samedi 23 juillet 2005

Le melange de sensations...

Lorsque j'etais sur le site des ruines de Copan, au Honduras, je me souviens avoir pense qu'on se sentais un peu comme Indiana Jones, quand on visitais des tresors pareils, devant de pareilles merveilles.
Les Mayas de Copan n'etaient peut-etre pas des grands architectes et ingenieurs comme ceux de Tikal, mais ils etaient certainement des artistes dans l'ame.
ce qu'ils n'ont pas legues en temple et pyramides, ils l'ont laisse en histoire, dessins, inscriptions, bref, en litterature.
Les mayas de Copan etaient des intellectuels, des raconteurs d'histoire, bref, en un mot, des ecrivains. Nous y avons d'ailleur vu le plus long texte ecrit de toute la region habitee par des mayas. Nous y avons visite le village (eloigne des ruines de l'acropole et des temples et steles, peu de touristes se rendent jusqu'au village pourtant tres interessant).
Lors de cette visite du village, on nous a explique que les maisons aux toits de pierre (les plus hautes et les plus grandes) etaient celle des nobles du village, celles des gens importants, autrement dit, celle des ecrivains!
J'ai eu un sourire, songeant qu'a voir comment notre societe voit les raconteurs d'histoire, je n'etais pas ne dans la bonne civilisation!! :)
A Copan, la nature a repris sa place apres des decennies, des siecles. Les arbres et buissons envahissent l'ancienne cite maya, donnant a l'endroit une aura de mystere qui accentue cette impression d'aventure lors de la visite.
Le lendemain de cette visite, nous etions a Sant Rosa de Copan, a quelques heures de Copan Ruinas. Nous profitions de la journee pour effectuer quelques taches menageres courantes, dont la lessive. La dame qui operait la buanderie (a meme sa residence) nous a appris qu'elle avait un frere qui habitait la rue Drolet, dans le quartier Villeray de Montreal. Au moment de reprendre notre linge propre, elle revenait du marche, ou elle avait achete deux bebes perroquets. Elle nous a montre son perroquet adulte (que l'on a pu prendre sur nos doigts) et nous avons profite de leur compagnie avant de prendre conge. Meme les plus simples journees sont parfois remplies de petites surprises.
C'etait la seocnde fois en deux jours que j'avais un perroquet a mes cotes. A Copan Ruinas, avant d'entrer sur le site de l'ancienne cite maya, j'ai pu nourrir d'un gros morceau de pamplemousse deux Aras absolument superbes!
On ne se sent pas toujours a la hauteur de Indiana Jones, par contre. Il arrive des moments ou on se sente demunis devant des evenements qui nous laisse impuissants.
Lors de notre passage a Livingston, un village garifuna sur la mer des caraibes, au Guatemala, nous sommes alles visiter un endroit appele les 7 autels. La riviere, qui se jette dans la mer a cet endroit, forme une serie de 7 cascades basses et 7 pisceines naturelles peu profondes ou on peut se baigner et remonter la riviere en utilisant des petits ponts rocheux qui menent d'un plateau a l'autre...
La 7e chute, qui est la plus haute, se jette dans la piscine la plus profonde, c'est donc la plus populaire. Apres s'y etre rendu et s'y etre baigne quelques minutes, nous avons eu connaissance d'un accident.
La chose paraitra tellement previsible (nous avions pense que ca pouvait arriver), et pourtant, l'amerique centrale, comme l'amerique du sud, est pleine de situations similaires ou tout se passe pourtant sans incidents. des jeunes locaux connaissant l'endroit avait un moyen de monter sur les roches au-dessus de la 7e cascade. Ils avancaient sur le plateau rocheux et plongeaient dans la piscine en bas. Un saut d'environ 3 metres dans une petite piscine d'un metre et demi de profondeur, mais avec un fond rocheux tres inegal. Personnellement, je n'aurais jamais tente le coup, les roches sont glissantes avec l'eau et la mousse, le fond est inegal, il y a le courrant de la riviere...
Cependant, les latinos n'ont pas la meme notion que nous et la meme relation que nous avec le danger. Ainsi, apres plusieurs plongeons, nous avons entendu des cris, et avons constates qu'il y avait eu un accident. Un touriste avait du sang qui lui coulait sur la tete, apres avoir ete coupe au cuir chevelu, mais il semblait s'en tirer sans plus de dommages. Un jeune garifuna avait par contre perdu connaissance et avait ete repeche par ses amis. Ils etait agite de convulsion, ce qui m'est apparu comme un tres mauvais signe. Personne ne semblait conscient de la gravite de la situation. Nous avons demande a la ronde si quelqu'un avait un cellulaire, mais une jeune fille nous a informe que le sien ne recevait aucun signal si loin de l'entree. J'ai donc refait le chemin inverse, descendant les chutes et les piscines par les ponts rocheux en allant aussi vite que possible pour rejoindre l'entree et prevenir qu'un jeune homme avait besoin de secours. Apres u8 minutes d'une marche rapide mais une attention de tous les instants, j'ai enfin rejoint un garde qui a appele un bateau-ambulance et est parti vers le 7e autel et le garcon. Suzie m'a rejoint, nous avons attendu 20 minutes, pour des nouvelles, en vain.
Apres coup, une jeune fille nous a informe que les gardes avaient racompagnes le garcon vers le bateau par un autre sentier qui permet d'eviter la riviere et que le garcon avait repris conaciense, donc qu'il devait etre ok. Impossible de dire sur quoi elel basait ce jugement, les latinos n'ont pas du tout la meme definition et la meme relation que nous nord-americains avec la notion de gravite non plus.
Jamais nous ne saurions comment le jeune s'en sortirait, ni si notre action avait ete d'une aide quelconque pour qu'il aille mieux.
Meme les sites ou les sensations sont les plus fortes peuvent amener des sentiments etranges parfois. Ainsi, il a ete a la fois amusant et tellement incongru de constater que de tous les randonneurs nous accompagnant au sommet du volcan Telica, seulement un n'avait pas vu Batman Begins. Les conditions de visionnement differaient beaucoup des projections nord-americaines, mais tout de meme, huit personnes sur neuf avaient trouve et pris l'occasion d'aller voir le film, sorti deux semaines auparavant seulement! A un moment de notre voyage, nous avions tous ressenti le besoin d'un divertissement typique de chez nous, et l'avions tous trouve dans Batman Begins. J'ai trouve l'anecdote amusante.
D'autres anecdotes font soupirer, parfois. C'est ainsi qu'a Granada, au NIcaragua, nous logions dans une auberge de jeunesse ou tout un chacun peut ecrire des pensees sur les murs pour la posterite :) Citations, chancons, pensees, etc. Les murs de cette auberge spacieuse et labyrintique sont donc couverts de graffitis en toutes langues. On en lit quelques unes au hasard, on sourit parfois, on s'intrigue devant de l'hindi ou du Chinois, on s'amuse a dechiffrer une inscriptino en Katakana laisse la par un japonnais de passage, puis on tombe sur du quebecois. Le quebecois se distingue du francais en ceci: il est rempli de fautes d'orthographes, comme s'il etait ecrit au son (ce qu'il est souvent par les jeunes). Je parle ici d'au moins 4-5 fautes en 10 mots, minimum... Soupir. Plus decourageant encore, c'est cette carte de l'amerique, grossierement representee au bas du mur, et ou un voyageur du quebec a identifie le quebec au milieu du canada, la ou on s'attendrait a trouver quelque chose comme le Manitoba. Et si ce n'etait pas suffisant, l'auteur laisse un exemple de citation du capitaine patenaude de Dans une galaxie pres de chez vous. re-roupir.
Il ne faut pas se meprendre... nous rencontrons beaucoup de quebecois sympathiques et relativement cultives... quoi que maintenant que j'y pense, il me revient en memoire un jeune homme dans cette meme auberge de Granada qui s'obstinait a dire que le film a la tele etait The Two Towers, alors que nous ne voyions ni Hobbit, ni Gandalf, ni aucune creature typique de la trilogie de Tolkien et aucun acteur des films de Peter Jackson... Le film, mettant en vedette Clive Owens, etait visiblement King Arthur, a en juger par les 15 minutes de combat sur la glace que j'ai pu y voir avant de filer vers mon lit (soupir) ce soir-la...
Le lendemain matin, alors que je quittais l'auberge pour me rendr dans un cafe internet, une chanson des Colocs sorait des hauts-parleurs du bar de l'auberge et la voix de Dede Fortin (comme moi natif du Lac-St-Jean), m'a accompagnee dans les rues de Granada... Le voyage se poursuit, melange de sensations...

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