dimanche 27 avril 2014

Mon père ne s'est pas rendu à Rome en un jour

Est-ce parce que tous les chemins y mènent que je retourne à Rome 11 ans après mon premier passage? Répondre à cette question revient à poursuivre ma réflexion sur le voyage et sur mes voyages, réflexion entamée depuis un moment et qui, en 2013, a modifié un peu ma relation à ce blogue. Et cette réflexion, elle se terminera - enfin pour ce qui est de sa manifestation sous la forme de billets publiés ici - avec ce dernier retour, celui à Rome et en Italie. La suite sera donc composée d'aventures nouvelles.
C'est évidemment une boutade de dire que je retourne à Rome parce que tous les chemins y mènent. J'avais d'ailleurs déjà utilisé cette blague comme un canular alors que je me trouvais à Pula, en Croatie, devant un amphithéâtre à l'allure célèbre.
En réalité, si je pars pour l'Italie dans une dizaine de jours, c'est de la faute de mon père, un homme à qui je ressemble beaucoup et à qui je dois beaucoup, mais qui, contrairement à moi, n'a pas la fibre voyageuse. Jeune, il a certes exploré un peu, dans la mesure de ses moyens et surtout, des moyens de l'époque, mais le voyage n'a jamais été une de ses priorités, encore moins une de ses passions. Mon père fait partie de ces gens - je pense aussi à mon ami Joël qui partage ce trait de caractère avec mon père - qui préfèrent généralement leurs pantoufles à l'inconnu de l'aventure. Je ne parle pas de strict confort matériel, je parle plutôt de l'aspect réconfortant et agréable de se savoir chez soi, dans ses affaires. Ainsi, j'ai toujours vu mon père très heureux de revenir chez lui après une semaine ou même seulement quelques jours passés à l'extérieur.
En 2006, j'ai expérimenté avec mon père et ma mère, le voyage en sac à dos, en France et en Espagne, pendant deux semaines. J'avais cru que la fibre voyageuse de mon père aurait pu se développer à partir de cette expérience agréable, mais mon père - bien qu'il ait beaucoup apprécié son voyage - a également beaucoup apprécié son retour chez lui.
Quelques suggestions ont depuis été reçues d'un revers de la main. Couper l'hiver en deux avec une semaine à Cuba? Bah. Au Mexique? Bof. La Floride, encore pire! Il faut dire que mon père n'est pas un grand amateur de chaleur, il aime son climat tempéré, alors courir s'installer sur la plage par 40 degrés est loin de son idée du paradis; qui pour lui, ressemble plus à une bonne bière fraîche dégustée à l'ombre d'une balancelle dans sa cour arrière, bref, chez lui. S'il y a beaucoup de gens qui ne sont pas heureux chez eux, mon père n'en fait pas partie, puisque son foyer a toujours semblé pour lui un havre de paix.
Parmi les idées qui circulaient, il n'y en qu'une qui évoquait une réaction positive de mon père; l'Italie. Féru d'histoire classique, ayant étudié le grec et le latin, ancien séminariste au fait de l'histoire des papes et du Vatican, l'Italie a plusieurs atouts qui lui permettent de s'y intéresser au point de vouloir s'y rendre et quitter son chez soi pour quelques semaines.
Mon père est un amateur de proverbes, alors j'en utiliserai un ici qui m'apparaît particulièrement approprié. On dit que Rome ne s'est pas faite en un jour (et qu'il faut donc de la persévérance pour arriver à un tel résultat), alors voilà donc que mon père ne s'y sera pas rendu en un jour non plus, malgré ce qu'un court vol Montréal-Rome peut laisser croire. Car si huit ans après la France et l'Espagne, nous voilà fin prêts, lui, ma mère et moi, pour notre départ pour l'Italie, l'idée de ce voyage a été semée à peine quelques semaines après leur retour en 2006.
Nous partons donc pour un séjour en indépendant de 3 semaines, qui nous verra zigzaguer entre Rome et Venise, question d'explorer quelques-unes des richesses culturelles que ce pays compte par millions. Pour moi, ce voyage sera fait de retours et d'inconnu, puisque parmi les destinations planifiées, on retrouve quelques incontournables où j'ai déjà mis les pieds brièvement en 2003, mais aussi plusieurs lieux que je n'ai pas encore exploré.
Je ne sais pas encore quelle forme prendront les billets que je publierai sur ce voyage, puisque j'ai plus ou moins décidé d'abandonner la forme "guide touristique" qui s'était imposée depuis quelques temps. Nous verrons bien ce que l'Italie m'apportera comme inspiration, mais je sais déjà que côté photos, je devrais me gâter puisque ce sera ma première présence en sol romain avec une caméra numérique (en fait, il s'agirait de ma première présence en sol italien armé d'une telle caméra si je n'avais pas fait un détour par Trieste et Venise en 2011 à partir des Balkans).
Et avant de partir, je vous laisse sur une question quiz: Trouvez-moi une chanson avec "Venise" et "Trieste" dans le titre.
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mardi 22 avril 2014

Bientôt au coeur de l'empire romain

Le lecteur qui me suit depuis un moment ne sera pas étonné de me savoir heureux de partir pour Rome.
Rome, c'est évidemment le coeur de l'empire romain, une période de l'histoire qui m'intéresse particulièrement. Mes lectures d'Astérix dans ma jeunesse n'y sont pas étrangères, évidemment, mais je n'étais pas le seul lecteur du petit gaulois et même si mes amis ont laissé cette époque derrière eux, mon intérêt pour l'histoire de l'empire romain ne s'est jamais estompé. Au contraire, mes voyages ont nourri cet intérêt, et au fil des ans, des lectures en ont fait autant. J'avais d'ailleurs parlé de cet intérêt d'un point de vue littéraire (et cinématographique) dans un court billet il y a quelques années déjà.
Mais si l'empire romain me fascine, c'est évidemment par les artéfacts que cette civilisation a laissé derrière elle un peu partout sur le très vaste territoire qu'elle occupait.

On parle d'une civilisation qui se déplaçait à pied, à cheval et en bateau. Dans les circonstances, l'étendue de l'empire est très impressionnant. J'ai eu la chance, au cours de mes voyage, de visiter plusieurs sites archéologiques montrant des vestiges de cette époque (on parle de lieux vieux de 1600 à plus de 2000 ans). De la Dalmatie au bout du mur érigé par Hadrien en Bretagne aux limites nord de l'empire, en passant par la Pannonia, la Mauritanie, la Gaule et l'Hispanie, dès qu'il y a un site à proximité, aussi petit soit-il, je fais le détour pour le visiter. Les sites archéologiques sont parfois des villes entières, parfois quelques vestiges dans une ville qui s'est (re)développée dans les époques subséquentes. Alors que la plupart des touristes visitent les sites majeurs sans trop s'attarder aux "petites ruines", chaque site datant de l'époque romaine s'est avéré intéressant pour ce voyageur-ci.
Alors imaginez Rome, avec l'étendue des ruines qu'on trouve dans l'ancienne cité et la quantité de "petites ruines" qui parsèment la ville...
Ma mère, qui sera du voyage avec mon père et moi, s'inquiète du fait que je retournerai à un endroit déjà visité au lieu de visiter quelque chose de nouveau. Ce qu'elle n'a pas encore saisi, c'est que je n'ai passé que 5 jours à Rome, et c'était il y a 11 ans, alors 5 jours de plus cette année seront loin d'être une corvée pour un aussi grand fan de l'empire romain!
Elle comprendra bien quand elle verra Rome pour la première fois, et qu'elle me verra m'amuser à prendre des photos au Forum ou sur Palatine Hill.
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samedi 12 avril 2014

Austérité - arrêt sur images - et de départ prochain

Mon suivi de campagne, vaguement humoristique, s'est un peu terminé à l'image de la campagne, en queue de poisson.
J'avais participé, quelques jours avant les élections, à une partie de la manifestation contre les mesures d'austérité budgétaires. La manifestation était déjà en marche quand j'en ai aperçu la tête - elle a été facile à trouver, j'ai simplement suivi l'hélico de la SQ des yeux et me suis dirigé vers lui.
L'ambiance était festive, ça rappelait certaines belles marches du printemps 2012.
On ne sentait plus l'espoir, par contre, qui s'était dégagé de la fin de l'été 2012 avant les élections précédentes, l'espoir que le message soit entendu, que les politiciens changent un peu leur message et leur manière d'agir et de gérer les finances publiques, favorisant systématiquement les entreprises et individus les plus riches tout en adoptant des mesures d'austérité dès qu'il s'agit de programmes sociaux.
L'ambiance n'était pas remplie d'espoir, car peu importait alors qui remporterait les élections, nous savions tous que ces mesures resteraient. Le degré ne serait pas le même si les péquistes restaient au pouvoir, la situation allait empirer si les libéraux le reprenaient aussi vite, mais l'espoir d'un changement n'existe plus pour le moment au Québec.
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A un moment de la manifestation, la police en avait probablement assez, alors elle a débuté ses actions de provocation, rue Sherbrooke, en pointant des armes en direction des marcheurs qui n'avaient jusque là posé absolument aucun geste illégal, outre le fait de marcher, qui est devenu illégal en 2012 dans nos rues qui se disent pourtant démocratiques. Pointage d'armes diverses (dont des armes à projectile de plastique/caoutchouc à quelques mètres des premiers marcheurs). J'avoue ne même plus ressentir de révolte devant ces agissement de notre police devenue armée au service des politiques et non protecteur des citoyens. J'ai accepté l'idée qu'ils allaient un moment ou un autre tuer quelqu'un d'innocent, que les médias de droite vont évidemment condamner pour sa présence sur place (c'est arrivé avec tous les innocents blessés en 2012), et les gens, carburant à la peur justement créée par le discours politique dominant, effrayés, vont vouloir encore plus de police agressive envers ceux qui voudraient bien améliorer notre système politique. L'histoire nous montre que le peuple ne gagne jamais, à moins de faire des révolutions relativement violentes et sanglantes (parlez-en à Louis XVI et Marie-Antoinette), mais évidemment, le québécois moyen vit dans trop de confort et d'indifférence pour se souvenir de ses leçons d'histoire.
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Lorsque la brigade anti-émeute a décidé de foncer dans le tas, grenades assourdissantes, grenade de gaz lacrymogène et poivre de cayene en spray, l'odeur m'a aussi rappelé le printemps 2012. Ça tombait bien, puisque l'odeur du printemps 2014 se faisait encore attendre.
Ce que j'ignorais à ce moment-là (et le SPVM aussi, eux qui ont récemment pris l'habitude de frapper les gens avec des caméras pour éviter de se faire filmer, ceci inclus quelques journalistes d'ailleurs), ce que j'ignorais, donc, c'était que quelqu'un, sur un toit, filmait la scène. J'ai donc pu voir a posteriori mes réactions et mon déplacement face à l'affrontement... arrêt sur images:


Je suis l'individu au manteau vert à l'extrême gauche.


Les policiers attaquent, puis se replient au coin nord-est. Je m'éloigne en compagnie de plusieurs marcheurs, qui font des signes de simplement poursuivre la marche vers l'ouest.


Une autre unité anti-émeute arrive par Jeanne-Mance et "m'encadre" temporairement.


Ils courent rejoindre leurs collègues, donc ne s'occupent pas de moi, toujours pris en sandwich entre leurs rangs.


Je m'installe au coin sud-est, question de voir si la marche va continuer ou si l'attaque de la police dispersera les marcheurs (plusieurs milliers étaient encore présents à ce moment-là, le gros du contingent étant à l'est de ma position, sur Sherbrooke). On voit ici, quelques minutes plus tard, que des policiers à vélo arrivent sur le trottoir.


Ils nous hurlent des insultes, nous poussent avec les roues avant de leur vélo, un d'eux pousse mon amie violemment, un autre me frappe avec son vélo, ils ont l'air de cinglés qui ont perdu la boule et toute forme de jugement. Les quelques personnes qui se tiennent sur le coin du trottoir n'ont pourtant rien fait, ils se sont même éloignés du front au moment de l'affrontement, contrairement à quelques manifestants idiots qui se sont mis à lancer des trucs vers l'anti-émeute. D'ailleurs, les collègues des policiers à vélo, de l'anti-émeute, les regarde nous attaquer et nous insulter sans rien faire.
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Une grenade assourdissante est lancée, d'autres grenades fumigènes, puis nos hallucinés à vélos repartent vers l'est sur Sherbrooke à la poursuite des manifestants qui se dirigent vers l'est. Je descend Jeanne-Mance en m'éloignant, clairement, la manifestation est terminée, à toute fin pratique, la police ne cherche qu'à attaquer, les quelques manifestants qui restent cherchent probablement l'affrontement aussi.
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Quelques jours plus tard, après l'élection du groupe de Libéraux qui étaient au pouvoir au printemps 2012 à quelques exceptions près, je réalise que le gouvernement corrompus avec une police à sa solde pour frapper les citoyens qui ne sont pas d'accord avec ses politiques est de retour. Il faut comprendre qu'une partie de l'austérité dans les finances publiques vient du gaspillage de fonds publics découlant de cette corruption, de ce vol des citoyens par les dirigeants et députés de ce parti. C'est assez décourageant.
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Je me dis alors que si j'avais voulu un gouvernement corrompu avec une police violente à sa solde, j'aurais été m'installer en Italie, où la corruption endémique et la violence et l'arbitraire de la police sont légendaires. D'ailleurs:
(Je voulais intégrer le vidéo, mais le lien ne marche pas toujours: cliquez ici pour voir, ou re-cliquez si ça ne fonctionne pas du premier coup).

Et par une agréable coïncidence, c'est justement pour Rome que je m'envole dans trois semaines.
Ça promet.
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p.s. comme quoi on est pas seuls au monde: j'aurais aussi bien pu aller à Paris.

mercredi 2 avril 2014

On commence à rire jaune...

Non seulement la campagne est plate, mais le résultats promet d'être peu inspirant, pour ne pas dire désolant.
Peut-on encore en rire? Même ça, je ne suis plus certain...


Il y a longtemps, en effet, depuis au moins Jean Charest en 2012!

:-)

Vulgaire, mais l'image reflète ce que je pense...


Ouais ben si on attends le printemps pour faire un référendum, on risque d'attendre longtemps.


D'ailleurs...


Évidemment, comme au municipal en 2009, on vote avant de connaître la vérité.


Pendant ce temps, au stade olympique, les vraies affaires comme le Baseball retiennent l'attention.
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