mardi 27 avril 2004

La pluie tombe
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Montréal 25 avril. Je suis dans un taxi, qui roule lentement dans le tunnel Ville-Marie. Nous suivons l’autoroute 20, direction Toronto, mais nous nous arrêterons éventuellement bientôt, à peine sorti de Montréal, la ville, mais toujours sur l’île. Trois personnes à bord à part le chauffeur, qui, étrangement, est totalement muet. Peut-être sent-il la tristesse que nous ressentons tous. Suzie est à côté de moi, un ami est assis à l’avant.
Cet ami, il porte le nom de mon arrière grand-père. C’est étrange, car tout au monde aurait dû nous séparer, jamais nous n’aurions dû devenir amis. Nous sommes originaires de deux pays différents, nous avons des mentalités différentes, nous avons dix-sept ans de différence, j’aime voyager, lui non... enfin, la vie en aura décidé autrement et nous avons donc été amis, le temps d’une saison, le temps d’un court séjour au Québec pour chacun de nous.
Il est de ces amitiés qui vous changent, que vous en soyez conscient ou non. Il m’apparaît évident, aujourd’hui, que je ne suis plus exactement le même Hugues que celui que j’étais avant que cet ami n’entre dans ma vie. Et Dieu sait qu’il n’est pas entré par la porte la plus facile. Notre amitié éventuelle avait tout contre elle, mais elle se sera développée malgré cela.
Le taxi poursuit sa route, le compteur tourne et mon ami prépare son argent canadien alors que nous approchons de notre destination. Dans quelques heures, il devra utiliser une autre monnaie pour payer sa prochaine course de taxi.
Nous arrivons enfin à Dorval, l’aéroport de Montréal, où mon ami doit prendre son avion.
Après la longue attente à l’enregistrement, l’enregistrement des bagages excédentaires et le règlement de tous les frais, nous n’avons plus qu’une heure avant son embarquement.
Le temps file plus vite dans ces moments-là, évidemment, et chacun d’entre nous est triste. Ce temps qui fait partie de notre amitié à tous les trois. J’aurai trente-huit ans dans trois jours, il en a eu vingt-et-un la semaine précédente. Pourtant, nous sommes tous les deux ici ce soir à partager le même sentiment et la même amitié.
Après les adieux, un long moment dans la file d’embarquement, à se redire adieu dix fois, vingt fois, à distance, puis un dernier regard...
Et la pluie tombe...
Après un long moment devant les portes d’embarquement, nous quittons l’aérogare, Suzie et moi. Il fait froid dehors tout à coup. Nous cherchons l’endroit où nous prendrons l’autobus qui nous ramènera vers la ville. Nous attendons vingt minutes, abrité de la pluie mais pas du vent, et ces vingt minutes paraissent cent fois plus longues que l’heure qui les a précédées. Nous voudrions être chez nous. Nous sommes ensembles mais nous nous sentons un peu seuls malgré tout.
L’autobus 204 arrive, nous montons, puis nous descendons quelques minutes plus tard au terminus Dorval, où nous devons attendre une correspondance pendant vingt autres minutes.
Une fois dans le métro Du Collège, nous décidons de demeurer simplement sur la ligne orange jusque chez nous plutôt que de prendre des correspondances. Nous sommes dans les sous terrains et pourtant, je sens encore la pluie qui tombe dehors.
À la station Place d’Armes, un groupe de jeunes attend la rame en sens inverse, sur le quai en face de nous. Un garçon fait un salut à Suzie, puis une jeune fille l’imite... Suzie leur fait un signe de la main et bientôt, alors que notre train repart vers Champs de Mars, toute la classe nous salue de la main, comme ça, sans raison. Ils ont peut-être sentis la pluie eux aussi ce soir.
Le métro me laisse à Mont-Royal, où je descends, vêtu de la veste imperméable de Suzie, cette veste qui est identique à la mienne, à part sa couleur, et qui nous a accompagné en Europe l’an dernier. C’est que je n’avais pas apporté la mienne, je n’avais pas prévu la pluie, et je dois aller chercher quelques affaires avant de rentrer chez moi. J’embrasse Suzie sur le front et lui dis que je la rejoins dans une demi-heure.
Dehors, la pluie tombe toujours, peut-être même un peu plus fort maintenant que nous ne sommes plus ensembles, Suzie et moi. Je marche d’un pas rapide sur Marie-Anne et utilise les clefs que mon ami m’a confiées pour monter dans l’appartement que je considère encore comme chez lui.
Il nous a laissé quelques affaires, je devrai venir les chercher le lendemain et remettre ses clefs au concierge de l’immeuble. Mais pour ce soir, quelques petites choses me semblaient essentielles à rapporter avec nous. Son appartement presque vide est d’une tristesse imprévue, intense. J’enfouis quelques affaires dans un sac en toile à fermeture à cordon et repars sous la pluie avec ce baluchon vers la station de métro.
À mon retour à l’appartement, Suzie est assise par terre, m’attendant. Quelques-uns des biens que notre ami nous a donnés se retrouvent ici et là dans notre appartement en désordre.
Nous mangeons un peu, en silence.
Le trajet de l’aéroport à notre appartement aura pris presque deux heures et demie. Cet appartement, nous le quitterons tour à tour d’ici le mois prochain.
Je prépare un bain pour Suzie. Nous avons besoin de repos, et de silence.
Dehors, la pluie tombe toujours. Et nous avons l’impression qu’elle ne cessera jamais.
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samedi 24 avril 2004

Tintin en hommage en ligne...
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Juste une note de mise à jour: vous trouverez le lien promis concernant l'hommage à ma mère, à droite, dans les liens habituels...
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vendredi 23 avril 2004

38 - 5 = 25
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Et dire que j'ai déjà étudié en maths! Belle équation, non? Un défi pour vous d'en trouver la signification, qui est (indice) rattachée à aujourd'hui, puisque cette équation ne serait pas valide demain, et ne l'aurait pas été hier...
Il semblerait que «mon volcan» soit toujours sous surveillance attentive, après avoir démontré un peu d'activité tectonique fin février et début mars... a suivre en direct de Lloa très bientôt!
J'ai finalement récupéré l'accès à mes divers sites web, sans rien faire de spécial, preuve que je n'étais pas en cause mais l'informatique foirait tout simplement comme ça arrive souvent. Bref, j'ai mis à jour mon site personnel, avec une petite fiction sans prétention disponible gratuitement en ligne et en exclusivité sur ce site web officiel (lien à votre droite sur ce journal).
J'ai aussi mis à jour définitivement notre site de souvenirs d'Europe (lien également à droite), mise à jour qui n'est pas encore apparente sur la page d'accueil faute de temps ce matin, mais si vous allez voir la page des photos, il y a deux nouvelles séries, portant à 80 le nombre de photos placées sur ce site.
A quelques jours (combien? indice) de mon départ pour l'Amérique du sud, je tourne donc définitivement la page européenne de 2003 un an après le voyage. Après tout, nous étions quelque part près de Munich, probablement, à cette date l'an dernier...
Ah, dès que je trouverai une autre minute, je placerai le lien vers cette photo du Tintin dont j'ai parlé l'autre jour...

jeudi 22 avril 2004

Cita del dia
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Lloras tu y lloro yo
Y el cielo tambien, y el cielo tambien
Lloras tu y lloro yo
Que fragilidad, que fragilidad

-Sting, Fragilidad

mercredi 21 avril 2004

Nouveau décompte, billets d'avion... retour sans retour...
et toutes ces sortes de choses...
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Bon, nouveau décompte. En ce beau mardi, maintenant que j'ai confirmé et payé mes billets d'avion, je peux dire avec certitude que je pars le 18 mai prochain de l'aéroport Pierre-Elliot Trudeau à Montréal en direction de Quito, avec une escale à l'aéroport de Newark au New Jersey, près de New York. 27 jours donc me séparent maintenant officiellement de mon arrivée en Équateur. Pour marquer l'événement, j'ai reçu mon certificat après avoir complété mon petit cours de conversation espagnole (avec un A+ à part de ça! ;-)...
J'vais vous dire, ça m'a rendu tout heureux, pour ma journée, d'avoir un billet d'avion. J'aime ça avoir un billet d'avion. J'aime ça préparer un départ, c'est très prometteur même si c'est l'inconnu quasi total, c'est stimulant de partir à l'aventure, de ne pas savoir à quoi s'attendre.
Tout bon billet d'avion pour l'étranger doit règle générale s'accompagner d'un billet retour. Retour au pays, s'entends, et dans ce sens, j'ai bien dû fixer une date (qui pourrait changer au besoin, mais il fallait bien en fixer une) de retour et un lieu de retour aussi, élément non-négligeable de la transaction. Car si la date peut être changée au besoin, le lieu lui, est fixé pour de bon, à moins de renoncer à prendre ce vol et acheter un autre billet pour aillers. Et ce lieu, sur mon billet actuel, et bien c'est Vancouver. Voilà. Ce retour prévu dans cette ville où je me sens «chez moi» see ferait de Quito, avec une escale à Houston. Un sympatique aéroport texan du nm de G. Bush Airport (en l'honneur du père, évidemment, mais ça n'ajoute aucun charme à l'endroit, évidemment)... ;-)
Voilà donc, vous savez tout.
Ce soir, par contre, après la pression de la longue journée, du cours d'espagnol, et qui était un pru triste puisque certains autres étudiants étaient sympatiques et devenus des sortes d'amis d'espagnols, et puis l'idée de ne pas revoir avant un sacré bout de temps plusieurs amis que j'ai encore ici, eh bien tout cela me rend un peu nostalgique...
Je m'arrête donc ici pour l'instant, en vous souhaitant une bonne nuit, et une bonne vie. J'y reviendrai sûrement de toute manière.

lundi 19 avril 2004

Star Académie
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Ben oui, l’esprit vagabond parle de Star Académie!
Rappel historique : je déteste les émissions de télé-réalité, les lofts et autres machins qui nous montrent 90% du temps des gens insignifiants qui n’ont rien à faire ni rien à dire, c’est d’un ennui mortel. J’ai attrapé 5 minutes de loft story l’automne dernier et ça m’a consterné, je suis resté baba qu’autant de gens s’intéressent à des gens inintéressants.
Rappel #2 : alors que Star Académie battait son plein l’an dernier et que tout le Québec ou presque se pâmait pour Wilfred et Marie-Hélène, moi, j’arrivais d’Europe, avec un séjour en BC au préalable, donc totalement ignorant du phénomène et de ses acteurs; je me souviens encore lorsque Véronika, une fillette de 5 ans, me regarda comme si j’étais un extra-terrestre un peu abruti après que j’ai avoué ne pas savoir quelle était cette chanson qu’on me faisait écouté – et qui était tirée du CD de Star Académie 2003.
Bref, je suis très loin d’être un fan et je n’ai donc pris aucun épisode ni gala de l’édition 2004... sauf qu’une fois, en zappant, je suis tombé sur une jeune fille qui jouait du piano et qui chantait une jolie chanson d’Isabelle Boulay que j’aime beaucoup («Je m’en contenterai»), et ma foi, j’ai trouvé qu’elle était fort bonne pour rendre cette chanson. Je ne me suis rendu compte qu’après coup que – horreur – moi, qui est au-dessus de ces choses, j’avais écouté un moment de Star Académie. Le moment fut bref, puisque passé cette interprétation, j’ai continué à zappé et écouté autre chose.
Quelques semaines plus tard, toujours par hasard, je finis par apprendre que la jeune académicienne s’appelle Stéphanie et qu’elle est toujours dans la course. Enfin, la semaine dernière, nous arrivons de Québec, un peu fatigué, on se prépare un souper à la bonne franquette que l’on décide de manger devant la télé, et on attrape – pour la première fois – un gala de Star Académie. C’est la finale des filles et Stéphanie chante «Imagine» de Lennon, un excellent choix pour l’amateur de musique que je suis. Elle est nettement la meilleure d’après moi mais il est évident que son look anti-star, si on compare aux autres candidates, la fera perdre. Elle est peut-être ma candidate préférée, mais je ne suis pas un spectateur représentatif, un non-fan, qui ne vote même pas! ;-)
Surprise, elle gagne ce vote et se rend en finale… Enfin, notons au passage que si son interprétation en valait l’écoute, le reste du gala était plutôt pénible; Julie, l’animatrice, est d’une stupidité sans borne avec ses questions et commentaires pas réellement amusants, elle est ennuyante et hystérique à la fois, et elle a probablement fréquenté Céline un peu trop souvent; elle passe son temps à remercier inutilement tous et chacun et à se complaire en auto-promo. Sans parler du «come back» de Marjo, qui avait l’air sur la coke tellement elle a voulu en mettre, moi qui est déjà pas un amateur de Marjo, ça m’a presque donné des boutons.
C’est donc dans cet état d’esprit que l’on s’est laissé prendre et qu’on a regardé le gala de la finale d’hier. Encore une fois, le seul intérêt a été les chansons; cette fois par Marc André, le finaliste des gars qui a très bien fait dans un registre très prudent, et Stéphanie, qui a choisi une chanson très triste de Luc De LaRochelière («Si fragile») , un choix qui m’est apparu touchant pour moi, mais que j’ai cru trop triste pour les votants; je me suis trompé; ils ont votés pour elle, finalement et c’est ainsi que – happy end – ma candidate préférée à gagné le concours.
Yé.
Heureusement, les invités Claude Dubois et Isabelle Boulay étaient du haut de gamme, donc leurs performances valaient aussi de se taper les niaiseries insignifiantes de l’animatrice – qui nous a fait une partie Céline, encore, mais avec Pierre Karl comme co-animateur, enfin – bref, en un mot comme en cent, je ne pensais pas m’intéresser à ce phénomène, mais ces quelques morceaux volés ici et là à cette émission m’auront plu dans une certaine mesure. Un dernier mot sur le gala d’hier, l’interprétation en duo de Wilfred et Marie-Hélène, les deux gagnants de l’an dernier de «Total Eclipse of the Heart» était délirante. On pourrait croire que les deux – peu expérimentés tout de même – en ont mis beaucoup trop côté interprétation mélodramatique, mais justement, avec une autre chanson, ce qui aurait paru ridicule m’a paru ici savoureux, car avouez que c’est justement une chanson un peu mélo, non?
Toujours est-il que finalement, c’est une bonne chose pour ces jeunes-là qui aiment chanter, ils rencontrent des pros, ont la chance de chanter avec eux en duo ou en groupe lors des émissions, apprennent des choses avec eux, bref, ils ont la possibilité de vivre une expérience unique. Évidemment, l’envers de la médaille est ce côté inutilement voyeur d’avoir toujours la famille pas loin, les parents qui pleurent en plan fondu lors des galas, les commentaires insipides de l’animatrice et tout, ce qui aurait rendu l’écoute d’une saison complète totalement inconcevable, mais je suis plutôt content d’avoir «attrapé» les quelques interprétations de Stéphanie.
Elle aura réussit à choisir à chaque fois une pièce que j’aime beaucoup et à très bien la rendre. Qui eut cru la chose possible de la part de l’esprit vagabond?


vendredi 16 avril 2004

Un Tintin en hommage à Astérix et autres problèmes...
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J'ai voulu uploader une image et mettre à jour mon site personnel récemment, mais je m'en vois temporairement (je l'espère) refuser l'accès ! On ne reconnait plus mon mot de passe, qui est évidemment valide et qui n'a pas changé depuis des mois, alors je me fâche un peu car bordel, pourquoi les informaticiens ne sont pas capables de faire des trucs qui fonctionnent? Où en serait l'aviation commerciale si elle était gérée par des informaticiens?
Huit écrasements aujourd'hui - pas de problèmes, c'est normal, un bug, on corrigera avec la version 2.0 de l'appareil le mois prochain...
Anyway, la photo que je voulais uploader est une photo de Tintin. Le personnage de BD. Mais c'est une photo prise chez ma soeur Luce, car dans la chambre de son fils, ma mère et moi avons réalisé un Tintin et Milou en acrilique direcment sur le mur à titre décoratif. je suis plutôt fier du résultat final et ma participation, quoi que modeste, a été motivée par un hommage...
Je voulais participer pour rendre hommage aux Astérix, Obélix, Idéfix et autres que ma mère avait un jour peint sur mes murs de chambre, quand j'étais enfant. Il m'a fallu longtemps, à l'époque, pour réaliser à quel poitn elle avait travaillé là-dessus, mais surtout pour comprendre que c'était un décor unique, personnel, et que ça montrait à quel point ma mère est unique. J'avais pas compris, enfant, ni même ado, je pense bien, à quel point c'était important et que j'étais privilégié et que c'était pas tout le monde qui avait une mère comme ça.
Alors j'ai fait le Tintin de mon neveu pour rendre hommage à la mère.
Je vous promet la photo dès que je règle les problèmes informatiques... Vous allez voir.
Fuck la chance
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J'vais vous dire une chose, je suis tanné qu'on me dise à quel point je suis chanceux.
Moi, chanceux? Bah...
Je me souviens qu'on m'a dit que j'étais chanceux de réaliser un rêve quand j'ai publié mon premier livre professionnel, on m'a aussi répété la même chose à l'ouverture de mon premier cinéma, on m'a dis que j'étais chanceux quand je suis parti en BC, quand je suis allé en Europe et il y a deux jours à peine, une gentille et jolie jeune femme me dit que je suis chanceux.
Fuck la chance.
La chance, ce serait si je gagnais à la loto trente-six millions de dollars, voilà de la chance. Mais faire ce que l'on veut et ce que l'on aime, c'est pas de la chance, c'est un choix. Vous voulez ouvrir un cinéma? Aller backpacker 3 mois en Europe sur un budget restreint? Partir bénévolement en Amérique du Sud? Bordel, faites-le au lieu de traiter les autres de chanceux.
On dit que certaines personnes font leur chance. Je déteste ça aussi, puisque c'est justement pas de la chance, je fais juste ce qui me passe par la tête parce que j'ai envie de le faire.
En fait, c'est très simple, c'est comme agir en bébé, mais avec quelques responsabilités. Voius souvenezz-vous de journées où vous avez séché des cours à l'école? Même chose: il y a un prix à payer et il faut être prêt à le payer. dans le cas des cours, être en retard sur le programme, se faire prendre dans le couloir par le directeur, ou couler le fameux cours si vous le séchez trop souvent...
Oui, j'ai réalisé des choses que je voulais faire, mais oui, j'étais prêt à assumer le prix qui venait avec. Pour l'Europe, par exemple, j'avais deux emplois et vicais très simplement pour accumuler assez de fond. Et quand je dis simplement, je veux pas juste dire pas de voiture ou manger des sandwich aux bananes pour souper le vendredi, ça va beaucoup plus loin; ça voulais aussi dire rien que je pouvais me passer; pas d'internet haute vitesse, pas de cable-télé, pas de micro-ondes, pas de bières, pas de sorties dans les bars, etc. Je ne me plains pas, j'étais très très heureux de la vie que je menais et j'avais un beau projet qui s'est réalisé. mais qu'on ne me traite pas de chanceux, puisque tout ce que j'ai fait est à la portée de tous, c'est juste une question de choix.
C'est tout.
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mercredi 14 avril 2004

J'ai jamais voté pour ça...
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Aujurd'hui, l'esprit vagabond a signé la pétition de destitution du premier ministre du Québec... Un peu de désobéissance civile ne fera de tort à personne... tk, il y a plusieurs manifestations anti-charest de prévues en ce premier anniversaire de son élection, et dans le métro ce matin, on m'a fourni plein de tracts et d'auto-collants... dont l'un dit: J'ai jamais voté pour ça. Dans mon cas, c'est d'autant plus vrai que je n'ai pas voté du tout à cette fameuse élection provinciale d'avril 2003. Au moment du scrutin, j'étais à Prague, la plus belle ville du monde. Je nie donc toute responsabilité dans l'état actuel du gouvernement du Québec mais j'ai néanmoins signé cette pétition pour destituer le PM. J'en aurais bien signer une autre pour destituer l'autre PM (du pays), même si je ne l'ai pas élu non plus - et dans son cas, personne ne l'a élu, en fait...
tk, assez parlé de politique, c'est un terrain un peu glissant...
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lundi 12 avril 2004

Si j’avais les ailes d’un ange...
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A quelques semaines de mon départ, je suis allé faire mes adieux à la ville de Québec... pour une fin de semaine dans le froid et le vent en ce paradoxal avril québécois.
Une bien belle fin de semaine, finalement, malgré cette température. Le Vieux-Québec, malgré que ça doit bien faire une centaine de fois que je m’y promène, a toujours autant de charme, tout est toujours aussi beau. Une partie de cette beauté toutefois repose sur de la nostalgie, des visites passées, des beaux souvenirs rattachés à ce quartier, qui est probablement le plus intéressant à visiter au Canada.
Une visite au Musée National des Beaux Arts s’est avérée intéressante et fascinante, même. Une exposition temporaire sur les peintres français des deux derniers siècles était l’attrait principal de notre visite mais nous avons profité de l’occasion pour fouiner dans la collection permanente (et essentiellement québécoise) du Musée.
Alors que Suzie est tombée en amour avec «Le départ pour le travail» de Millet, j’avoue que je serais bien parti avec le Van Gogh ou la superbe petite huile sur bois d’Eugène Boudin (une rue dans je ne me souviens plus quelle ville). Aucune toile majeure dans cette exposition - et pour mon goût personnel, absence cruelle d’un Toulouse-Lautrec -, mais plusieurs toiles de grands maîtres. Je ne suis toujours pas un fan de Pissarro ou Monet, mais j’ai été bien content de voir un beau Picasso (marchande de fleur dans la rue) qui était absent de l’expo que nous avions vu sur l’artiste à Berlin. Pissarro nous offre tout de même une de ses nombreuses vues des Tuileries de Paris, placée juste à côté d’une autre vue des tuileries, mais j’oubli par quel artiste, et l’ensemble des deux est bien intéressant. Particulièrement lorsque vous êtes allés aux tuileries, évidemment. «Les jeunes filles» de Cassatt et quelques autres très beaux tableaux nous ont aussi laissé un agréable souvenir de cette très belle exposition. Si vous passez par Québec d’ici la fin de cette expo intitulée de Millet à Matisse, allez-y!
Côté local, ce qui m’a le plus impressionné ont été quelques sculptures de Alfred Laliberté, notamment le diptyque intitulé «fardeau» et «peine», ainsi que l’âme du monde, un petit marbre absolument sublime. Étrange et triste de savoir que la ville où je suis né dispose actuellement et depuis des années d’une oeuvre de cet artiste reconnu mais que personne à Roberval n’est conscient de sa valeur, ni même ne sait probablement qu’il s’agit d’une sculpture de Laliberté...
Les tableaux de la collection permanente sont moins impressionnants, toutefois, à quelques exceptions près. J’ai été empreint d’une totale indifférence envers la plupart des oeuvres figuratives et abstraites, on ne se refait pas... Le tableau abstrait représentant un carré rouge dans le coin d’un grand carré blanc (intitulé l’intrusion) et réalisé avec de l’émail de voiture m’est apparu d’un ridicule incroyable. On se demande pourquoi, après ça, il y a des gens pour dire que la peinture et les musées sont idiots ou snobs... La salle consacrée à Riopelle est amusante, mais bon, je ne suis pas très sensible à Riopelle non plus, même si je reconnais son talent.
Après le musée, nous avons mangé une bonne poutine de chez Ashton, la meilleur poutine au monde ! ;-)
Puis notre visite s’est finalement terminée par une excursion aux chutes Montmorency et sur l’île d’Orléans. Ça faisait tellement longtemps que j’avais pas été dans ce secteur près de Québec... l’île n’a pas beaucoup changé, encore charmant et pittoresque... mais le parc des chutes, maintenant exploité touristiquement est fort différent des souvenirs que j’en avais... Avec ce vent et ce froid, la montée du pic près des chutes a été particulièrement impressionnante et nous avons pris quelques belles photos en prime.
Adios a la ciudad de Québec!


vendredi 9 avril 2004

Le bruit des sabots sur les pavés
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Avec le retour d'un temps un peu (mais si peu) plus doux à Montréal, c'est aussi le retour dans le Vieux-Montréal, du bruit que font les sabots des chevaux des calèches sur les pavés des vieilles rues près du Vieux-port. Comme je travaille sur St-Paul, il passe fréquement des chevaux à proximité, et les calèches sont d'ailleurs stationnées régulièrement entre la Place d'armes et la basilique Notre-Dame. Ainsi, je les vois mais surtout les entends tous les jours, ces bruits de sabots sur les pavés.
Mon cerveau fait toujours la même association désormais, quand j'entends ce bruit typique, agréable et relaxant... Prague... ce bruit ma rappellera toujours Prague, avec l'écho des sabots sur les vieux pavés, dans les rues étroites et sinueuses, cet écho qui se faisait entendre par la fenêtre ouverte de notre chambre à l'auberge, dans le vieux centre-ville de Prague... je vois encore les tours du Karluv Most qui se dressent de chaque côté de la Vltava, dont la plus près de l'auberge nous renvoi justement l'écho des sabots sur les pavés. Et à Prague, ces calèches, bien que là pour les touristes, ne font pas trop touristique, justement. On dirait que les chevaux ont toujours fait partie de Prague. Peut-être parce que le Karlov Most est interdit à la circulation et que dans ce secteur près de la rivière, il n'y a donc pas de voiture et que les seuls véhicules sont les calèches, que l'on s'imagine vivre un instant au siècle dernier...
Et maintenant que ce son me rappelle Prague, il n'est plus touristique même à Montréal, et il ne le sera plus jamais ni à Québec ni ailleurs...
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jeudi 8 avril 2004

Citations farfelues ;-)
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Aujourd'hui, plutôt que de transcrire une profonde citation d'un éminent personnage, je citerai deux amis qui dans les dernières semaines m'ont bien fait rire avec les déclarations suivantes. Les sortir de leur contexte fait évidemment partie du plaisir de les citer ici:

«Un Bagel sans cream cheese, c'est comme une vie sans amour. Tiens, c'est profond ça.» [S.C.]

«Vous trouvez pas que j'ai l'air fertile?» [V.D.]

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mercredi 7 avril 2004

A l'attaque!!
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Voici un aperçu de ce qui se passe en moi depuis hier:

- Allo ici le système de surveillance
- Système immunitaire, j’écoute
- Euh, on me signale une intrusion d’hépatite A
- Vous êtes certain? Hépatite A?
- Positif. Au niveau du bras droit.
- Hein? Qu’est-ce qu’il a foutu avec son bras droit? Ok, merci.


- Centre des anticorps, vous êtes à l’écoute?
- Moui...
- On a besoin d’anticorps
- Bon, il a encore attrapé la grippe?
- Non, c’est contre l’Hépatite A.
- Eh ben... c’est rare ça. On va s’y mettre bientôt
- Pas bientôt, c’est un rush
- Ok


- Euh, système immunitaire?
- Oui surveillance?
- Ben vous allez trouvez ça drôle, mais on dirait que je détecte un peu de tétanos.
- Sh..! Du tétanos? Bordel... euh, merci et non je trouve pas ça drôle


- Centre d’anticorps, où en êtes-vous avec l’hépatite A?
- Ben on cherche la recette dans nos archives, on n’en a jamais produit ici...
- Ok, grouillez-vous et mettez en production de l’anticorps-tétanos.
- Eh ben, c’est l’invasion...


- Ici le bras droit, j’ai comme une douleur, y’a pas moyen d’atténuer ça?
- Désolé bras droit, on a d’autres choses à faire.

- Ici l’estomac.
- J’écoute
- Euh, toute cette production d’anticorps, ça va pas exciter la nausée? On nous a promis des sushis ce soir...
- Sais pas trop... centre de la nausée?
- Ouaip!
- Les anticorps...
- J’adore, ça me stimule, on va lui donner une bonne...
- Non, négatif. Sushis au menu et l’estomac ne veut pas se vider.
- Merde!

- Euh, ici surveillance, vous n’allez pas me croire
- Allez-y, rien ne me surprend plus aujourd’hui
- Ben que diriez-vous d’une polio?
- Polio? No kidding.
- Polio, confirmé. J’ai expédié des équipes un peu partout, mais on va manquer de globule blancs si ça continue.

- Anticorps, où en êtes-vous?
- On vient de retracer la recette de l’hépatite, mais on sait plus si c’est la A ou la B... côté Tétanos, on a un vieux stock d’anticorps qui pourrait être utile
- Quelle année?
- Produit à la fin des années 70.
- Bordel… date d’expiration?
- On avait écrit 99 mais c’est parce qu’on pouvait pas inscrire 4 chiffres pour l’année dans ce temps-là.
- Produisez des nouveaux, mieux vaut être prudent… et tant qu’à être actif, produisez-donc des anticorps pour la polio.
- Hein, la polio? C’est drôle, on a aussi du vieux stocks des années 70... pensez-vous qu’il y a un lien?
- Sais pas


- Système immunitaire?
- Oui, j’écoute surveillance, dites-moi pas qu’il y a autre chose!
- Ben justement...
- Un instant, j’ai quelqu’un sur l’autre ligne... allo?
- Ici la nausée, j’ai entendu parler de polio, ça va être dur de se retenir…
- Mettez tout sur la glace, je vous promet une liberté totale à sa prochaine brosse
- Ok, parfait, j’adore l’alcool.
- Surveillance, allez-y... attendez, non, encore l’autre ligne... nausée?
- Non, ici le foie, pour l’alcool, moi, j’ai mes limites.
- Faites un grief, on peut pas contenter tout le monde... surveillance, vous aviez quelque chose?
- Oui, un fièvre jaune.
- Une fièv... Mais qu’est-ce qu’il fout??

- Bras gauche ici, je me sens tout engourdi, quelqu’un a une idée pour m’aider?
- Bras gauche, on est comme qui dirait fort occupé en ce moment, prenez un numéro!


- Ici le cerveau
- Oui, vous avez une idée?
- Ben d’après les données recueillies, j’ai l’impression qu’il s’est fait vacciner.
- C’est quoi ça?
- Un processus fort complexe et dont je n’ai pas saisi toutes les ramifications, mais ça expliquerait les nombreuses attaques
- Merci, on en reparlera plus tard après la crise

- Ici le centre des anticorps.
- Oui, j’écoute
- L’Hépatite A est en production, mais il parait que l’attaque est faible?
- Tant mieux, car j’ai aussi une fièvre jaune pour vous
- Y’aurait pas moyen de parler au répartiteur un beau jour. Huit ans à ne produire que des anticorps de grippes à peine différents des précédents et puis tout à coup, on veut de tout le même jour!


- Ici l’estomac, j’ai des mauvaises nouvelles
- Y’a pas grand-chose qui peut empirer
- J’ai l’impression que je suis en train de digérer un petit virus de typhoïde

- Typhoïde? J’ai pas la recette ici, va falloir se documenter
- Comment ça pas de recette?
- Ben ça fait quoi, trente-sept ans que le centre est ouvert... on n’en a jamais produit et les cellules qui ont préparés les recettes de base sont mortes et remplacées depuis longtemps ici, alors va falloir chercher dans leurs vieilles archives, ça va être long.
- Ok, faites au mieux. Quelle journée!

- Centre du sommeil?
- Oui, j’ai compris l’idée, je pense qu’une bonne nuit ne fera de tort à personne.
- Parfait, laissez la production d’anticorps en route toute la nuit, on payera le temps supplémentaire en mal de tête demain matin. Et tant pis pour les bras, ils attendront quelques jours.
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lundi 5 avril 2004

Citation du jour
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Mercury falling
I rise from my bed,
Collect my thoughts together
I have to hold my head
[...]
And somehow I am pinned by
The Hounds of Winter
Howling in the wind

Sting - Hounds of Winter

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