jeudi 24 mars 2011

Le Canada est-il en guerre?

Je n'ai pas pour habitude de publier des billets sur l'actualité, encore moins sur la situation politique internationale, mais en tant que citoyen d'un pays qui participe à ce qui ressemble de plus en plus à une guerre, je suis en droit de me questionner ouvertement.
Suis-je le seul à avoir mal interprété la résolution 1973 du conseil de sécurité de l'ONU telle que présentée sommairement dans les médias la semaine dernière?
J'avais cru comprendre que des discussions étaient engagées pour imposer une zone d'exclusion aérienne en Libye afin d'éviter que l'armée à la solde du régime Khadafi ne bombarde lourdement les positions des manifestants et insurgés et ne continue ainsi à massacrer sa propre population pour conserver le pouvoir. J'avais mal compris la résolution, qui prévoyait en fait les frappes aériennes. Je n'avais pas compris que "autorisant «toutes les mesures nécessaires», pour protéger la population civile" signifiait commencer les bombardements et les tirs de missiles dès la première journée.
Alors que j'étais tout à fait pour l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne, j'avoue que les très rapides frappes aériennes de la coalition internationale me mettent mal à l'aise. Pour le moment du moins, ça prend déjà des airs d'intervention occidentale contre un pays arabe, où évidemment, on trouve du pétrole. Plusieurs critiques ont remarqué cette semaine que la coalition internationale intervient rarement (même jamais) dans les pays où leurs intérêts (souvent pétroliers) sont absents. (Au sujet des motivations politiques de cette intervention internationale, je vous invite à lire un texte paru dans Le Devoir aujourd'hui).
En Libye, on a beau nous dire que les frappes sont ciblées et qu'il n'y a pas de victimes civiles, j'ai du mal à croire à cette technologie miracle évoquée lors de la guerre du Golfe et des invasions en Afghanistan et en Irak. Il me semble aussi que l'intervention musclée de la semaine qui vient de passer comporte un risque inhérent de s'enfoncer dans un conflit qui sera plus long que ce qui était prévu à l'origine lors des discussions sur la zone d'exclusion.
Ce soir, on nous annonçait que l'OTAN allait prendre le commandement de la zone d'exclusion. Cette implication de l'OTAN là où on imagine mal ce qu'elle vient faire, me laisse également songeur. Certes, depuis l'élargissement de son énoncé de mission, l'OTAN peut intervenir n'importe où sur la planète et a souvent incarné le bras armé d'une partie de l'ONU, les États-Unis en tête. Et paradoxalement, c'est justement parce que les américains ne voudraient pas être ne charge de la mission internationale en Libye que l'OTAN a été envisagée comme solution. Or ce n'est un secret pour personne que l'OTAN est essentiellement militarisée par les États-Unis, même si les 28 membres qui la composent ont une voix égale au chapitre des décisions. Et on a beau spécifier que l'OTAN ne prend pas la mission en charge, elle aura le pied dans la porte, en quelques sortes (*). Les expériences du Kosovo en 1999 et de l'Irak en 2003 devraient pourtant permettre de comprendre le risque que comporte une telle attaque de nécessiter plus tard un déploiement au sol.
J'avais l'impression que la communauté internationale dormait au gaz avant d'imposer une zone d'exclusion aérienne. J'ai désormais l'impression qu'une fois la décision prise, on s'est mis à bombarder sur le champ sans trop de subtilité.
Je suis tombé sur un article de Rory Stewart, dont j'avais lu et apprécié le livre relatant sa traversée à pied de l'Afghanistan juste après l'invasion américaine, l'été dernier. Rory est maintenant député au parlement britannique et signe souvent des articles politiques comme celui-ci, où il résume justement la difficulté d'établir des stratégies subtiles dans des cas comme la Libye. Il semble que tout le monde voit la question en noir et blanc...
"Do it or don’t do it, but no halfway houses. And therein lies the danger. On the World Service this afternoon, I was accused of falling between two stools. ‘On the one hand, you say the no-fly zone is humanitarian and not about regime change. On the other hand, you say that we are taking measures against the Gaddafi regime to force him to step down.’ And when I tried to make a distinction between military measures with a humanitarian purpose and civilian measures with a political purpose, the interviewer countered: ‘Surely this is the worst of all worlds.’ On the contrary, it seems to me the lesser evil. The no-fly zone is preferable to seeming to countenance and endorse Gaddafi’s actions; and better than putting troops on the ground to force regime change. But such measures are difficult to explain and sell". (Rory Stewart, "Here we go again", London review of books, vol.33.no.7, mars 2011).
Évidemment, on ne peut que souhaiter que le régime Khadafi tombe rapidement. Le message de la coalition internationale ne mentionne pas cette option comme l'objectif principal de la mission, mais à partir des frappes aériennes, la rapidité de la chute de Khadafi devient le résultat par lequel on mesurera l'impact et la pertinence de cette intervention. Le site internet du journal Ouest-France rapporte les propos de Nicolas Sarkozy: "«Ce n’est pas à nous de décider le sort de M. Kadhafi », a déclaré le chef de l’État en marge du sommet européen qui se tient jeudi et vendredi à Bruxelles. « L’avenir de la Libye, les choix politiques de la Libye, y compris ce qu’ils décideront de faire de M. Kadhafi et de ses séides, c’est le problème des Libyens », a-t-il ajouté". Sauf que si Khadafi résiste longtemps, l'intervention internationale aura l'air d'échouer et s'enfoncera dans une guerre longue et dommageable, autant pour les libyens que pour le reste du monde. Car il n'y a rien comme une intervention occidentale qui semble injustifiée (ou justifiée par les seuls intérêts occidentaux) pour créer encore plus de mécontentement et d'actes terroristes éventuels contre l'occident.
Enfin, sur un ton plus léger, suis-je également le seul à trouver plutôt ridicule ces noms de missions pseudo-poétiques que l'on utilise toujours dans l'armée, et qui sont repris par les médias comme si c'était cool? "L'aube de l'Odyssée"... misère. Personnellement, je ne trouve rien de cool à l'intervention armée, à la destruction et à la mort de centaines/milliers de personnes.
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(*) Mise à jour (22h30): La Presse rapporte que l'OTAN prendra en charge l'ensemble de la mission en Libye.

Les entretiens avec Megan: Deux ans

En juin 2009, alors que Megan avait trois mois, j'ai procédé à un entretien préparatoire dans le cadre d'un projet de longue haleine.
Je publierai de temps à autre les résultats de ce projet sur ce blogue et ce billet fait donc la relation de l'entretien avec Megan réalisé il y a quelques jours, à l'occasion de son deuxième anniversaire.
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« Allo Megan.
- Allo...go.
- Wow, tu dis Hugo?
- Hugo.
- Et toi, tu t'appelles comment?
- Megan!
- Et tu as quelle âge, Megan?
- Megan!
- Oui... et tu as quel âge?
- Deux... ans.
- Oui, deux ans. Wow, déjà.
(Megan est occupée avec un livre qu'elle vient de prendre)
- Et tu fais du multitâches, fidèle représentante de la jeune génération?
- Deux ans.
- Oui, bravo! Megan, à deux ans, comment tu trouves ça la vie?
- Oh... yeah.
- Oh yeah? Ah, c'est bon ça comme réponse! Es-tu heureuse, Megan?
- Oui.
- Megan, comment te vois-tu dans dix ans?
- Deux ans!
- Non, pas deux ans, dans dix ans...
- ... grand... papa.
- Hein, tu te vois grand-papa dans dix ans?
(Je réalise alors que Sophie tente de lui souffler une réponse: "grande", d'où sa réplique).
- As-tu d'autres commentaires avant de terminer l'entrevue?
- Brisé.
- Brisé? Ah, oui, elle est brisée?
(Elle parle de la flûte de fête qu'elle souffle à répétition et qui refuse d'émettre des sons. Je m'en empare et la fait siffler bruyamment).
- Autre chose en terminant?
- Hainnnnnnnn! (Elle souffle dans la flûte et imite le son en même temps).
- Merci Megan. On se reparle de tout ça l'année prochaine ».
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Photos: 1. Megan chez moi, le 23 janvier dernier. 2. Megan chez elle, le 20 mars 2011, journée de cette entretien.
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mercredi 23 mars 2011

Triptyque tsigane: La croisée des chemins

Si vous êtes amateur de conte ou de théâtre minimaliste, j'attire votre attention sur la pièce La Croisée des Chemins, présenté au petit théâtre L'Illusion sur le plateau Mont-Royal. La pièce, dont le texte est signé Nicola Cormier, est produite par Terra Incognita et s'adresse d'abord aux jeunes, mais je peux vous assurer que les adultes y trouvent de quoi réfléchir également.
Seul sur scène, le comédien Carl Veilleux interprète un tsigane, un enfant des routes qui, de passage dans une ville aux allures médiévales, nous raconte son histoire et celle de son peuple de nomades par le biais de contes et légendes lui venant de son père, son grand-père ou autre ancêtre. Se succèdent ainsi cinq contes sur les nomades et leurs relations avec les sédentaires.
L'ensemble est relié par l'enfant des routes qui nous raconte ces histoires avec sa guitare, elle-même le sujet d'une des légendes. La structure rappelle un peu le film Le Violon Rouge, de François Girard, mais appliquée à l'univers des contes. La mise en scène est suffisamment inventive pour que le personnage n'ait jamais l'air complètement seul, ce qui renforce la "présence" des autres personnages interprétés par ouï-dire.
Si le thème avait tout pour me plaire (les nomades voyagent beaucoup par définition, adorent prendre la route, découvrir, et vivre avec peu de possessions matérielles), le texte se veut divertissant et propice à stimuler la réflexion sur les relations avec l'inconnu, l'autre, celui qui vit de manière différente. Bref, une bien belle histoire à mettre dans les oreilles de tous. Enfin, la salle très intime permet une proximité avec le personnage, ce qui accentue l'impression de converser avec un bon raconteur que l'on vient de croiser sur la route.
Même si La Croisée des Chemins fait suite à L'Apprentie, la pièce précédente de Terra Incognita, il n'est pas nécessaire d'avoir vu la première pièce pour apprécier La Croisée des Chemins. On annonce que l'ensemble formera un triptyque, donc une troisième pièce est à prévoir.

J'ai assisté à la représentation en après-midi du 19 mars dernier*, et découvert L'Illusion par la même occasion. L'endroit est souvent le lieu de présentation de théâtre de marionnettes et le décor de son entrée jusqu'à la salle ne déparerait pas un film de Jean-Pierre Jeunet.
Enfin, si vous voulez lire plus de commentaires, je vous invite à lire Pascale et Philippe-Aubert, mes deux collègues blogueurs qui ont également parlé de cette pièce.
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* Il reste quelques représentations (26 et 27 mars prochain).
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Photos: MEAA Photos (reproduites avec la permission de Terra Incognita).
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dimanche 20 mars 2011

Consommez-vous beaucoup d'électricité? Un questionnaire amusant

Êtes-vous parmi ceux qui ont reçu un questionnaire d'Hydro-Québec sur les habitudes de consommation d'électricité?
L'affaire a beaucoup de bon sens, mais dans mon cas, ils ne sont pas tombé sur le bon numéro pour avoir des statistiques à se mettre sous la calculatrice. Le sondage sur la consommation a pris des allures quasi humoristiques au fil de mes réponses. J'aurais pu intituler ce billet: "Questionnaire Hydro-Québec sur ma consommation d'énergie et les moyens de la réduire, ou comment remplir un sondage de plus de 120 questions en moins de 3 minutes".
Après les questions d'usage (type de logement, nombre de personnes, etc), on questionne ma consommation, je suis heureux de constater que je consomme peu. La preuve?
Question 7: Non, je ne me chauffe pas à l'électricité, passez à la question 47 (Ça va vite!).
Je n'ai pas de chaufferette, de climatisation, et l'eau chaude est fournie, donc je n'ai pas de chauffe-eau. Les petits X dans les cases "Non" s'accumulent à une vitesse folle.
Question 74, mon frigo (qui ne m'appartient même pas) est moyen, à une porte, à dégivrage manuel et a environ 12-13 ans. Je n'ai pas de congélateur, pas de laveuse, pas de sécheuse, et mon four est conventionnel, sans autonettoyant. Je n'ai pas de micro-ondes, pas de chauffe moteur, ni de distributeur d'eau.
Question 98: J'ai deux vieilles télé sans écran plat ni écran géant (elles ne m'appartiennent pas non plus, ha!), pas de chaîne stéréo, pas de magnétoscope ni lecteur DVD, pas d'imprimante, ni photocopieur ou télécopieur.
Question 100: Je n'ai pas de lit d'eau (hein???)
Et ça continue... pas d'humidificateur, de déshumidificateur, pas de câbles chauffants ni de ventilateur. Pas de sauna, ni de pompes diverses; pas d'outils électriques, de scie, de tour, de raboteuse, de fraiseuse, de soudeuse ni de compresseur d'air.
Question 108, j'utilise des ampoules fluocompactes.
Question 109, je n'ai pas de piscine. Passez à la question 123.
Question 123: Je n'ai pas de spa. Fin.
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Dommage qu'il n'y ait pas de question sur le grille-pain; j'aurais probablement été le seul à répondre que je n'en ai pas non plus! :-)
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J'imagine que les gens d'Hydro vont tomber sur des meilleurs sujets, j'ai l'impression de ne pas avoir été d'une grande aide dans leur étude... Quant à savoir comment réduire ma consommation d'électricité, j'avoue avoir peu de pistes de solutions; si j'évite de téléscoper les oreilles de lapin de la télé le dimanche pendant Tout le monde en parle, est-ce que ça consomme moins?
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mercredi 16 mars 2011

Amitiés Japonaises

J'ai déjà mentionné le phénomène par lequel la connaissance de gens d'un coin de planète, ou ma propre présence dans certains secteurs de la Terre font que je me sente plus proche de ces endroits que d'autres. Évidemment, si tout le monde faisait le choix d'explorer le monde et surtout celui de rencontrer des gens d'un peu partout au monde, chacun éprouverait ce sentiment envers une grande partie de la planète et des cultures qui la composent.
Ça fait une semaine que je veux publier ce billet, mais j'attendais les nouvelles...
Je parle aujourd'hui du Japon, évidemment, qui a été frappé par un séisme qui est définitivement le plus fort dont je puisse me rappeler avoir eu connaissance. Je suis évidemment ébranlé par l'ampleur de la catastrophes et ses conséquences sur les milliers de personnes touchés, mais du même élan, je ne peux qu'être émerveillé de l'attitude des japonais face à la crise. Ce genre de catastrophe aurait fait probablement plus de dégâts et de victimes encore dans des cultures différentes.
Paradoxalement, alors que je vivais des moments d'amitiés importants avec mes amis japonais (c'était début 2005), ce qui retenait l'attention était les dégâts causés par le tsunami dans le sud de l'Asie. Étrange que je revienne sur ces amitiés alors que c'est justement un tsunami qui a causé le plus de dégâts au Japon.
En quittant Vancouver, en février 2005, j'écrivais sur cette amitié:
"Kumiko, Ryoko, Claire, Tak, Suze, Tamy, nos vies semblaient toutes destinées pour se voir et se croiser dans cet espace-temps qu'a été Vancouver d'août 2004 à février 2005, et tous, nous semblions destiner à quitter Vancouver au début de 2005... Une toile, entre London, Paris, Los Angeles, Kyushu, Kyoto... et Montréal..."
Aujourd'hui, je tente de ne pas désespérer pour le Japon malgré tout; et j'espère évidemment que les choses iront dans la bonne direction et que les dangers d'autres problèmes majeurs seront écartés.
J'ai donc attendu plusieurs jours mais j'ai réussi - grâce au courriel et aux médias sociaux, à avoir des nouvelles de mes amis japonais - qui m'ont tous répondu sauf une, mais qui ne va pas sur Internet souvent, alors je tente de ne pas trop m'inquiéter de son silence pour le moment.
Je leur laisse donc la parole:
"Big Earthquake hit northern part of Japan and Tokyo area. I live south so we are ok! and I live in the height in Okinawa so I think the tsunami wont hit us. Its a terrible thing happening in Japan".
- Takashi Sakugawa
"We all are safe in Kansai area. but I still can't contact with some of the teachers and students. I was working late last night and now I'm watching TV finally. Its terrible... My friend in Tokyo said she thought she was going to die. So scary".
- Kumiko Nishijima
"Thank you all for caring for me and my family!! We are doing fine!!!! Thanks for your consideration for me and Japan. And we really appreciate for your countries help. It just made me sad and cry everyday. Makes me wonder why these things happen to us and how much more and how long it's gonna continue. I believe our nation is strong enough to beat this crisis!!!!!!! Now I feel Love all over the world!! There's hope!!!!!!"
- Junko Fukushima
"Hi Hugues, it's a disaster... West Japan did not get damaged at all, however east is worse.
I hope early recovery. Anyway, I still cannot believe this is happening".
- Akiko Jodai
Sur ces mots, je vous laisse dans l'attente de nouvelles de Ryoko Itsuki.
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わたし は にほん が しんぱい です
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Photos: 1. Avec Takashi. 2. Akiko et Kumiko. 3. Junko. 4. Avec Ryoko (et Takashi).
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dimanche 13 mars 2011

Cinéma, galas, Jutras et Lubna

Le problème avec les Jutras, c'est qu'ils sont présentés à deux semaines des Oscars. En voulant voir le maximum de films en nomination aux Oscars, on manque de temps pour voir ceux en nomination aux Jutras, surtout que plusieurs films se retrouvent souvent entre deux chaises - le no man's land après la fin des projections cinémas et avant la sortie DVD.
Vous vous doutez évidemment à quoi mes prochaines semaines vont être consacrés côté cinéma. Je serai trop tard pour avoir pu profiter du suspense aux Jutras, mais pour qui aime bien le cinéma - et se tient au courant - le gala était aussi une belle occasion de me rappeler ce qui s'était fait de mieux au cinéma québécois en 2010, question de ne pas oublier de titres importants dans les prochaines semaines. C'est particulièrement pertinent au niveau des documentaires, qui passent souvent inaperçus lors de leur sortie en salles.
Ce qui précède explique aussi pourquoi je n'ai pas joué le jeu des choix et prédictions - même si côté prédictions, les Jutras auraient perdu en crédibilité s'ils n'avaient récompensé un film nominé aux Oscars et lauréat aux Génies.
Le gala des Jutras s'est également avéré agréable et rigolo; avec Sylvie Moreau et Yves Pelletier en grande forme pour faire les comiques à titre d'animateurs. Ça sentait RBO à quelques reprises (le sketch sur Piché entre ciel et Terre, par exemple), mais comme je suis un fan, j'ai beaucoup rigolé. La démonstration "Podz à la Dolan" et "Dolan à la Podz" valait d'ailleurs à elle seule l'écoute du gala des Jutras dimanche soir.
Au niveau des gagnants, j'étais vraiment heureux que Lubna Azabal remporte le prix de la meilleur actrice puisque son interprétation de Nawal Marwan dans Incendies était parmi les performances les plus bouleversantes que j'ai pu voir au cinéma cette année.
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jeudi 3 mars 2011

Oscars 2011: Retour post-gala

Juste un court mot pour revenir sur le gala des Oscars tenu dimanche dernier.
Comme à chaque année, les critiques télé ont détesté le gala, sa forme comme son animation, sa longueur comme son contenu. Les commentaires positifs sont rares et parsemés de commentaires négatifs, ce qui m'étonne toujours un peu car on dirait que les critiques télé ne critiquent pas ce qu'ils voient mais ce qu'ils auraient aimé voir. Ah, le gala contient trop de catégories, trop d'Oscars techniques, il devrait être plus amusant, moins guindé, moins sérieux, avoir moins de décorum. Plusieurs prennent les Golden Globes à titre d'exemple... Pour ma part, ce que je veux voir aux Oscars, ce ne sont pas les Globes, mais bien les Oscars. J'aime bien ce décorum qui entoure les Oscars, ça donne un aspect plus sérieux, certes, mais plus classe également. Et l'idée de ne remettre que les six catégories les plus importantes en ondes et de reléguer le reste hors d'ondes (incluant le scénario selon plusieurs critiques télé - voir lien ci-haut), est complètement ridicule. Veut-on voir un show de quelques stars très connues ou veut-on voir un gala de remises de prix à des créateurs? Si on ne parle plus des scénarios ou des documentaires, aussi bien ne plus parler de film tout court et de diffuser le party post-gala en mentionnant en bas d'écran les lauréats. D'ailleurs, il a été amusant de constater que quelques reportages télé (dont ceux à Radio-Canada le lendemain) ont consacré autant de temps à commenter la prestation de Céline Dion à la cérémonie que le reste du gala. Hum.
Ceci dit, le gala de cette année était tout de même un peu plus dynamique que certaines années. J'ai bien aimé les jeux de projection sur la scène, incluant le superbe Bob Hope en hologramme. L'animation pétillante de Anne Hathaway a un peu mis en retrait la présence trop calme de James Franco, mais l'ensemble était divertissant. Évidemment, on peut s'ennuyer de Billy Cristal et de son humour, mais ça demeure un gala que j'écoute pour ses résultats plus que pour ses animateurs ou les robes des actrices en nomination...
Au niveau des lauréats, justement, j'ai vu neuf de mes onze prédictions s'avérer exactes, alors peu de surprises ici. Quand à mes deux errances, elles étaient relativement prévisibles, puisque la première, Incendies, était teintée d'un peu de chauvinisme (hehehe) même s'il avait des chances de l'emporter. La seconde, Hailee Steinfeld, était clairement une prédiction à contre-courant, un pari que je savais risqué.
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