lundi 7 novembre 2011

Cinq politiques révélatrices du nouveau (rest of) Canada

Note: Le P.S. a été ajouté le 8 novembre après publication original du billet le 7 novembre 2011.
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Parmi les nombreuses politiques idéologiques que le gouvernement du Canada a adopté depuis que les Conservateurs sont au pouvoir, on en note cinq récentes qui montrent comment ils traitent le pays, et comment ils traites les opinions des citoyens de ce pays.
1. Excuse my french
Tout le monde a parlé de la nomination du vérificateur unilingue (anglais); selon l'argument de la compétence; on n'est pourtant incapable d'imaginer la violente réaction qu'aurait le ROC et les Conservateurs si un unilingue francophone s'était avéré le plus "compétent" en la matière...compétent étant défini nonobstant la capacité à utiliser les deux langues officielles, s'entend. Remarquez que cette nomination ne surprend pas ceux qui suivent le dossier linguistique des Conservateurs depuis des années.
2. Détournement de fonds
Mon ami et blogueur Jean-Louis Trudel s'est penché sur les nouvelles règles de financement des partis politiques au pays et comment l'argument principal des Conservateurs est fallacieux, comme de coutume, et leur profitera encore plus que dans le système actuel et permettra d'augmenter le pouvoir qu'on les riches sur les politiques gouvernementales via le financement des partis.
3. Insécurité partisane
Côté finances publiques, alors qu'ils nous martèlent sans cesse qu'ils donnent de l'importance au contrôle des dépenses publiques, le projet de loi omnibus sur la "sécurité" coûtera une fortune supplémentaire à administrer et on ne se prive plus pour consacrer des sommes faramineuses à la sécurité à Ottawa. D'ailleurs, si la sécurité était si importante aux yeux des Conservateurs, ils ne détruiraient pas les données du registre des armes à feu qui est encensé par les policiers comme un excellent outil de travail et de prévention. Ce parti, qui n'en est pas à une contradiction près prouve une fois de plus qu'il gouverne à l'idéologie plus qu'à la raison.
4. Je (ne) me souviens (plus)
Jean-Louis Trudel parle également de la stratégie de destruction de la mémoire collective que représentent les archives bien tenues et des statistiques accessibles. On pourrait ajouter toute la panoplie de mesures "royales" qui ramènent au premier plan la vénération de la monarchie et l'esprit colonialiste qui permettent au gouvernement actuel de redéfinir à sa manière l'identité nationale.
5. Siège éjectable
Mais la palme de la politique antidémocratique revient définitivement à la réaction du gouvernement du ROC à l'accession de la Palestine à l'Unesco, où le gouvernement va à l'encontre de l'opinion publique et coupe sa contribution financière à l'organisme. On voit bien où se trouve son respect des règles démocratiques. Certains se souviendront peut-être d'une ancienne promesse conservatrice d'offrir un siège à l'Unesco pour le Québec... Ce siège, à l'intérieur de la délégation canadienne, semble éjectable; en effet, je me demande quel a été le poids du "passager" québécois à l'Unesco dans la décision du Canada de retirer son financement à cette agence de l'ONU. Remarquez que l'Unesco s'occupe de culture, d'éducation et de science, trois sujets très éloignés des priorités conservatrices et vues par ceux-ci comme des domaines coûteux et improductifs.
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En attendant De Gaulle
Je ne peux m'empêcher de relier ces cinq dossiers, pour voir à quel point le gouvernement actuel mène sa barque dans une direction totalement opposée à ce qui préoccupe le Québec. Le fait français dont on se préoccupe de l'érosion, le financement des partis (que l'on parle de rendre encore plus public et moins privé au provincial), les données sur le registre que l'on voudrait rapatrier, l'importance de notre histoire et de laisser la monarchie là où elle se trouve, et la politique internationale et l'importance de l'éducation, de la culture et de la science.
J'ai souvent dit que si le Québec devenait un jour souverain, ça ne serait pas vraiment à cause des efforts des souverainistes purs et durs, mais que la souveraineté du Québec serait réalisée par des fédéralistes. C'est ce qui risque de se passer avec le gouvernement actuel, qui éloigne dramatiquement le Canada des valeurs québécoises. Même l'enfant battu qui aime son père fini par le quitter quand il comprend que celui-ci le méprise. J'avais mentionné lors des élections que ce Canada n'était plus mon pays et ne représentait plus le pays où j'avais grandi et évolué. Je constate que je ne suis pas le seul à le penser, même chez les fédéralistes.
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P.S. Le lendemain de la publication de ce billet, j'ai eu la surprise de lire cet article publié par un blogueur Albertain... qui abonde dans le même sens que moi!
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