Je suis récemment tombé sur un film documentaire absolument incroyable, intitulé Cuba: Une odyssée africaine. Si je reviens sur ce film ici, ce n'est pas sans rapport avec mon commentaire sur le diptyque de Steven Soderbergh sur le Che dans lequel il évite l'épisode africain de l'implication de Che Guevara dans le mouvement révolutionnaire.
Cuba: Une odyssée africaine vient en partie répondre au manque de documentation visuelle sur cette période de la vie du Che. Mais ce film fait beaucoup plus que ça. Il dresse un portrait étonnant de l'implication politique et militaire de Cuba en Afrique, et de l'impact que cette présence a eu sur les mouvements révolutionnaires africains face aux vestiges du colonialisme et à l'impérialisme occidental (américain) naissant.
Le film de la française d'origine libanaise Jihan El Tahri raconte, en trois heures, l'ensemble de l'histoire de la présence cubaine en Afrique. De l'arrivée clandestine du Che en support à la révolution congolaise à la victoire militaire des troupes envoyées par Fidel en support au gouvernement de gauche en Angola, le film inclus l'ensemble des joueurs présents sur le terrain: ONU, États-Unis, France, Afrique du Sud (régime de l'Apartheid), Belgique, Portugal, URSS. C'est la guerre froide telle que vécue par les africains.
La version DVD se divise en deux parties; et chaque partie est un complet documentaire en soi. La première partie se concentre sur l'historique, la révolution congolaise à laquelle Che Guevara a collaborée, ainsi qu'à l'appui cubain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau. La seconde partie est consacrée à l'implication massive de Cuba dans son soutien à l'indépendance de l'Angola, soutien qui mènera également à l'indépendance de la Namibie et à la libération de Nelson Mandela.
Si ce documentaire est une merveilleuse source d'informations et de documents inédits, il faut surtout saluer la cinéaste pour avoir donné la parole aux premiers intervenants dans ces conflits historiques. La liste des participants au film est d'ailleurs impressionnante: leaders cubains, leaders congolais, guinéens, sud-africains, angolais, directeurs locaux de la CIA, membres du politburo soviétique, etc. À travers les commentaires parfois candides de ceux-ci - et avec 30 ans de recul - on comprend beaucoup mieux les enjeux qui ont dominé les 25 ans que couvrent le film. Pour qui s'intéresse à l'histoire et à la compréhension de la situation du monde dans lequel on vit, c'est aussi une plongée fascinante dans l'histoire contemporaine du continent africain, souvent méconnue. Il y a beaucoup de choses qui ne changent pas, en politique internationale, et ce film rappelle à quel point les grandes puissances considèrent toujours les pays pauvres comme des cours arrières ou des terrains de jeu où exercer leur puissance.
Enfin, outre la mine d'information fascinante que fourni le film, il mène également à la réflexion sur les intérêts internationaux en Afrique; il est particulièrement intéressant de remarquer que de tous les pays et factions présents dans ces conflits, un seul n'avait rien à y gagner; Cuba ("Pas de pétrole, ni diamants"). Cette constatation est en quelque sorte une preuve de plus de l'intégrité idéologique des internationalistes cubains, au contraire des défenseurs autoproclamés de la démocratie (capitaliste) qui n'hésitent pas à supporter des régimes autoritaires quand ils protègent leurs intérêts.
L'actualité des dernières semaines en Tunisie et en Égypte nous montre d'ailleurs encore comment la défense américaine de la démocratie est dotée d'une éthique élastique - si ses relations avec la Chine et Cuba n'étaient pas une preuve suffisante de leur incohérence.
Cuba: Une odyssée africaine vient en partie répondre au manque de documentation visuelle sur cette période de la vie du Che. Mais ce film fait beaucoup plus que ça. Il dresse un portrait étonnant de l'implication politique et militaire de Cuba en Afrique, et de l'impact que cette présence a eu sur les mouvements révolutionnaires africains face aux vestiges du colonialisme et à l'impérialisme occidental (américain) naissant.
Le film de la française d'origine libanaise Jihan El Tahri raconte, en trois heures, l'ensemble de l'histoire de la présence cubaine en Afrique. De l'arrivée clandestine du Che en support à la révolution congolaise à la victoire militaire des troupes envoyées par Fidel en support au gouvernement de gauche en Angola, le film inclus l'ensemble des joueurs présents sur le terrain: ONU, États-Unis, France, Afrique du Sud (régime de l'Apartheid), Belgique, Portugal, URSS. C'est la guerre froide telle que vécue par les africains.
La version DVD se divise en deux parties; et chaque partie est un complet documentaire en soi. La première partie se concentre sur l'historique, la révolution congolaise à laquelle Che Guevara a collaborée, ainsi qu'à l'appui cubain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau. La seconde partie est consacrée à l'implication massive de Cuba dans son soutien à l'indépendance de l'Angola, soutien qui mènera également à l'indépendance de la Namibie et à la libération de Nelson Mandela.
Si ce documentaire est une merveilleuse source d'informations et de documents inédits, il faut surtout saluer la cinéaste pour avoir donné la parole aux premiers intervenants dans ces conflits historiques. La liste des participants au film est d'ailleurs impressionnante: leaders cubains, leaders congolais, guinéens, sud-africains, angolais, directeurs locaux de la CIA, membres du politburo soviétique, etc. À travers les commentaires parfois candides de ceux-ci - et avec 30 ans de recul - on comprend beaucoup mieux les enjeux qui ont dominé les 25 ans que couvrent le film. Pour qui s'intéresse à l'histoire et à la compréhension de la situation du monde dans lequel on vit, c'est aussi une plongée fascinante dans l'histoire contemporaine du continent africain, souvent méconnue. Il y a beaucoup de choses qui ne changent pas, en politique internationale, et ce film rappelle à quel point les grandes puissances considèrent toujours les pays pauvres comme des cours arrières ou des terrains de jeu où exercer leur puissance.
Enfin, outre la mine d'information fascinante que fourni le film, il mène également à la réflexion sur les intérêts internationaux en Afrique; il est particulièrement intéressant de remarquer que de tous les pays et factions présents dans ces conflits, un seul n'avait rien à y gagner; Cuba ("Pas de pétrole, ni diamants"). Cette constatation est en quelque sorte une preuve de plus de l'intégrité idéologique des internationalistes cubains, au contraire des défenseurs autoproclamés de la démocratie (capitaliste) qui n'hésitent pas à supporter des régimes autoritaires quand ils protègent leurs intérêts.
L'actualité des dernières semaines en Tunisie et en Égypte nous montre d'ailleurs encore comment la défense américaine de la démocratie est dotée d'une éthique élastique - si ses relations avec la Chine et Cuba n'étaient pas une preuve suffisante de leur incohérence.
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