Tristesse... Lorsqu'on voit une personne pour la dernière fois.
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Bonjour. retour sur la thématique d'hier.
Je travaille au Starbucks Granville et Georgia downtown Vancouver depuis quelques mois. Nous sommes 24 à y travailler, venant d'un peu partout au Canada et dans le monde. Jusqu'à aujourd'hui, on y parlait couramment onze langues, ça vous donne une idée du mélange.
Mais depuis quelques semaines, nous vivons dans l'inquiétude de perdre une collègue de travail que nous aimons beaucoup. Elle est arrivé (transféré d'un autre starbucks) il y a un peu plus d'un mois avec nous comme superviseur, en remplacement d'un de nos superviseur très malade. Elle s'appelle Haleh Sahba, elle est iranienne. Elle s'est enfui de l'Iran pour rejoindre ici sa famille, et a demandé rendu ici le statut de réfugié. depuis cette demande, on lui a donné un permis de résidence et de travail temporaire et c'est pouquoi elle a pu travailler et gagner sa vie ici avec Starbucks. Elle a donc demandé un statut permanent et a attendue la décision du ministère de l'immigration.
Cetet décision est arrivée il y a deux semaines, refusé. Elle a fait appel, l'appel était entendu hier matin. le juge a rejeté l'appel et a ordonné sa déportation du Canada.
Rappel: elle parle maintenant anglais, elle travail et gagne sa vie, elle a sa famille et ses amis ici, mais pour l'immigration, elle n'a pas fait la preuve évidente qu'elle serait en danger réel en Iran. Comme elle a quitté son pays, elle n'a pas de papier pour y revenir en sécurité, mais ce n'est pas un argument.
J'ai lu la lettre expédiée à Haleh par l'immigration avant son appel, on lui spécifiait que l'appel serait entendu en cour fédérale, à telle heure tel jour (hier) et que si c'était négatif, elle serait déportée, le lendemain (aujourd'hui), qu'elle serait détenue entre temps et qu'elle devait préparer ses valises, etc etc...
Hier matin, nous étions tous sur les dents, certains d'entre nous en cour avec elle st sa famille. Le jugement est tombé vers 6h30, refusé, ordre de déportation immédiat.
Le grand patron de Starbucks aux USa et les avocats de la compagnie ont tenté d'en appeler au ministre directement, mais sans résultat. Hier soir, les nouvelles d'ici en parlaient et sa famille faisait appel au ministre, mais tout cela est resté vain.
Il y a quelques heures, Haleh a été accompagnée par un agent de l'immigration dans un vol en direction de Francfort en Allemagne, d'où elle a un billet pour Téhéran. On lui a refusé le droit de voyager avec son père, qui a du prendre un autre vol et qui devrait au moins tenter de s'assurer qu'elle ne sera pas arrêté en Iran une fois sur place sans papier, mais nous ne savons pas ce qui se passera, en ce moment.
Ils sont tous deux, au moment d'écrire ceci, dans leurs avions respectifs. Une fois à Francfort, elle pourrait tenter de rester en Allemagne, mais elle n'a aucun passeport, ni rien, maintenant. L'agent la laissera là, puisqu'une fois en Europe, elle ne sera plus le problème du Canada.
Nous, on l'a vue pour la dernière fois entre son passage en cour hier matin et le jugement en fin d'après-midi. Je lui ai personnellement parlé pour la dernière fois vers 4h de l'après-midi, c'était tellement difficile, vous pouvez pas imaginer.
Je ne peux même pas imaginer ce qu'elle doit vivre, comment elle doit se sentir et comment doit se sentir sa famille, ni comment elle va pouvoir s'installer et survivre là-bas, compte-tenu que c'est une jeune femme, en plus... L'Iran n'est pas nécessairement la meilleure place pour une jeune femme, vous vous en doutez bien...
Ce fut donc deux journée terriblement tristes, nous tentons de nous organiser et de travailler malgré tout, mais c'est en même temps tellement frustrant, nous ne pouvions absolument rien faire pour elle, que lui dire adieu...
Voilà pourquoi hier, je n'étais pas très fier d'être Canadien, je ne le suis pas plus aujourd'hui. Il y a downtown Vancouver et ailleurs au pays, des centains de personnes qui pourraient travailler ou contribuer à la société d'une manière ou d'une autre et qui ne foutent rien ou sont juste trop paresseux pour se grouiller (je ne parle pas de réels sans abri et démunis, je suis sur que vous comprenez la différence)... on parle d'acueillir les déserteur américains de la guerre en Iraq... hier, on soulignait ironiquement partout au pays le 15e anniversaire des événements du 6 décembre à Polytechnique, parlant de violence envers les femmes...
Voilà. J'ai une pensée très spéciale pour Haleh et j'espère qu'elle va s'en sortir, j'espère qu'elle pourra revoir sa famille, j'espère malgré tout... j'aimerais tant la revoir ici et savoir que tout ira bien pour elle...
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