Je me rends compte que le temps file et que la cérémonie des Oscars est dans quelques heures à peine. Voici donc, dans un premier temps, mes choix personnels aux Oscars de cette année.
N'ayant pas vu les films d'animation en nomination, je m'abstiendrai donc de voter ou prédire le résultat de cette catégorie. J'aurais aimé avoir pu choisir The Adventures of Tintin, mais c'est une autre histoire. N'ayant pas vu les longs métrages documentaires en nomination cette année, ma liste concerne donc les neuf catégories majeures restantes.
Sans plus tarder, voici donc Mes Oscars à moi: Pour cette année, je remarque que ces choix diffèrent sensiblement de mes prédictions*; nous verront dimanche soir si l'Académie saura me surprendre agréablement ou si j'ai simplement eu des goûts différents de la majorité cette année.
Devant la caméra
Meilleur acteur: George Clooney. Disons-le d'emblée, tous les nominés ont offerts une performance exceptionnelle, et tous dans de très bons films. Ceci dit, Clooney est celui qui devait livrer la performance la plus large en terme de registre. L'ambiance du film doit beaucoup à sa présence à l'écran, et le fait que sa performance ait l'air sans effort est d'autant plus admirable. Dujardin n'est vraiment pas loin derrière, et sa performance charmante et comique dans The Artist l'aurait probablement emporté à mes yeux s'il n'avait eu Clooney dans The Descendants cette année.
Meilleure actrice: Rooney Mara. Je suis à contre-courant pour celle-là. Même si je n'ai pas vu toutes les performances en lice, mon choix s'arrête définitivement sur Rooney Mara. Elle s'est attaqué avec brio à un rôle très difficile, plein de subtilité, sur un personnage connu et admiré par les fans du roman de Larsson, et de surcroît, après qu'une excellente actrice (Noomi Rapace) n'ait reçu que de bonnes critiques pour avoir créé ce personnage à l'écran avec aplomb quelques années auparavant. Malgré ce défi immense, Rooney Mara compose une merveilleuse Lisbeth Salander et nous donne définitivement envie de la revoir dans ce rôle pour les adaptations des deux autres romans. Le fait qu'elle offre une telle performance d'actrice dans un film plus orienté sur le divertissement (The Girl with the Dragon Tattoo est un thriller) est aussi quelque chose qui est hors norme aux Oscars. Même si Viola Davis était excellente dans The Help, son défi n'y était pas aussi grand.
Meilleur acteur de soutien: Christopher Plummer. Je n'ai pas vu non plus toutes les performances dans cette catégorie, mais j'avais déjà mentionné qu'il devait être nominé, dans mon commentaire sur The Beginners. Ce n'est donc pas une surprise de me voir reconnaître son incroyable performance. Et parmi les autres que j'ai pu voir, aucun ne s'approche de l'état de grâce de Plummer dans ce film tragi-comique, où il tient un rôle absolument truculent.
Meilleure actrice de soutien: Bérénice Bejo. Un autre choix à contre courant, car je sais bien qu'il est un peu irrationnel. Peut-être parce que je n'ai pas autant apprécié The Help que plusieurs (malgré qu'il s'agisse sans aucun doute d'un des meilleurs films que j'ai vu cette année), j'ai été touché par l'apparente naïveté apportée par Bejo à son rôle dans The Artist, et ce par une actrice qui est loin d'être à ses premiers pas au cinéma. Jouer de manière totalement différente de ce à quoi nous sommes habitués comme spectateurs (puisque The Artist est un film muet) offrait une difficulté qui a été relativement peu remarqué par les critiques, il me semble. Et puis à part les deux actrices de The Help, les autres performances étaient tout de même offertes dans le cadre de films moins abouti que The Artist.
Derrière la caméra
Meilleur réalisateur: Alexander Payne, The Descendants. Une catégorie monstre, cette année, avec cinq nominations très fortes, qui auraient pu remporter un Oscar haut la main certaines années. Un choix très difficile, donc qui sera aussi à contre courant. Payne, parce qu'il signe un film, avec Midnight in Paris, qui est le plus finement réalisé de l'année; direction d'acteurs, photo, cadrage, rythme, tout y frôle la perfection quand le film ne l'atteint pas carrément. Il faut beaucoup de talent pour en arriver à un film aussi bien équilibré. Il devance Woody Allen de peu dans mon palmarès personnel de l'année, la différence la plus marquée entre les deux étant l'aspect parfois plus caricatural de l'interprétation de certains personnages de Midnight (même si c'était évidemment voulu). Sinon, j'avoue avoir été estomaqué par la réalisation de Terrence Malick pour The Tree of Life, alors je suis très loin des choix les plus probables de l'académie; Scorcese pour Hugo et Hazanavicius pour The Artist, deux réalisations également remarquables.
Meilleur scénario adapté: The Descendants. Dans cette catégorie, malgré l'excellence des autres nominés, aucun ne s'élève à ce niveau de subtilité et ne ratisse aussi large au niveau des émotions qu'il procure au spectateur. A mes yeux, il n'y a donc pas de réelle compétition dans cette catégorie, bien que j'ai apprécié tous les scénarios en lice pour leur grande qualité. Il y a The Descendants, et il y a les autres.
Meilleur scénario original: Midnight in Paris. Un choix encore plus facile que le précédent, puisque malgré ses qualités, Bridesmaids n'atteint pas le niveau du film de Woody Allen, ou de The Artist. Si Margin Call était un bon film, un de ses points faibles était justement, à mes yeux, que son scénario aurait pu aller plus loin et faire preuve de plus de subtilité. Quand à The Artist, derrière son idée originale et surprenante, l'excellence du film repose plus sur la manière et l'interprétation sur sur le scénario proprement dit, même si on doit reconnaître le défi que représentait l'écriture d'un scénario muet des décennies après l'apparition du parlant.
Films
Meilleur film en langue étrangère: Monsieur Lazhar. N'ayant pas vu la majorité des films, je ne suis que chauvin ici, mais non sans avoir trouvé que le film de Falardeau était un véritable petit bijou. Qu'il l'emporte ou non, sa renommée est déjà une victoire, cette nomination également, pour son réalisateur comme pour notre cinéma.
Meilleur film: Midnight in Paris. J'avais trois meilleurs films dans cette catégorie; Midnight in Paris, The Descendants et The Artist. Les autres étaient également parmi mes films préférés de l'année, mais à un autre niveau (je n'ai pas vu War Horse). Si je me basais sur mon sentiment après le visionnement de chacun, Midnight in Paris serait en tête. Il s'y retrouve donc. J'ai adoré The Artist, et j'ai particulièrement aimé l'idée de faire un film totalement à contre courant de la direction qu'a prise le cinéma américain depuis quelques décennies. C'est un film merveilleux, que ma tête aurait sélectionné si j'avais eu à voter comme membre de l'Académie, parce que j'aurais absolument voulu récompenser l'originalité de la démarche qui accompagne un film parfaitement réussi. J'aurais eu de la difficulté à ne pas accorder mon vote à The Descendants, un film parfait à tant de points de vue et le film le plus fin et subtil de l'année; si j'avais fait du cinéma, The Descendants aurait été parmi les films que j'aurais aimé réaliser. Mais il y a Woody et son Midnight in Paris. Je suis un fan de Woody Allen depuis plus de 20 ans, alors mon choix n'étonnera personne. Car le dernier film de Woody est une petite merveille, un film délicieux doublé d'un hommage à l'art, à la nostalgie, à l'écriture, bref, c'est le film qui touchait le plus à des thèmes qui me sont chers. Magie, charme, tendresse, Midnight in Paris est le film qui m'a le plus enthousiasmé de l'année 2011. Il reçoit donc mon Oscar pour ça.
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Et vous, quels sont vos choix?
* Mes prédictions suivront dans le prochain billet.
N'ayant pas vu les films d'animation en nomination, je m'abstiendrai donc de voter ou prédire le résultat de cette catégorie. J'aurais aimé avoir pu choisir The Adventures of Tintin, mais c'est une autre histoire. N'ayant pas vu les longs métrages documentaires en nomination cette année, ma liste concerne donc les neuf catégories majeures restantes.
Sans plus tarder, voici donc Mes Oscars à moi: Pour cette année, je remarque que ces choix diffèrent sensiblement de mes prédictions*; nous verront dimanche soir si l'Académie saura me surprendre agréablement ou si j'ai simplement eu des goûts différents de la majorité cette année.
Devant la caméra
Meilleur acteur: George Clooney. Disons-le d'emblée, tous les nominés ont offerts une performance exceptionnelle, et tous dans de très bons films. Ceci dit, Clooney est celui qui devait livrer la performance la plus large en terme de registre. L'ambiance du film doit beaucoup à sa présence à l'écran, et le fait que sa performance ait l'air sans effort est d'autant plus admirable. Dujardin n'est vraiment pas loin derrière, et sa performance charmante et comique dans The Artist l'aurait probablement emporté à mes yeux s'il n'avait eu Clooney dans The Descendants cette année.
Meilleure actrice: Rooney Mara. Je suis à contre-courant pour celle-là. Même si je n'ai pas vu toutes les performances en lice, mon choix s'arrête définitivement sur Rooney Mara. Elle s'est attaqué avec brio à un rôle très difficile, plein de subtilité, sur un personnage connu et admiré par les fans du roman de Larsson, et de surcroît, après qu'une excellente actrice (Noomi Rapace) n'ait reçu que de bonnes critiques pour avoir créé ce personnage à l'écran avec aplomb quelques années auparavant. Malgré ce défi immense, Rooney Mara compose une merveilleuse Lisbeth Salander et nous donne définitivement envie de la revoir dans ce rôle pour les adaptations des deux autres romans. Le fait qu'elle offre une telle performance d'actrice dans un film plus orienté sur le divertissement (The Girl with the Dragon Tattoo est un thriller) est aussi quelque chose qui est hors norme aux Oscars. Même si Viola Davis était excellente dans The Help, son défi n'y était pas aussi grand.
Meilleur acteur de soutien: Christopher Plummer. Je n'ai pas vu non plus toutes les performances dans cette catégorie, mais j'avais déjà mentionné qu'il devait être nominé, dans mon commentaire sur The Beginners. Ce n'est donc pas une surprise de me voir reconnaître son incroyable performance. Et parmi les autres que j'ai pu voir, aucun ne s'approche de l'état de grâce de Plummer dans ce film tragi-comique, où il tient un rôle absolument truculent.
Meilleure actrice de soutien: Bérénice Bejo. Un autre choix à contre courant, car je sais bien qu'il est un peu irrationnel. Peut-être parce que je n'ai pas autant apprécié The Help que plusieurs (malgré qu'il s'agisse sans aucun doute d'un des meilleurs films que j'ai vu cette année), j'ai été touché par l'apparente naïveté apportée par Bejo à son rôle dans The Artist, et ce par une actrice qui est loin d'être à ses premiers pas au cinéma. Jouer de manière totalement différente de ce à quoi nous sommes habitués comme spectateurs (puisque The Artist est un film muet) offrait une difficulté qui a été relativement peu remarqué par les critiques, il me semble. Et puis à part les deux actrices de The Help, les autres performances étaient tout de même offertes dans le cadre de films moins abouti que The Artist.
Derrière la caméra
Meilleur réalisateur: Alexander Payne, The Descendants. Une catégorie monstre, cette année, avec cinq nominations très fortes, qui auraient pu remporter un Oscar haut la main certaines années. Un choix très difficile, donc qui sera aussi à contre courant. Payne, parce qu'il signe un film, avec Midnight in Paris, qui est le plus finement réalisé de l'année; direction d'acteurs, photo, cadrage, rythme, tout y frôle la perfection quand le film ne l'atteint pas carrément. Il faut beaucoup de talent pour en arriver à un film aussi bien équilibré. Il devance Woody Allen de peu dans mon palmarès personnel de l'année, la différence la plus marquée entre les deux étant l'aspect parfois plus caricatural de l'interprétation de certains personnages de Midnight (même si c'était évidemment voulu). Sinon, j'avoue avoir été estomaqué par la réalisation de Terrence Malick pour The Tree of Life, alors je suis très loin des choix les plus probables de l'académie; Scorcese pour Hugo et Hazanavicius pour The Artist, deux réalisations également remarquables.
Meilleur scénario adapté: The Descendants. Dans cette catégorie, malgré l'excellence des autres nominés, aucun ne s'élève à ce niveau de subtilité et ne ratisse aussi large au niveau des émotions qu'il procure au spectateur. A mes yeux, il n'y a donc pas de réelle compétition dans cette catégorie, bien que j'ai apprécié tous les scénarios en lice pour leur grande qualité. Il y a The Descendants, et il y a les autres.
Meilleur scénario original: Midnight in Paris. Un choix encore plus facile que le précédent, puisque malgré ses qualités, Bridesmaids n'atteint pas le niveau du film de Woody Allen, ou de The Artist. Si Margin Call était un bon film, un de ses points faibles était justement, à mes yeux, que son scénario aurait pu aller plus loin et faire preuve de plus de subtilité. Quand à The Artist, derrière son idée originale et surprenante, l'excellence du film repose plus sur la manière et l'interprétation sur sur le scénario proprement dit, même si on doit reconnaître le défi que représentait l'écriture d'un scénario muet des décennies après l'apparition du parlant.
Films
Meilleur film en langue étrangère: Monsieur Lazhar. N'ayant pas vu la majorité des films, je ne suis que chauvin ici, mais non sans avoir trouvé que le film de Falardeau était un véritable petit bijou. Qu'il l'emporte ou non, sa renommée est déjà une victoire, cette nomination également, pour son réalisateur comme pour notre cinéma.
Meilleur film: Midnight in Paris. J'avais trois meilleurs films dans cette catégorie; Midnight in Paris, The Descendants et The Artist. Les autres étaient également parmi mes films préférés de l'année, mais à un autre niveau (je n'ai pas vu War Horse). Si je me basais sur mon sentiment après le visionnement de chacun, Midnight in Paris serait en tête. Il s'y retrouve donc. J'ai adoré The Artist, et j'ai particulièrement aimé l'idée de faire un film totalement à contre courant de la direction qu'a prise le cinéma américain depuis quelques décennies. C'est un film merveilleux, que ma tête aurait sélectionné si j'avais eu à voter comme membre de l'Académie, parce que j'aurais absolument voulu récompenser l'originalité de la démarche qui accompagne un film parfaitement réussi. J'aurais eu de la difficulté à ne pas accorder mon vote à The Descendants, un film parfait à tant de points de vue et le film le plus fin et subtil de l'année; si j'avais fait du cinéma, The Descendants aurait été parmi les films que j'aurais aimé réaliser. Mais il y a Woody et son Midnight in Paris. Je suis un fan de Woody Allen depuis plus de 20 ans, alors mon choix n'étonnera personne. Car le dernier film de Woody est une petite merveille, un film délicieux doublé d'un hommage à l'art, à la nostalgie, à l'écriture, bref, c'est le film qui touchait le plus à des thèmes qui me sont chers. Magie, charme, tendresse, Midnight in Paris est le film qui m'a le plus enthousiasmé de l'année 2011. Il reçoit donc mon Oscar pour ça.
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Et vous, quels sont vos choix?
* Mes prédictions suivront dans le prochain billet.
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