dimanche 18 mars 2012

Oncle socialement responsable

Ce dimanche, avec un superbe 22 degrés, je me suis dit que la journée était idéale pour aller prendre une marche.
Je suis donc parti du Parc Lafontaine, sur Cherrier, puis St-Denis et Ste-Catherine Est jusqu'à la rue Fullum.
Et j'ai marché en compagnie de quelques dizaines de milliers de personnes.
Des parents, des enfants, des bébés, des grands-parents... et des oncles, comme moi, j'imagine.
Cette marche symbolisait l'appui citoyen au mouvement étudiant qui dénoncent la hausse des frais de scolarité décrétée par le gouvernement libéral.
Je n'ai pas marché pour moi, qui ai terminé mes études depuis longtemps, et je n'ai pas marché pour mes enfants, puisque je n'en ai pas. Je n'ai pas marché pour mes amis, bien que j'en ai qui sont toujours à l'université - ils terminent tous d'ici deux ou trois ans, alors ce n'est pas eux qui seront le plus touchés par ce changement de direction dans l'accès aux études universitaires qui a été décidé pour la société québécoise.
J'ai marché pour mes neveux et nièces.
Certains de ces neveux et nièces se foutent de la hausse, ou sont même contre la grève étudiante. C'est leur droit et je le respecte. Ils se foutent évidemment de la hausse parce que mes soeurs et mes beaux-frères sont tous dans les classes économiques moyennes/élevées et qu'ils ont donc tous les moyens d'envoyer mes neveux et nièces à l'université si tel est leur plan de vie.
Mais la vie, justement, on ne sait jamais ce qu'elle nous réserve. Accentuation de la crise économique, accident, problèmes de santé, on ne sait jamais - a fortiori plusieurs années d'avance dans les cas de mes nièces les plus jeunes - si leur situation enviable d'aujourd'hui le sera tout autant dans dix ou quinze ans.
J'ai donc marché pour eux, en tant qu'oncle* socialement responsable.


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Je vous invite également à lire les commentaires de mon collègue blogueur Jean-Louis Trudel, qui a étudié à l'université, et qui y a enseigné également. Il souligne plusieurs éléments que je n'avais encore pas lu ailleurs concernant la question du choix social qui nous préoccupe.

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* Je n'ai souligné que mes liens de sang (les enfants de mes soeurs), mais j'avais aussi en tête mes (autres) neveux et nièces, qui ne sont pas issus de familles des classes économiques moyennes/élevées, et qui sont directement touchés par ces changements sociaux, même si je ne connais pas leur opinion sur la question.
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2 commentaires:

  1. Cher oncle Hugo,

    Désolée de ralentir ton élan de solidarité et d'espoir,

    Mais des années de mauvaise gestion par les différents partis politiques ont résultées en une dette publique astronomique. Quelqu'un devra un jour payer la note. Mes arrières grands-parents, mes grands-parents et mes parents ont été gouvernés par des pieds depuis des décennies, alors que peut-on espérer de plus. Un jour le peuple devra se conscientiser et se prendre en main afin d'élire un gouvernement responsable qui sera en mesure d'affronter la fonction publique, les syndicats, réduire la taille de l'état et assainir les finances publiques. Ainsi les fonds libérer seront canalisés afin de créer un système social juste et adapté à notre capacité de payer. Malgré cette utopie, je conserve l'espoir de vivre un jour dans un monde meilleur et sainement géré. D'ici là mes parents paieront la note....

    Merci de ton geste...

    Megan (avec l'aide de son Papa)

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    1. Merci Megan de ton message. Ça m'a fait plaisir de poser ce geste en ton nom et au nom des autres.
      Toi et ton père ont en partie raison sur certaines mauvaises gestions dans le passé (tous partis confondus), c'est malheureusement inhérent à la chose politique et au système de changements politiques volatiles que l'on connait souvent.
      Il est vrai que quelqu'un devra payer la note (dette); même si ce n'est pas une génération à elle seule qui le fera. Toutefois, cette dette n'est pas hors contrôle, puisque nous avons tout de même un gros actif avec Hydro-Québec, une société qui génère beaucoup d'argent pour l'État et qui a une grande valeur.
      Enfin, j'espère que le futur te montrera qu'il existe une autre voie que celle suggérée par toi et ton père, sur la réduction de la taille de l'état; les finances publiques peuvent être assainies si l'État décide de prendre ses revenus là où ils sont et où il ne veut pas les prendre actuellement (ou a décidé de s'en passer dans les dernières années - redevances, baisse impôts des riches, etc). L'argent n'est pas dans les coupures de la fonction publique; les dossiers du Ministère des transports (qui a subi une réduction de l'état depuis 2003) le montrent bien; sans fonction publique et avec les contrats confiés au privé, nos infrastructures coûtent plus cher qu'elle ne revenait à l'époque où nous avions une fonction publique. Il y a certes un effort à faire du côté des syndicats également (trop souvent, ils défendent l'indéfendable, ce qui n'est pas une bonne idée puisqu'ils perdent en crédibilité), mais le problème actuel n'est pas tant la création de richesse (nus en créons) mais sa répartition. Réduire l'état, c'est augmenter les inégalités, donc augmenter le degré de pauvreté de la majeure partie de la population.

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