vendredi 23 décembre 2011

Midnight in Paris

S'il y a un film à voir en DVD pendant votre congé des fêtes, c'est définitivement Midnight in Paris.
Le dernier opus de Woody Allen, dans la continuité de ses récents films européens, se déroule donc à Paris et met en scène Gil, un scénariste hollywoodien frustré qui veut relancer sa carrière d'écrivain en travaillant sur un roman. Il se retrouve à Paris avec sa fiancée Inez et sa belle-famille, en visite pour quelques jours. Il est rapidement séduit par la ville lumière, et par l'idée romantique qu'il se fait du Paris des années 20, alors fréquenté par Hemmigway, Fitzgerald ou Picasso. Très rapidement, il s'éloigne des sorties familiales obligées et plonge dans son propre Paris... et celui de ses idoles (*).
Midnight in Paris est un superbe film sur l'art, sur la nostalgie, sur l'écriture et sur notre relation avec notre présent et le romantisme souvent associé au passé. C'est aussi un film sensible et très drôle et un splendide et vibrant hommage aux arts; cinéma, littérature, musique et peinture en tête. Woody se paye la traite avec ce film, et signe un de ses plus beaux scénarios depuis fort longtemps. Le scénariste retrouve ici un élan romantique et lyrique qu'on ne lui avait pas vu depuis longtemps, malgré l'habileté de certaines de ses dernières productions.
Le réalisateur, dont l'oeuvre semble avoir connu un renouveau depuis ses débuts européens, présente donc ce scénario avec une caméra fluide et feutrée, les deux rôles de Woody étant en parfaite symbiose.
Trop âgé pour jouer le rôle principal, il dirige un Owen Wilson tendre et amusant - qui démontre un certain nombre des tics de jeu assez typiques de Woody lui-même, ce qui rend son personnage aussi attachant qu'intéressant, puisque celui-ci n'en fait tout de même pas trop. Certains trouveront le film un peu bavard, mais pour ma part, j'aime beaucoup les films à dialogue, alors cet aspect m'a plu plus qu'il ne m'a agacé. Les nombreuses références artistiques forment un tableau truculent truffé d'humour et permettent au cinéaste quelques revisites décapantes de certaines idées reçues. La scène au musée, devant un Picasso, est à se rouler par terre. D'ailleurs, dans l'ensemble, les relations des personnages à l'art - particulièrement celles avec l'ami pédant d'Inez qui s'y connait en tout et n'importe quoi - sont absolument tordantes.
Comme Midnight in Paris est aussi une belle réflexion sur la nostalgie elle-même (sans tomber dans le mélodrame pour autant), et qu'il explore nos liens avec la réalité et nos perceptions de celle-ci, difficile de ne pas songer à The Purple Rose of Cairo, que Woody avait présenté au monde en 1985. Par contre, les univers qu'explorent le personnage central offrent un degré de réflexion temporel supplémentaire, et sont bien réels, même si le cinéaste nous les fait visiter dans un univers fantaisiste bien à lui. Et c'est là où la magie et le charme de Midnight in Paris opèrent à merveille; car Woody ne réinvente pas la roue, mais on y croit, on voudrait même y être... et on y est, le temps d'un visionnement.
Voilà donc sans aucun doute un de mes dix films préférés de 2011.
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(*) J'omets un grand pan de l'histoire, question de vous garder quelques surprises. Même chose pour les éléments les plus étonnants -  et souvent les plus amusants  - du film.

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