dimanche 10 février 2013

Le poids de la livre (sterling)

Amateurs de détails politico-historiques et d'artéfacts de voyage, je vais vous confier un secret:


C'est un secret, puisqu'avant de voir ça, je n'étais pas au courant de l'existence de ce genre de billets de banque. Tous les voyageurs ayant utilisé la Livre Sterling (monnaie officielle du Royaume-Uni)* savent très bien que c'est la Reine qui est représentée sur chaque billet, peu importe sa dénomination. C'est pourquoi retrouver Lord Ilay sur un billet de 5 livres a été une surprise.
Surtout que cette surprise n'est pas un canular ou un pastiche; ce billet est parfaitement légal, on me l'a remis comme change lors d'un achat, et j'ai payé des achats suivants avec sans aucun problème.
À part l'absence de monarque, on note aussi que le billet n'a pas été émis par la Bank of England (Banque centrale) mais bien par la Royal Bank of Scotland!
Eh oui, il s'agit bien de Livres sterling écossaises, qui ont la même valeur légale que les livres sterling anglaises, à l'intérieur du Royaume-Uni.


C'est pourquoi on ne s'étonnera donc pas de retrouver un billet de 10 livres sterling à l'effigie de Robert Burns dans son porte-feuille lors d'un séjour à Edimbourg, par exemple. (Mais on notera que celui-ci a été émis par la Clydesdale Bank de Glasgow).


Ce qui étonne un peu plus, par contre, c'est de voir d'autres représentations sur un billet de 10 livres - ici Sir Walter Scott - puisque comme chaque banque peut émettre ces billets, les design et les choix de personnages historiques varient d'une banque à l'autre, créant ainsi toute uns panoplie de billets de banque pour une même dénomination. [Bank of Scotland d'Edimbourg].


Même si je n'y suis pas allé, je suis tout de même tombé sur ce billet de 5 livres sterling... de l'Île de Man, qui émet également ses billets (mais avec la Reine, c'est moins dépaysant)!
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Je me suis amusé à observer la réaction des gens de Londres quand je me suis mis à payer quelques achats courants avec des livres sterling écossaises rapportées d'Edimbourg... tout en réfléchissant aux genres de réactions que l'on aurait si le Québec se mettait à imprimer ses propres billets de 5, 10 ou 20 dollars avec les figures locales (et les paysages locaux à l'endos) à la place de MacDonald ou de... la Reine, justement.
N'est-il pas étonnant que dans son propre Royaume, la Reine puisse être plus facilement remplacée sur les billets de banque que dans une ancienne colonie (Canada) ou que dans sa partie conquise (Québec)?
Une réflexion à ajouter à celles concernant le référendum écossais à venir.
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* Historiquement, la livre sterling tire son nom de son poids, puisque la devise représentait originalement la valeur d'une "livre d'argent" (donc environ 0,45 kilogrammes du précieux métal). Aujourd'hui, une "livre d'argent" se détaille à plus de... 350 livres sterling.

3 commentaires:

  1. Daniel Sernine1:32 PM

    Le plus étonnant, Hugues, c'est de voir des billets émis par des banques privées, ce que nous ne faisons plus, ici, depuis la fin du 19e siècle (Banque Molson, par exemple).

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    1. Oui, ça m'a surpris aussi. Je me demandais comment ils faisaient pour ainsi garder un contrôle sur la masse monétaire, mais j'imagine que sur l'ensemble, ces émissions sont peut-être relativement peu importantes... (quoi que lors de mon séjour à Édimbourg, je n'ai pas eu à en demander, il y en avait en circulation un peu partout).

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    2. On notera également l'inscription que ces billets sont payables (en livres sterling anglaises) au porteur, et non seulement un billet à cours légal, une autre inscription qu'on ne voit plus ici depuis des décennies.

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