jeudi 8 août 2013

La tranquille Zamora sur Duero

Si je vous dit El Cid (le Cid), vous pensez peut-être (avec raison) à la tragédie-comédie de Corneille, mais j'avoue que l'inculte que je suis parfois croyais que Molière s'était inspiré de sa légende pour écrire une pièce, ce qu'il n'a jamais fait. Les jeunes des générations X (et Y) se souviendront peut-être également de l'absurde adaptation de sa légende dans le film de Ding et Dong au Québec il y a plusieurs années.
Si El Cid est un héros en Espagne pour son rôle dans la reconquête de plusieurs lieux alors contrôlés par les Maures, on oublie volontairement que son surnom vient justement de l'arabe et qu'il a été obtenu alors qu'il combattait contre les chrétiens. On lui a pardonné depuis plusieurs siècles, puisqu'il est revenu "du bon côté" et a conquis, entre autres lieux historiques de la communauté de Castilla y Leon, la ville de Zamora, où je suis passé récemment.
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La maison que l'on aperçoit ici serait, selon certains, celle qu'a habité le Cid après la reconquête. D'autres prétendent qu'elle a appartenu à quelqu'un d'autre (dont je n'ai pas noté le nom). Il est évidemment difficile de toujours avoir l'information juste, ces vieilles choses remontent à l'an 1093, alors...


Zamora est située sur la rivière Duero, un nom qui n'a pas tout de suite cliqué dans mon esprit, mais que j'ai fini par identifier; c'est que la dernière fois que je me suis retrouvé sur cette rivière, elle ne s'appelait pas Duero, mais bien Douro, puisque c'est son nom portugais et que je l'avais longé lors d'une visite à Porto, la plus célèbre des villes sur cette rivière et un de mes coups de coeur de voyage en 2006. Le pont de pierre qui enjambe le Duero à Zamora m'est pas romain, mais date du 12e siècle.


Zamora est célèbre pour ses églises romanesques, mais comme une partie de celles-ci était fermée le mardi de mon passage, je n'ai pu - pour la plupart - que les voir de l'extérieur (car il y a celles qui sont fermées en après-midi, et celles qui sont fermée en août pour les vacances...).


Le site le plus spectaculaire de la ville tranquille qu'est Zamora aujourd'hui, est son castillo, un château-fort en ruine dont les parties les plus vieilles remontent à un millénaire alors que les plus récentes datent du 18e siècle. L'affaire est encore aujourd'hui entourée des restes d'une douve médiévale.


À l'intérieur d'un site archéologique fort bien développé pour permettre la protection des ruines et une visite assez exhaustive grâce à une série de trottoirs et de promontoires, on peut "voir" les diverses époques traversées par le château à travers les pierres et les styles qui s'étalent sur les diverses parties de la forteresse.


Le castillo fait évidemment partie des murailles médiévales de la ville, dont une partie est encore existante aujourd'hui, et le château lui-même possède encore trois de ses tours qui donnent un point de vue imprenable sur la ville. Ici, on peut également apercevoir la tour de la cathédrale.


Le site a été décoré de sculptures modernes, une idée qui peut paraître étrange mais qui dans ce cas-ci semble se marier parfaitement à l'ensemble historique. On peut voir à gauche sur cette photo une partie de l'escalier qui, au moyen-âge, permettait d'accéder au haut des murs, escaliers qui ont été bouchés au 18e siècle alors que les remparts étaient relevées pour accueillir des canons.


La tour la plus haute du château, avec vue sur la porte principale. Au loin, la partie moderne de la ville de Zamora.


Vue panoramique du château de Zamora, captée d'un agréable parc aménagé il y a quelques années.


La cathédrale, près du parc également, est agrémentée de colonnes (romaines? la ville a un passé romain mais a été entièrement rasée vers l'an 900), ainsi que d'un portique dont la provenance n'était pas identifiée mais qui est probablement une restauration d'un portique découvert dans les ruines du château (un monument comportant un blason royal provenant du château est aussi installé dans le parc à proximité).


Hommage aux preux chevaliers (ou au Cid?) qui ont participé à la reconquête de Zamora. Dans le hall du Parador de Zamora, un hôtel de luxe établit dans un édifice historique.


Calle Balboraz, qui part du pont de pierre vers la haute-ville (Plaza Mayor).


Les trois prochaines photos sont des exemples de l'architecture dite du modernismo espagnol, dont on trouve des beaux spécimens à Zamora.


On n'entend évidemment pas par modernismo espagnol des édifices récents, mais bien des immeubles érigés entre 1880 et 1930.


Et en fait, on parle plus souvent de modernismo catalan, puisque le mouvement artistique était originaire de la Catalogne, mais comme il a eu des effets bien à l'extérieur de la province catalane, à Zamora, on parle de modernismo espagnol.


Et je termine sur cette vue du Duero, avec les anciens moulins de Zamora, qui permettaient l'usage du courant comme source d'énergie. La rivière traverse tranquillement la frontière portugaise quelques 55 km plus loin, avant d'atteindre Porto et l'océan atlantique.
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