samedi 29 mai 2004

Chronique Transport en commun
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Ça m’aura pris du temps, dix jours, mais je pense commencer à comprendre le système de transport en commun de Quito. Ici, les Quiteños semblent le trouver facile à comprendre, mais du même élan, on m’a félicité chaleureusement lors de mon premier séjour au centre-ville, puisque j’étais revenu sans me perdre ! Un vrai héros !
En gros, il n’y a pas de métro, mais deux lignes de bus écologiques longs, sur voies réservés avec stations déterminés font office de transport rapide. Une des lignes est un Trolley, comme à Vancouver avec les bus de la ville, c’est donc sans pollution.
Par contre, le reste du système pollue pas mal. Pas par choix, qu’on me comprenne bien, puisque les finances de l’Équateur ne sont pas très fortes, ni l’économie du pays, à voir aux nouvelles le nombre d’équatoriens qui travaillent illégalement à l’étranger faute de travail ici. Ainsi, les bus sont très très vieux, et très polluant. Leur intérieur est fascinant, rempli de bidules qui pendent au plafond, d’auto-collants divers dont quelques-uns des USA, les miroirs entourés de peluche…
Mais le plaisir vient de leur fonctionnement. Ne cherchez pas de carte du transport en commun, c’est un concept inexistant ici. Chaque bus comporte un chauffeur (!) et un caissier-crieur qui se tient par la porte, constamment ouverte. Ce crieur hurle tout le long du trajet les arrêts principaux de cet autobus en particulier. Il y a aussi quelques affiches collées sur la vitre de devant de l’autobus, mais elles sont bien incomplètes, c’est plus simple de se fier au crieur. Évidemment, les autobus n’ont pas de numéros. Et là où ça devient intéressant, c’est que bien qu’il existe des arrêts d’autobus, plus ou moins identifiés d’ailleurs, les autobus s’arrêtent dès que vous levez le bras, arrêt d’autobus ou non. Je dis arrête, mais j’emploi le mot avec un bémol, jamais les autobus ne s’immobilisent réellement, à moins d’être à un feu rouge. Ils ralentissent, vous sautez à l’intérieur, puis payez en entrant, ou bien en sortant, ou bien pendant le trajet, ça dépend des circonstances ! Idem pour la sortie, vous demandez l’arrêt, le chauffeur ralenti, vous sautez en marche, puis il repart aussitôt. Exceptions : les feux de circulation et les moments où beaucoup de gens montent ou descendent, où l’autobus s’immobilise un peu quand même.
Bref, c’est un système qui ressemble à un fouillis indescriptible, en live, sur place, et je vous passe certains détails. En fait, le crieur-caissier ne fait pas seulement annoncer la destination, il tente aussi de recruter des clients, en les alléchant avec les endroits où il se rend ! J’ai d’abord cru que les divers bus étaient privés, et peut-être en concurrence, mais non, ils s’agit bien de bus publics. Hum… je continuerai d’observer pour mieux comprendre, bien qu’il soit plausible que les bus tentent tout simplement d’augmenter leurs revenus au détriment des taxis, qui sont légion en ville.
Dernier commentaire sur les bus : en revenant du centre-ville, samedi dernier, j’ai pris un bus qui devait me mener à environ 5 minutes de marche de chez moi, et je connaissais le trajet de ce bus pour l’avoir pris auparavant. Par contre, à un moment où le trafic était dense, le chauffeur s’est tanné de conduire dans un embouteillage et a décidé de changer d’itinéraire pour finalement aboutir environ au même endroit deux km plus loin. Mais entre temps, tous ceux qui devaient descendre à leur arrêt habituel, ou coin de rue habituel, devaient improviser. Facile si vous êtes de Quito et connaissez ses rues en zigzags, mais pas évident si ça fait pas cinq jours que vous êtes arrivés !
En plus, les rues de Quito sont toutes en pente. Toutes, sans exception. Vous marchez trois blocs, vous montez ou vous descendez obligatoirement. Quand vous visitez à pied, c’est parfois un pensez-y bien, en fin de journée, avec la fatigue, puisque comme le dit si bien mon papa ; tout ce qui descend remonte !
Imaginez donc le changement d’itinéraire du chauffeur de bus qui nous amène dans des rues plus en pente que de coutume. Il s’agit bien entendu d’un autobus à transmission manuelle et le pauvre se débat comme il peut dans les montées, et puis tout à coup, il doit faire attention, nous sommes dans une descente, et je vous ne mens pas, à 45 degrés. Sérieux. Je pensais jamais qu’il serait capable de descendre autrement qu’en roue libre sans brûler ses freins tellement a sentait le chauffé et que ça criait de douleur mécanique !
Juste ce genre d’expériences, ça rend le séjour intéressant. Je vous parlerai du reste du trafic une autre fois, je pense que ça en vaut la peine :-)


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