jeudi 7 mars 2013

Hugo Chavez, la démocratie, l'Amérique latine et moi

« La démocratie, ce n’est pas seulement l’égalité politique, c’est aussi, voire surtout, l’égalité sociale, économique et culturelle ».
- Hugo Chavez (1954-2013)

Mon opinion et mon contexte personnel concernant Hugo Chavez
Un texte issu de «El Che - Che, Castro, Chavez et moi», 28 septembre 2007
(Originalement publié de Quito, Équateur, après 4 mois de vagabondages en Amérique du Sud).
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Je ne referai pas l'historique l'arrivée de Chavez au pouvoir, ni du coup d'état qui l'a vu délogé pendant 48 heures, ni du référendum forcé par l'opposition qui l'a vu sortir vainqueur, mais je mentionnerai qu'après tout ça, il a remporté ses élections de 2006 ave une large avance, confirmant une fois de plus que le peuple du Vénézuela est derrière lui en majorité. Chavez, pour le moment, donc, respecte ma condition de démocratie: il gouverne suite à une élection.
Il fait souvent la manchette, par contre, et se voit critiquer de toutes part par les médias nord-américains (étatsuniens, devrais-je dire) et ses opposants de droite.
Pourtant, pour le moment, je dois dire que Chavez s'en sort plutot bien pour le Vénézuela.
Ce que les opposants de Chavez lui reproche au juste tiens en quelques lignes: il a effectué une réforme agraire qui a vu une redistribution des terres aux cultivateurs. Qui, à part les riches propriétairs terriens, peut être contre une telle redistribution? Il a instauré un systeme de santé gratuit (encore une fois, qui, à part ceux qui tirait profit de l'ancien système, peut être contre ça?), et a aussi instauré un régime de distribution alimentaire aux plus démunis.
Ah, évidemment, il y a le dossier récent de la réforme constitutionnelle, mais une fois encore, que contient-il de si épouvantable? Voyons, en gros (ceci n'étant pas un article sur le Vénézuela et ses politiques, mais il faut bien expliquer un peu le contexte).
Il veut éliminer la limite de trois mandats présidentiels. Je n'ai rien contre. Si le peuple veut réélire le même président, qu'y a-t-il de si terrible à ça si les élections sont démocratiques? Est-ce utile de rappeler qu'au Canada, il n'y a pas de telle limite et que l'on vit très bien avec ça? Les nationalisations de l'électricité et des télécommunications? Hydro-Québec, quelqu'un? Est-ce une décision anti-démocratique? Une fois de plus, non.
Mais le plus important en ce qui me concerne, c'est que Chavez passe ses réformes constitutionnelles projetés par un référendum. C'est clair et limpide, les gens du Vénézuela choisiront s'ils veulent ou pas de cette nouvelle constitution et en tant que démocrate, respectons leur choix. Point.
Évidemment, ce qui attire le plus l'attention chez Chavez, ce sont ses diatribes anti-US. On ne peut guère le blamer de détester les dirigeants américains (relire quelques uns de mes billets lors de ce voyage pour comprendre en quoi certains latinos en ont peut-être plein leur casques des interventions des USA dans leur pays). Mais j'avoue qu'il n'aide pas sa cause à l'international en étant aussi intransigeant et en utilisant des termes exagérés (Traiter G.W. Bush de diable, par exemple, alors que le président américain est juste un idiot entre les mains d'habiles manipulateurs d'images et d'informations). Aussi, dans son combat contre l'impérialisme américain, Chavez fait des erreurs d'association.
Ce n'est pas parce qu'on est contre l'interventionisme américain en sol latino qu'il faut absolument appuyer tous les ennemis des États-Unis dans le monde peu importe le dossier. Son appui au régime iranien, par exemple, ne fais aucun sens et n'aide pas à lui donner de la crédibilité internationale.
Évidemment, les États-Unis accusent Chavez de vouloir déstabiliser toute l'Amérique Latine et dans un sens, ils ont raison! Chavez, avec ses nombreux traités en Amérique Latine, déstabilise la mainmise des États-Unis et des grands consortiums américains sur le continent sud-américain. De ce fait, Che Guevara aurait salué le courage politique et le bon sens de Chavez.
Et je me permets de faire de même. (Ses ententes de rafinage pétroliers avec l'Équateur, par exemple, a permis à ce pays que j'aime beaucoup d'améliorer sa condition économique et de mieux profiter de cette ressource naturelle au lieu de la voir disparaitre au profit de consortiums américains dont les traités ont été signés il y a des décennies avec des politiciens corrompus encaissant les redevances plutôt que de les verser au trésor public).
Étrangement, du même coup, si Chavez réussi (et Evo Morales en Bolivie suit ses traces), il démontrera peut-être qu'à notre époque, on peut encore faire une révolution non armée vers des politiques de gauche, ce qui semblait impossible à l'époque où Che voyageait en Bolivie, au Guatemala ou lors de la révolution cubaine.
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L'avenir du Vénézuela nous dira maintenant si cet idéal était possible ou s'il n'était que passager et dû au charisme d'Hugo Chavez.
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