis tombée par hasard est une petite fenêtre intéressante et amusante sur une époque où les choses se disaient différemment.
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3 commentaires:

  1. Istvan12:07 PM

    Bien du poulet en écoutant un film au cinéma (ou est-ce qu'ils utilisaient les salles pour le cinéma et comme restaurant ?), ça ne peut pas être pire que des gros hot dogs, des nachos ou des autres trucs bizarres qu'on retrouve aujourd'hui dans les gros cinémas bruyants... Ce cinéma était en avance sur son temps :)

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  2. Daniel Sernine1:25 PM

    Est-ce qu'on sait pourquoi le cinéma portait ce (pré-)nom, dans la mesure où la principale célébrité de ce nom n'est devenue renommée qu'en 1981 en épousant l'héritier du trône britannique?
    (Une réponse, quelle qu'elle soit, expliquerait peut-être pourquoi il se vendait aussi un populaire pain tranché, sous ce nom, et pourquoi il y avait un restaurant -- de type «familial», disons -- nommé Diana sur la rue St-Jean à Québec.)

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    1. Je ne sais pas d'où vient le nom du théâtre Diana (fondé en 1952). Je sais par contre qu'à l'origine, il faisait office de théâtre et de cinéma; je me souviens de la scène. J'ai lu qu'il y avait eu plusieurs concerts et spectacles dans ce théâtre/cinéma; Gilles Vigneault y aurait fait un récital en 1965...
      --
      Anecdote supplémentaire sur le nom: Il y a également eu un Théâtre Diana... à St-Jérôme, jusqu'en 1925. Or, par une amusante coïncidence, c'est justement à St-Jérôme que Guy Gagnon, ex-propriétaire du Diana de Roberval a ouvert son nouveau cinéma. "Diana" et "Théâtre" devaient bien être dans l'air du temps au début du siècle dernier, il faut croire.

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