Il se passe toujours un million de choses dans le monde. Des événements tragiques, des inondations, des crises politiques, nous sommes constamment informés de ce qui se passe ailleurs. Or depuis que je voyage, on dirait que je me suis attaché un peu plus à ce qui se passe dans les pays que j'ai visité. Un passage de quelques semaines ou quelques mois dans un pays m'y fait connaître la culture - et parfois même la langue - , les gens, et on dirait qu'après coup, les nouvelles sur ces pays me touchent plus particulièrement. Le voyageur développe un sentiment d'appartenance et aussi un réflexe purement égocentrique; après tout, ces pays font partie de moi-même, de mon passé, ils sont en partie à moi, d'où un intérêt accru sur ce qui s'y passe et une réaction plus viscérale envers ceux qui y causent des problèmes.
C'est pourquoi malgré les inondations dans les prairies canadiennes et américains, malgré les (nombreuses) tueries aux États-Unis et autres nouvelles pas très réjouissantes du Darfour et du Sri Lanka, ce sont les troubles politiques de la Thailande qui retiennent mon attention ces jours-ci. Le plus intriguant, c'est que je ne saurais même pas de quel côté je me rangerais si j'avais un choix à faire dans ce conflit, puisqu'en bon démocrate, j'estime qu'il faudrait bien procéder à des élections question de savoir qui la population veut (majoritairement) voir au pouvoir, et quelles orientations la population Thai veut donner à son gouvernement. La Thailande vénèrera-t-elle Rama X un jour? Je ne peux que croire que trop de changement diminuerait le charme de la culture Thai, mais ce sera aux Thai de décider de leur futur.
Sinon, même si je n'ai jamais mis les pieds dans la ville la plus touchée, le séisme en Italie est également foudroyant, puisque j'ai tout de même parcourru une bonne partie de ce pays riche en patrimoine et en personnages imagés et qui vient de perdre une partie importante de son patrimoine (autant humain qu'historique). Je ne comprends toujours pas pourquoi on a estimé inutile l'aide internationale proposée, mais ce n'est pas la première fois que je ne comprends pas les points de vue du gouvernement italien (la politique italienne est un sujet qui semble toujours me dépasser complètement).
J'avais aussi été un observateur intéressé de la situation politique au Pérou lors de mes passages dans ce pays latino-américain et c'est pourquoi les récents troubles issus d'un groupe que l'on croyait presque disparu sont inquiétants, surtout que de groupe idéologique à l'origine, le SL est essentiellement devenu un cartel de producteurs de drogues dures, ce qui n'augure rien de bon pour ce pays pour lequel j'éprouve un attachement particulier et où je retournerai certainement dans un futur proche.
Je ne sais pas pourquoi, mais il semble que parfois, les catastrophes s'abattent toutes en même temps sur mes pays de prédilection. Réaction égoiste de ma part, une fois de plus, mais je suis vraiment attristé que l'Argentine, un pays merveilleux habité par des gens charmants, soit aux prises avec un énorme problème de Dengue, une maladie virale dévastatrice (qui touchait également certains pays asiatiques que j'ai récemment visité). La chose fait fuir les touristes d'endroits comme Humahuaca, qui offrent de si beaux paysages et de si belles activités que l'on ne peut qu'éprouver de la tristesse devant cette crise qui touche la santé publique.
Toutes ces nouvelles me font presque croire que j'aimerais mieux ne pas voir les pays qui font partie de mon histoire personnelle à la une des journaux, puisque les médias ont tendance à mettre les mauvaises nouvelles en première page pour reléguer aux cahiers intérieurs les reportages réguliers, où tout va bien, comme les articles de voyage, qui sont souvent moins inquiétants à lire, par exemple.
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