dimanche 3 décembre 2023

Edzna, Einstein et mes visites de sites Maya

En 2005, j'ai mis les pieds dans mon premier site archéologique Maya, à Tikal, dans la jungle du nord du Guatemala. Tikal demeure à ce jour le site le plus exceptionnel que j'ai pu visiter parmi tous les sites pré-hispanique d'Amérique Centrale.

Mon second site archéologique Maya a été celui de Copan, au Honduras. Un autre site absolument hors du commun - et que j'ai eu le plaisir et le privilège de visiter à deux reprises - mon second séjour ayant été largement documenté sur ce journal en ligne.

Edzna a été mon troisième site Maya. Visité en janvier 2007, le site, beaucoup moins vaste que Tikal ou Copan, m'était donc apparu un peu plus petit. Après avoir visité quelques autres sites majeurs par la suite (Uxmal, Chitchen Itza et Palenque), Edzna est donc resté dans ma mémoire comme un des beaux sites mineurs du monde Maya, tout étant relatif.

Je n'avais donc que des attentes modestes lors de cette seconde visite à Edzna. Depuis 2007, j'ai aussi visité plusieurs "petits" sites mayas (Iximche, X'Cambo...), certains même très petits (Takalik Abaj) et la relativité ayant fait son effet, le retour à Edzna a été un choc tellement j'ai trouvé que le site était vaste!

À ma défense, il est fort probable que le site que j'ai pu visiter cette semaine ait été plus vaste que celui visité en 2007; même en 2023, il y a encore des excavations et restaurations ayant lieu à Edzna, et la visite de cette semaine nous a permis de voir au moins une pyramide à demi-excavée, de même que plusieurs monticules non excavés où se trouve clairement d'autres structures. 

Malgré les explications rationnelles, je dois donc reclasser Edzna; à part les 5 sites majeurs visités, Edzna est le plus vaste et le plus intéressant où j'ai pu mettre les pieds.

Évidemment, tout étant relatif, le contexte de visite joue aussi dans l'appréciation d'un site, et comme Edzna est peu connu et à environ 45 minutes de collectivo dans la campagne au sud de Campeche (déjà pas la ville la plus touristique du Mexique), le site est peu fréquenté. Pendant les quatre heures passées sur le site, nous avons croisé peut-être une quinzaine de visiteurs au total. Nous avions la plupart du temps des grands pans du site à nous tout seuls.

Pour l'amateur de photos que je suis, c'est toujours un gros plus d'avoir le loisir de se balader sur un site sans obstacles ou sans masse de visiteurs.

Voici donc enfin un billet photo à la hauteur du site archéologique de Edzna.


Quelques minutes passés le pavillon d'entrée, on découvre les premières structures émergeant de la forêt.


Un escalier monumental sépare une plaine de la grande acropole. Du bas de l'escalier (à droite sur la photo), on ne voit pas l'acropole, et c'est donc une surprise de découvrir l'ensemble de cette place principale quand on arrive en haut (à droite).


Vue partielle des édifices de la grande acropole de Edzna.


La pyramide principale comporte 5 paliers et relève d'une architecture très distinctes de celles de Chichen Itza ou Uxmal. Les marches au bas de la pyramide sont encore ornées de hiéroglyphes visibles.


Un des habitants de Edzna, auquel le photographe n'a pu résister tellement il était bien camouflé dans son environnement.


Pyramide à cinq paliers.


Suze joue à la photographe photographiée sur ce cliché capté du haut d'une des structures de l'acropole. Un autre facteur dans mon appréciation du site; comme il est relativement peu visité, on laisse les gens monter dans la plupart des structures; ce qui donne des points de vue additionnel et souvent fascinant sur l'ensemble des structures. Les sites plus populaires ne peuvent se permettre ça, avec l'érosion que causeraient des milliers de visiteurs par jour.


Suze dans le jeu de balle.


Je n'ai pas trouvé de panneau pour cette structure à la forme ronde inhabituelle chez les Maya. Les seules constructions rondes que j'ai pu voir ailleurs étaient des observatoires, alors c'est ainsi que j'ai baptisé celle-là.


Habitations autour de ce patio, qui a reçu le nom d' « embassadeurs » en hommage aux travailleurs issus du Guatemala qui forment la grande majorité des gens oeuvrant à la restauration et l'excavation du site de Edzna.


L'arrière un très long bâtiment rectangulaire qui rappelle le "palais du gouverneur" de Uxmal (et qui ici est simplement appelé "Casa Grande". Ce secteur n'est pas encore complètement excavé, mais le passage vaut le détour, ne serait-ce que pour deviner des structures sous les monticules de terres.


Il s'agissait fort probablement d'un secteur résidentiel, le nom qui a été donné à cette partie de l'ancienne cité est Los Cuchillos (les couteaux).


La nature a évidemment repris ses droits, et de grands arbres demeurent encore aujourd'hui dans plusieurs structures malgré les travaux de restauration.


Il faut deviner le haut de cette pyramide, donc seule la partie d'en bas a été excavée/restaurée à ce jour. Le monticule étant plus élevé que la partie visible de la structure, on peut imaginer que le haut de la pyramide sera un jour révélé au complet.


Parmi les habitants de Edzna, on a vu quelques tyrans quiquivi.


Autre partie du secteur résidentiel, avec ses arbres sur les vestiges.


Troisième type d'habitant de Edzna aperçu lors de notre visite: des faucons, donc celui-ci, ayant élu logis dans une des chambres de la pyramide à cinq paliers.


Le "temple des masques" a été ainsi baptisé car on peut encore y voir in situ des sculptures en plâtre avec plusieurs couleurs encore visibles (le tout sous un toit protecteur). Ici, le dieu du soleil, représenté comme le soleil levant.


Même déité, représenté comme le soleil couchant. Noté le strabisme évident du Dieu, avec ses yeux pointant tous les deux vers le milieu du visage. Le strabisme était un signe de beauté chez les Maya. Au poins où des mères suspendaient un objet au centre des sourcils des enfants pour les forcer à fixer leurs yeux vers le centre simultanément afin de provoquer un peu de strabisme.


Suze méditant devant l'acropole dominée par la pyramide à cinq paliers.


Puis négociant avec élégance l'escalier monumental pour redescendre - une affaire qui, répétée plusieurs dizaines de fois au cours de la visite de tout le site et de ses nombreuses structures accessibles, fini par représenter un exercice physique non négligeable dont on se ressent le lendemain matin.


Vue panoramique de la grande acropole (avec, à gauche, quelques visiteurs, qui servent aussi à montrer l'échelle de l'endroit). Je dis souvent qu'on peut pratiquement mesurer mon enthousiasme pour un lieu au nombre de photos que j'y prend; je suis reparti de Edzna avec 178 photos prises en quatre heures sur place.

Au bas de l'escalier du Temple de la lune et très heureux d'être revenu visiter Edzna.

L'Esprit Vagabond, journal de voyage, jour 46.

--

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

L'Esprit Vagabond vous remercie de vous identifier (ou signer votre commentaire). Assumez vos opinions!
L'Esprit Vagabond est un blogue privé et ne publie pas de commentaires anonymes.